Le ministre de la Culture s’inquiète pour les « valeurs républicaines » du JDD !

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L’arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête du JDD représente-t-elle une menace pour les « valeurs républicaines » ? C'est en tout cas ce que croit le ministre de la Culture.

Ce dimanche 25 juin, Rima Abdul-Malak a le réveil indigné : « En droit, le JDD peut devenir ce qu'il veut, tant qu’il respecte la loi. Mais pour nos valeurs républicaines, comment ne pas s’alarmer ? » Et elle ajoute : « Mon rituel du dimanche, c’était de me réveiller avec le JDD. Aujourd’hui, il ne paraît pas. Je comprends les inquiétudes de sa rédaction. » Ce tweet surréaliste n’a pas manqué de faire réagir.  À droite, on dénonce unanimement une dérive autoritaire face à la liberté éditoriale.

« Les valeurs républicaines sont très bien incarnées »

« Vous êtes ministre de la Culture, pas de la propagande ou de la vérité !, attaque le député du RN au Parlement européen Thierry Mariani, sur Twitter. Tweet totalement déplacé, poursuit-il. Les valeurs républicaines sont très bien incarnées par Geoffroy Lejeune ou Charlotte d'Ornellas. » Apparemment, le ministre ne se sent pas plus que cela le gardien de la pluralité des opinions en France : « A-t-on le droit de penser différemment que les médias du service public totalement politisé ? », poursuit Mariani.

Jordan Bardella rebondit sur les habitudes du ministre : « Le "rituel" du dimanche et de tous les jours de la semaine d'une ministre de la Culture devrait être de défendre la liberté, rappelle le président du Rassemblement national. Y compris celle qu'a un titre de presse de définir sa ligne éditoriale sans subir de pression du pouvoir. » Une condition essentielle de l'exercice de la démocratie, étroitement liée à l'exercice même de la démocratie, comme le montrait abondamment Alexis de Tocqueville (De la démocratie en Amérique).

La réaction du ministre de la Culture ne passe pas non plus, côté LR. L'eurodéputée Nadine Morano interroge : « Considérez-vous Vincent Bolloré comme un ennemi de la République ? Êtes-vous le porte-parole de la Macronie en service commandé, ce dimanche ? En fait, vos propositions sont indignes d'une ministre… », tranche-t-elle. Car les « valeurs » réveillées par le ministre ont un contour plus que vague. Toujours chez les LR, l’ancien député LR et maire de Lavaur (Tarn) Bernard Carayon décèle le risque de dérive : « Que sont vos valeurs républicaines avec ce jugement, avec vos menaces contre CNews ? Le renouveau du pluralisme vous gêne-t-il ? »

Quant à l’avocat Gilles-William Goldnadel, il renvoie le ministre à une affaire d’antisémitisme qui n'a pas attiré à ce point son attention : « Ainsi, vous n’hésitez pas à intervenir impunément concernant la presse privée, mais quand France24, radio publique, emploie des journalistes arabophones nazis, vous la bouclez ? » L’avocat fait référence à cette journaliste arabophone travaillant au Liban pour France24 qui avait fait passer des messages antisémites sur les réseaux sociaux. Il conclut avec humeur : « Pardon, mais vous me débectez. »

Parmi les réactions les plus relayées, il faut citer celle de Juliette Briens, journaliste à L’Incorrect. Elle affirme très justement : « Ce qui est préoccupant, c'est votre tweet. Vous êtes ministre de la Culture et devriez défendre la pluralité et la liberté de la presse. Toute la presse ne peut pas être macroniste. » Utile rappel en ces temps où les règles de la démocratie qu'on croyait immuables sont malmenées par le pouvoir. Les mots du ministre inquiètent un large éventail de la société et des responsables politiques français. Mais l'ancien hiérarque du Monde Edwy Plenel, aujourd'hui à la tête du très rémunérateur Mediapart, a d'autres inquiétudes.

La banalisation des idées d’extrême droite ?

En bon stalinien, il dénonce lui aussi la Macronie, mais pour lui reprocher de... ne pas aller assez loin, de ne pas agir face à l'abominable « extrême droite », de ne pas lutter contre le diable Bolloré. « En ne respectant pas l'indépendance des rédactions, il [Vincent Bolloré] s'attaque à un droit fondamental, la liberté de l'information, explique le sentencieux Edwy, qui tape aussi, à l'occasion, sous la ceinture. De plus, le JDD touche des aides publiques de l'État », ajoute-t-il. Mais cette « liberté d’information » ne va que dans un sens. Pourquoi ne pas avoir réagi lors de la nomination de Nicolas Demorand, ancien codirecteur du journal Libération, à la tête de la matinale de France Inter ? Les rédactions peuvent être indépendantes, à condition d'être de gauche. Rappelons tout de même à Edwy Plenel que le JDD ne lui appartient pas, il est la propriété du groupe Bolloré.

Félix Perrollaz
Félix Perrollaz
Licence de Science politique à l'Université de Lille, étudiant en journalisme, journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

54 commentaires

  1. Depuis qu’Edwy Plenel a obtenu sa consécration médiatique en obtenant le poste de directeur de la rédaction du Monde il se croit détenteur de toute la presse françaisel. Je ne me rappelle pas que lorsque Colombani l’a nommé alors qu’il avait toujours été un militant gauchiste et troskyste patenté et assumé ,cela ait créé un quelconque mouvement de protestation au sein de la rédaction du vénérable quotidien . Ce qui voulait dire que le ver était déjà dans le fruit à l’époque . La ministre qui ne sera bientôt plus celle de la culture mais des cultures , devrait aussi s’assurer de la pluralité des opinions paraissant dans la presse française au lieu de la combattre ne serait ce que pour justifier les subventions à la presse distribuées pour permettre la diffusion de toutes les opinions qui est une garantie du bon fonctionnement de la démocratie. Mais dans cette période ou le projet est de nous imposer une sorte de totalitarisme soft , la liberté des opinions est une gageure !

  2. Cette « sinistre de la Culture » est la personnification du délire qui a détruit la FRANCE depuis des décennies …
    Beaucoup de « démocraties » interdisent à toute personne ayant des origines autres que leur nation et donc aussi ceux qui ont une double nationalité ! …
    Demandez à marion cotillard si elle peut devenir « présidente » des USA ? ! … Pourtant elle, tout autant que celle qui se dit « sinistre de la Culture » en aurait peut-être les qualités ! …

  3. Peut être plus de réussites dans le domaine de la Censure que dans celui de la Culture ! A voir mais pas en France !

  4. Attention! Il est interdit de dire la vérité. Rappelez-vous ce qui est arrivé à Zola après son article « J’accuse » pour défendre Dreyfus. Il y a peut-être encore quelques fumistes à traîner sur les toits du pouvoir.

  5. Comme dit BV dans vaut mieux en rire, « Mais qui elle est celle-la »? « Prenez la porte »…

  6. Vous éxagérez.. Vous êtes sévère avec Mme Rima Abdul-Malak.. Il y a pourtant un terme employé par la justice pour ces personnages: Elle n’a pas encore les codes culturels Français. Je sais, je suis sarcastique!

  7. Je sais c’est pas bien de se moquer de la figure des gens mais bon sang qu’elle est moche et je crois pas trop futée ce qui va ensemble .

  8. Les valeurs de la république ce n’est pas les medias complaisants et Monsieur Lejeune n’est pas le Diable ou l’extrême droite dont l’on l’affuble dès que l’on contre dit l’ideogie actuellement . C’est tout simplement la liberté d’expression si chère a la gauche. Le Microcosme Parisien n’a pas le monopole de l’expression d’une France Fracturé par des décennies de nons dits de Français qui commencent à comprendre que leur souveraineté est bafouée journellement par les incompétences successives des gouvernants

  9. Bon, voyons ce que sont les valeurs Républicaines en France : Le droit à l’ensauvagement et à l’insécurité. Le droit de se faire agresser, violenter, percer de coup de couteaux, égorger. Le droit de voir son pays envahit par des gens qui haïssent nos coutumes, notre foi, notre religion. Le droit d’effacer son histoire, sa culture et ses traditions. Tels sont les « valeurs » que défend ce ministre de « l’inculture ».

  10. Valeurs de la République!! voila le nouveau mantra que ne cessent de répéter nos grandes consciences comme le faisait De Gaulle avec  » l’Europe, l’Europe « 

  11. Les idéologues de gauche nous fatiguent, il ne faut pas marcher sur leurs prébendes sans cela on est renvoyé de suite à l’extrême droite qui n’existe que dans leurs têtes. Toujours des leçons de morale, mais eux ont tous les droits.

  12. Les « valeurs », ça n’existe pas, c’est du baratin fourre-tout. Et ceux qui s’y réfèrent sont incapable de les définir de façon précise. il y a donc la Constitution – écrite – et la loi – écrite aussi. Et c’est tout.

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