La Seine-Saint-Denis, plus égale que le reste de la France devant les JO

© https://commons.wikimedia.org/wiki/User:.Anja.
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Les Français sont-ils égaux devant les Jeux olypiques ? Au pays de l’obsession égalitaire, cela semble mal parti. Face à l'olympisme version 2024, trois ordres se dessinent dans la population. Il y a les enthousiastes, rares, qui cherchent des places. Ils sont nombreux à reculer devant les prix prohibitifs affichés pour les épreuves et le coût des logements à Paris et dans les environs. Une deuxième catégorie de Français, nombreuse, elle, n’a qu’une idée : fuir à toutes jambes un événement dont elle redoute les nuisances, bruit, insécurité, circulation impossible, attentats… Et puis, il y a les habitants de la Seine-Saint-Denis.

Pas de pain, mais des jeux

Selon Le Parisien, près de 180.000 billets seront tout bonnement offerts aux heureux administrés de ce département emblématique. Le président du département, le communiste Stéphane Troussel, veut des JO « populaires ». Il l’a dit, il l’a fait. Dans la grande tradition du communisme international, c’est-à-dire aux frais de la collectivité. Stéphane Troussel l’a donc annoncé fièrement ce mardi : il a tendu sa sébile et la manne est tombée. Il n’offrira pas de pain mais des jeux. Et les bonnes fées publiques se bousculent au portillon : la région Île-de-France, le département de Seine-Saint-Denis lui-même, bien sûr, la métropole du Grand Paris, des établissements publics territoriaux, les communes du département : tous mettent la main à la poche pour que cette grande fête du sport profite à ce département emblématique du « vivre ensemble », c'est-à-dire entre immigrés. Le département de Seine-Saint-Denis, dont la gestion laisse à désirer, selon la Cour des comptes, a donc balayé dans les coins et trouvé de quoi amplifier la fête. Le Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques lui-même ne pouvait être en reste : il donne 30.000 places à la seule Seine-Saint-Denis. Les autres sites olympiques partout en France se répartiront les 70.000 places offertes restantes. Le rectorat de Créteil, qui comprend la Seine-Saint-Denis, a reçu de son côté 15.000 billets. La mairie de la ville de Saint-Denis, aux mains du socialiste Mathieu Hanotin, organisera des kermesses olympiques dans toutes les écoles : « Il n'était pas question que ces Jeux soient des Jeux de l'entre soi », explique très sérieusement monsieur le maire.

Comment y voir le mal ? La Seine-Saint-Denis tient à son étiquette de département « le plus pauvre de France ». Vrai, selon l’INSEE… à condition d’exclure le chiffre d’affaires du trafic de drogue. En 2016, le vice-procureur de Bobigny évaluait ce trafic à un milliard d’euros. Il n'a pas diminué, depuis... c’est sans compter les autres trafics. De quoi mettre du beurre dans les épinards de pas mal d’habitants de Seine-Saint-Denis, bien moins pauvres que ceux des campagnes françaises dont personne, une fois de plus, ne se préoccupe.

« Il faut arrêter »

Cette préférence départementale fait bondir le député RN Julien Odoul. « Je vais interroger le gouvernement via une question écrite que je déposerai demain, nous annonce-t-il, ce 27 mars, car cette situation est scandaleuse. » Pour lui, la Seine-Saint-Denis n'est pas le département le plus pauvre mais... le plus riche de France « en termes d’argent public déversé dans la rénovation urbaine, la politique de la ville et via bien d’autres canaux. Le contribuable a tout payé, en Seine-Saint-Denis », martèle-t-il. Le département bénéficie de réseaux de transport que n’ont pas les territoires ruraux, d’infrastructures innombrables, notamment sportives, poursuit le député. « À un moment, il faut arrêter », tranche Julien Odoul.

Mais la Seine-Saint-Denis est le joyau de la France diversitaire, et ce n’est pas lié à la présence de la basilique nécropole des rois de France. Pour la Macronie et pour la gauche, c’est un trésor, une vitrine de la France plurielle, heureuse et prospère, joyeuse et sportive : tout lui est dû. On escamote la croix des Invalides et on distribue les places en Seine-Saint-Denis. Tant pis pour les pauvres, ceux des campagnes, des petites villes. Tant pis pour les agriculteurs, les artisans, les commerçants : qu’ils se contentent des belles promesses. « Cette politique du privilège est insupportable, antirépublicaine : c’est un département français, ses habitants sont des concitoyens mais ils n’ont pas à être mieux traités que les autres », affirme Julien Odoul.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/03/2024 à 22:58.
Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

47 commentaires

  1. Un nouveau dicton circule « Riche comme à la Seine-Saint-Denis, pauvre comme à Trifouillis-les-Oies »

  2. Vu que ces billets vont être immédiatement revendus, ça sera donc une prime de rentrée avant les vacances. Et en attendant celle de septembre…

  3. Et cela ne changera rien au niveau des incivilités et même pire qu’il y aura aux abords des installations sportives. Que des députés sans escortes allient faire une balade en plein jour, ne surtout pas tenter sa chance aux heures sombres, de la Basilique St Denis jusqu’à remonter la rue de la République pourtant bien nommée, large et quasi piétonne et ils pourront se rendre compte si ici c’est « sécure » et si c’est encore la France !

  4. Ces jeux ne m’intéressent pas du tout , ils seront ,j’en ai peur , le final d’un requiem orchestré par nos dirigeants.

  5. Cette recompense accordée aux émeutiers du printemps de 2023 est la juste compensation d’une période de désœuvrement imposée à ces petits anges par une société blanche, raciste, homophode etc etc… aidée en cette circonstance par une éducation nationale toute entière occupée à tripatouiller les notes du brevet et du bac.
    Il serait intéressant de demander aux élus et aux commerçants ayant déjà contribué au travers des dommages qu’ils ont connus aux divertissements pacifiques de cette jeunesse, ce qu’ils pensent de cette largesse.
    Enfin les voyous de province peuvent ils espérer obtenir des places s’ils mettent leurs villes à feu et à sang avant juillet?

    • 180 000 tickets gratuits pour applaudir les délégations et sportifs israéliens. Succès garanti ! Kevin et Mateos sont tout contents. On suppose que les taxis seront gratuits aussi.

  6. Fuir à tout prix .Détail obscène certains Parisiens louent leur appartement de 90mcarré 5000 euros la nuit ..!!

  7. Mais … le 93 n’est il pas la Californie française, chère, très chère à notre résident provisoire de l’Élysée ? Et si ce département est ‘le plus pauvre » de France les habitants de la Creuse doivent se réjouir d’avoir perdu la première place !!

  8. En droit on appelle ça de la discrimination, il me semble que c’est 1 an de prison et 45000 euros d’amende.

  9. « Ses habitants des concitoyens »… tout dépend si l’on considère que ceux qui refusent les règles de la république et notre culture sont des citoyens à part entière…

  10. Bien si ceux là sont invités vaut mieux s’abstenir d’y aller , question de sécurité . Et comme soulignez dans l’article , une fois de plus on déverse l’argent public au profit des mêmes populations , celles qui nous coûtent déjà très , trop cher , celles à qui tout est offert sur un plateau au détriment du contribuable . Le bonheur serait qu’il n’y ai à ces jeux que les invités d’honneur et ces pauvres banlieusards au billet gratuit . Un flop total et surtout ne pas les suivre sur écran . Braves français sortez en famile , allez vous promener mais ne cautionner pas ces jeux de la honte .

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