La mairie de Saint-Denis arbore le drapeau palestinien… Pour combien de temps ?

Il ne devrait y avoir aucun autre drapeau que le tricolore au fronton de nos mairies.
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Vendredi 13 juin, la municipalité de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a décidé de pavoiser le bâtiment de la mairie aux couleurs du drapeau palestinien.

Le clientélisme électoral du maire PS

Cette décision de Mathieu Hanotin, maire (PS) de la ville qui abrite la nécropole des rois de France, intervenait à l’issue d’un rassemblement, organisé par la municipalité justement, afin de demander un cessez-le-feu en Palestine. L’édile a hissé le drapeau palestinien sur le fronton de sa mairie en compagnie de Hala Abou-Assira, ambassadrice de Palestine en France.

Comment ne pas voir dans cet acte symbolique une bonne part de clientélisme. Saint-Denis, semble-t-il, n’a pas hissé le drapeau israélien, le 7 octobre 2023. Son humanitarisme - son humanisme - est à géométrie plus que variable. Au fond, on n’est pas tellement surpris. Ce qui, en revanche, mérite qu’on s’y arrête deux secondes, c’est ce que dit le droit. En effet, ce dimanche 15 juin, on apprend que le préfet de Seine-Saint-Denis va demander au maire de la ville de retirer ce drapeau qu’il ne saurait voir…

Le préfet demande le retrait !

La loi française, en effet, dispose que les édifices publics doivent être pavoisés aux couleurs du drapeau français et, depuis 2023, du drapeau européen (pour les communes de plus de 1.500 habitants). La règle générale, rappelée à de nombreuses reprises par les tribunaux administratifs, est la non-violation du principe de neutralité du service public. Seulement, cette neutralité est un concept on ne peut plus subjectif : en 2019, par exemple, le Conseil d’État a considéré que les drapeaux arc-en-ciel, emblème de la communauté LGBT, qui flottaient sur l’hôtel de ville de Paris et le Sénat ne portaient pas de message politique, et ce, malgré la plainte d’une association hostile à cette instrumentalisation. Même chose en 2022 pour les drapeaux ukrainiens ou, en 2023, pour les drapeaux israéliens.

Résumons-nous. Afficher le drapeau européen, ce n’est pas considéré comme une revendication politique, c’est même obligatoire. Afficher le drapeau LGBT, ce n’est pas considéré comme une revendication politique. Afficher le drapeau ukrainien ou le drapeau israélien non plus. Mais pour le drapeau palestinien, c’est interdit.

Le choix du maire de Saint-Denis relève à l’évidence, on l’a dit, de la provocation électoraliste. Mais convenons, en retour, que la République française a des indignations sélectives. Il ne devrait y avoir aucun autre drapeau que le tricolore au fronton de nos mairies. Le reste, tout le reste, n’a rien à y faire.

À Chalon-sur-Saône, interdit d'interdire le drapeau palestinien

On peut d’ailleurs conclure sur une curiosité : comme nous l'évoquions plus haut, les communes de moins de 1.500 habitants ne sont pas tenues de pavoiser leurs mairies aux couleurs du drapeau européen. Or, ces communes représentent 78 % du nombre total des villes et villages de France. En clair : tout ça, ce sont des salades pour les citadins. Énième manifestation de l’archipellisation de la France, dans les petites communes, on n’a rien à faire de tout cela, et on n’est même pas obligé de couvrir les façades publiques des oripeaux de la pensée dominante.

Peut-être le préfet aura-t-il gain de cause, et peut-être la mairie de Saint-Denis devra-t-elle décrocher le drapeau de la Palestine. Une affaire qui sera peut-être finalement tranchée par la Justice. Comme à Chalon-sur-Saône où là-bas - autre lieu, autre ambiance -, le très droitier maire Gilles Platret a été sommé par le préfet de retirer, non pas le drapeau palestinien, mais l'arrêté qu'il avait pris, à l'issue des émeutes post match PSG-Milan, interdisant dans l'espace public ce drapeau, selon lui « étendard de la révolte » et « symbole de sédition ». Le tribunal administratif a suspendu cet arrêté. L'affaire ira sans doute au Conseil d'État. Archipellisation de la France...

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

87 commentaires

  1. Puisque cette bonne ville de ST DENIS arbore le drapeau palestinien, il me vient une bonne idée qui nous fera faire des économies, arrêter de donner même un centime à cette adoratrice de cette Palestine si martyrisée par ces « horribles Occidentaux ». et les Dionysiens se feront une joie de payer les augmentations d’impôts en découlant.

  2. Le parti socialiste depuis 1981 avec son pseudo humanisme a eu (et a toujours) une responsabilité considérable dans la destruction de la France

  3. On nage en plein délire là.
    Le seul drapeau à devoir pavoiser avec fierté au fronton de nos mairies, sous l’Arc de Triomphe, aux Invalides ou n’importe quels autres bâtiments officiels est Notre Drapeau: le Bleu Blanc Rouge.
    Déjà que certains ont vite fait d’afficher le truc bleu avec des étoiles jaunes alors que les français ne voulaient pas de cette représentation ubuesque et quand c’est celui qui représente un état non existant c’est non.
    Mais au train où vont les choses sommes-nous encore en mesure de faire respecter notre étendard?

  4. Drapeau européen ? C’est quoi ? J’ai voté contre l’Europe et le traître de Sarkozy a violé mon vote avec les accords de Lisbonne. Ainsi, je ne suis pas européen et toute disposition venant de la Commission Européenne m’indiffère et je n’ai pas à la respecter. Alors, arborer ce drapeau ennemi aux frontons des mairies est tout simplement pour moi, illégal et anti français ! Que tous ceux qui ont voté contre l’Europe fassent comme moi et cela commencera à bouger.

  5.  » Peut-être le préfet aura-t-il gain de cause « … Le simple fait de se poser la question montre déjà l’état de déliquescence dans lequel se trouve le pays. Qu’un élu de la République puisse ne pays obéir à l’injonction d’un préfet est scandaleux.

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