La statue du général de Castelnau vandalisée : des gauchistes ignares

castelnau

De temps à autre, tels les barbares germaniques qui mirent à sac Rome du 24 au 27 août 410 – ce que commente Augustin d'Hippone –, les gauchistes éprouvent le besoin et l'obscur plaisir de casser, souiller, menacer, s'en prendre aux forces de l'ordre, aux symboles de la République, de la religion (mais pas l'islam) ou de l'Histoire de France dans une rage psychiatrique.

 

Voici que la modeste statue équestre du général de Castelnau, campée sur le foirail de sa ville natale (Saint-Affrique, en Rouergue), devant laquelle devait se tenir la discrète commémoration du 80e anniversaire de sa mort a été souillée de peinture rouge. Courageusement, anonymement et de nuit, la veille de cet hommage. Heureusement, un citoyen zélé s'en est aperçu qui a pu prévenir les services municipaux et la statue avait retrouvé son apparence initiale lors du dépôt de gerbe et le discours du préfet devant une belle assistance de citoyens émus, la famille, le piquet d'honneur, les porte-drapeau. Sur le socle de la statue avait été barbouillé, toujours de rouge, une inscription : « 1871 ». Et, donc, une référence à la répression de la Commune de Paris par l'armée, en 1871. Cette insurrection se voulait comme une réédition de la Terreur de Robespierre, la première Commune de Paris devenue insurrectionnelle et d'extrême gauche d'août 1792 à août 1795. Cette première Commune fit arrêter 300.000 personnes, 17.000 d'entre elles furent jugées et exécutées, 23.000 autres furent tuées sans jugement ou moururent en prison. Sans oublier tous ceux qui durent entrer en clandestinité. Des savants comme Lavoisier ou Condorcet (tous deux pourtant partisans de la République), des poètes comme André Chénier, furent tués par des analphabètes et des fous tyranniques. Sans oublier Olympe de Gouges.

La deuxième Commune en 1871 profita du désastre militaire français à Sedan pour tenter une sédition armée d'extrême gauche contre l’État et l'ordre. L'insurrection à Paris faisait suite aux Communes de Lyon et Marseille, refusant de reconnaître le gouvernement issu de l'Assemblée nationale constituante qui venait d'être élue au suffrage universel dans les portions du territoire non occupées par l'ennemi. Face à cette Constituante la Commune proclamait un régime révolutionnaire, la démocratie directe et, renouant avec la Constitution de 1793, faisait du droit à l'insurrection, « le plus sacré des droits et le plus imprescriptible des devoirs ». La Commune de Paris accordait la citoyenneté aux étrangers et proclamait la « République universelle ». Mais rapidement la Commune se raidit : interdiction des journaux d'opposition ou délires idéologiques : élection au suffrage universel des fonctionnaires (y compris dans la justice et dans l'enseignement), instauration d'un salaire maximum... Des religieux, des journalistes, des militaires sont arrêtés, déclarés otages, puis seront exécutés. Une guerre civile commence entre les séditieux et les troupes régulières obéissant au gouvernement du pays dirigé par Thiers et dénommées les Versaillais par les insurgés. Ce sera un bain de sang (10 à 15.000 morts communards en quelques jours) puis des déportations outre-mer des insurgés. Durant les combats, les communards se déchaînent et incendient le palais des Tuileries, la bibliothèque du Louvre (et ses 200.000 livres et manuscrits), le palais de justice, le palais d'Orsay, le palais de la Légion d'honneur, le Palais-Royal, la Caisse de dépôts, le ministère des Finances. Mais aussi d'autres richesses culturelles détruites à jamais : la maison de Prosper Mérimée avec tous ses livres, correspondances et manuscrits, ou celle de Jules Michelet ; le musée des Gobelins, incendié avec environ 80 tapisseries anciennes. Les communards prennent des otages (au moins une centaine) qu'ils exécutent…

Mais alors, et Castelnau ? Castelnau n'a que 19 ans ; il vient de sortir de Saint-Cyr pour servir dans l'armée défaite à Sedan, puis celle qui combat la sédition communarde. Mais il n'a évidement aucun rôle décisionnaire, vu son très jeune âge et son faible grade (sous-lieutenant). Dès le 5 avril 1871, la Commune avait décidé par décret « que toutes personnes prévenues de complicité avec le gouvernement de Versailles […] ser[aient] les otages du peuple de Paris ». Décret qui précise, en outre, que « toute exécution d’un prisonnier de guerre ou d’un partisan du gouvernement régulier de la Commune de Paris sera, sur-le-champ, suivie de l’exécution d’un nombre triple des otages retenus […] et qui seront désignés par le sort ». Victor Hugo dénoncera cette barbarie dans son poème Pas de représailles (L’Année terrible, 1871). Castelnau, lui, réussit un coup de main très audacieux : passant par les égouts, il sauve des otages de leur meurtres.

En 1914, Castelnau gagnera dans l'est des batailles éclatantes contre les Allemands, sans lesquelles la victoire de la Marne aurait été impossible. Et c'est aussi lui qui conçoit l'organisation de Verdun. C'est encore lui qui aurait dû commander l'offensive de Lorraine, le 18 novembre 1918, qui aurait vraiment vaincu les Allemands… mais n'eut jamais lieu. Les Allemands (et Hitler) se considéreront comme non vaincus et trahis...Castelnau paiera un terrible impôt du sang : trois fils du général sont tués pour la France en 1914 et 1915, puis, hostile à la collaboration, il incite son entourage à reprendre le combat pour la nation et perdra un de ses petits-fils et deux neveux… Celui que les Anglais, les Américains et même les Allemands considéraient comme le meilleur commandant français ne sera jamais élevé au maréchalat. Trop catholique pour les politiciens d'alors. Des politiciens qui commettront des fautes gravissimes. Comme le traité de Versailles, l'abandon des accords Sykes-Picot, l'aide à l'ennemi turc contre l'allié grec... Les très grands historiens comme Bainville, Mantoux ou Bloch avaient compris ces erreurs et anticipé leurs dramatiques conséquences.

Quant aux barbouilleurs de statue, ils ne sont, eux, ni des historiens, ni des citoyens. Des ignares qui rêvent de tyrannie et de violences.

Picture of Henri Temple
Henri Temple
Henri Temple est universitaire, juriste, théoricien de la Nation (auteur de :  Essai sur le concept de ‘’Nationisme’’, Sphairôs, 2024)

Vos commentaires

37 commentaires

  1. Ce grand soldat devait être nommé Général en chef à la place du général galliéni à la suite de maréchal Joffre.
    Mais comme il est dit dans cet article : « Trop catholique pour les politiciens d’alors ».
    Quel manque de reconnaissance de la part de quatre bonhommes alimentés par la haine de la France, feraient-ils les malins dans un pays germanisé ou nazifié, s’il n’y avait eu des hommes de la trempe du général de Castelnau ?
    S’exprimer dans l’ombre comme des couards caractérisent bien ce type d’individus.

  2. Si les autorités voulaient réellement piéger les auteurs de cette dégradation, ils pourraient facilement le faire. Mais le laxisme congénital du français est plus fort. Donc, continuons de nous laisser insultés au mieux.

  3. Je pense que ca ne doit rien aux hasard ! Je pense que les gaucho n’aiment ni le Général De Castelnau qui a réprimé et combattue la Commune de Paris et les Communards ! Et l’avocat Régis de Castelnau qui se bat contre la censure, pour la Liberté d’expression et pour la réinformation ! Et ca ne plais pas aux Gauchos et à la Gauche Française ! Voila tout matou ! Hervé de Néoules !

    • L’article dit simplement : » Castelnau n’a que 19 ans ; il vient de sortir de Saint-Cyr pour servir dans l’armée défaite à Sedan, puis celle qui combat la sédition communarde. Mais il n’a évidement aucun rôle décisionnaire, vu son très jeune âge et son faible grade (sous-lieutenant) » .

  4. Hélas, la culture est en perte de vitesse dans notre pauvre pays qui s’enfonce inexorablement dans l’inculture crasse et dont de piètres exemples se sont emparés des commandes du pays par des combines politiciennes… Que faire devant cette situation si ce n’est remettre de l’ordre un peu partout en France et notamment dans l’éducation nationale afin que les générations futures puissent retrouver le bon sens qui manque tant à nos dirigeants qui ne jurent que pas l’inversion des valeurs.

  5. le résultat de la politique socialiste de l’éducation nationale, les pauvres comme on le voirt avec leurs députés, ne savent ni lire, ni écrire, ni compter……. donc l’histoire de France!!!

  6. Voila qui remet les pendules à l’heure en ce qui concerne le général de Castelnau . Mais que peut on attendre d’une génération qui ne lit et n’écoute que des rappeurs

  7. « Trop catholique pour les politiciens d’alors. » Pourquoi? Allez, allez, un peu de courage, rappelez comment était surnommée la IIIè République : République des Francs-Maçons.

  8. Je partage pleinement l’avis de Cidcampeador, l’article est très intéressant, passionné d’histoire, je connaissais la biographie du Général de Castelnau pendant et depuis la guerre de 14. J’excuse donc le pléonasme de « gauchiste ignare »

  9. Bonjour
    Merci pour cet article qui résume bien l’Intelligence de beaucoup et révèle la bêtise de certains qui se considèrent comme des êtres supérieurs, alors qu’ils sont en réalité en dessous de tout.
    Ils devraient lire Boulevard Voltaire.
    Cela pourrait leur ouvrir l’esprit…enfin « peut-être ».
    Rien n’est gagné.

  10. Ces pauvres types ignards en histoire d’extrême gauche, n’ont aucun respect pour un de nos meilleurs généraux en 1914-1918

  11. Désolant de voir cette gauche ignare et destructrice de l’Histoire ! Ayant comme plaisir de tout casser , saccager , insulter , agresser et j’en passe !!!
    J’en appelle à la justice des peines lourdes pour ces individus qui cherchent le conflit !

    • L’exemple est donné. Les écolos militants jettent de la soupe sur les plus belles œuvres d’art dans les musées. On souille et on détruit pour l’unique raison que cela fait partie de notre histoire. Et plus le symbole de cette histoire est admirable, plus ces idiots s’acharnent sur lui.

  12. ces gauchistes sont évidemment ignares, mais peu importe, pour eux le simple fait d’être militaire suffit pour être voué aux gémonies.

    • On peut ignorer qui a été le général Castelnau, mais avant de jeter l’opprobre sur sa personne, et souiller sa statue, le monument serait de s’informer sur la vie, et les action de ce grand patriote ! A défaut de se défouler sur une sculpture historique, ces renégats auraient appris un peu d’histoire, et nourri leurs cerveaux.

  13. Le général de Castelnau, l’un des meilleurs de la
    guerre 14-18 au cours de laquelle il perdit trois fils.
    Respect mon général.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois