La Courneuve : récit d’une instrumentalisation menée par l’extrême gauche

© Capture écran Twitter Wandrille de Guerpel
© Capture écran Twitter Wandrille de Guerpel

Le drame a été rapidement instrumentalisé. Mercredi 13 mars, Wanys R., un jeune homme de 18 ans, décède après un refus d’obtempérer et une course-poursuite avec les forces de l’ordre à Aubervilliers. Dans les heures qui suivent, l’extrême gauche, élus insoumis en tête, se saisissent de cette affaire pour mettre le feu aux poudres. Récit de quatre jours d’agitation sur les réseaux sociaux qui ont mené à l’attaque du commissariat de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), ce 17 mars.

Une attaque « préméditée »

Ce dimanche 17 mars, aux alentours de 23 heures, le commissariat de La Courneuve est pris pour cible par une « cinquantaine d’individus » alors même que des policiers se trouvent encore à l’intérieur du bâtiment. Tirs de mortiers, cocktails Molotov, incendies de poubelles… Pendant quinze longues minutes de vive tension, les fonctionnaires de police essuient les tirs des émeutiers. L’arrivée des renforts permet finalement de rétablir le calme. Lors de l’attaque, deux policiers sont légèrement blessés, annonce la préfecture. Neuf individus, dont sept âgés de 18 à 21 ans et deux mineurs, ont été interpellés pour « participation à groupement en vue de la préparation de violences et/ou de dégradations, jets de projectile et tirs de mortiers en direction du commissariat, et violences volontaires commises en réunion à l’encontre des policiers ». D’autres interpellations sont attendues dans les prochains jours et un important dispositif de sécurité a été mis en place autour du commissariat et aux abords de certains points sensibles.

Selon Reda Belhadj, porte-parole SGP Police FO d’Île-de-France, interrogé par BFM TV, cette attaque aurait été annoncée par des tags « anti-flics ». « Ils clamaient une vendetta pour donner suite aux événements d’Aubervilliers. [Tout cela était] prémédité », assure le fonctionnaire de police. Un sentiment partagé par Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, selon qui l’attaque serait « manifestement » liée au décès de Wanys, originaire de La Courneuve. Laurent Nuñez accuse par ailleurs l’extrême gauche « d’inciter à l’émeute ».

Quand l’extrême gauche souffle sur les braises

En effet, depuis la mort de Wanys, annoncée le 13 mars dernier vers 23 heures, élus et influenceurs d’extrême gauche s’activent pour instrumentaliser cette affaire. Rapidement, alors que deux enquêtes ont été ouvertes, l’une pour refus d’obtempérer, l’autre confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour homicide et blessures involontaires, ces militants imposent leur version des faits. À les écouter, alors que l’enquête débute seulement et n’a pas encore éclairci la responsabilité de chacun, l’équipage de police de la BAC lancé à la poursuite de Wanys aurait « volontairement » percuté le scooter du jeune homme, selon l’avocat spécialiste des « violences policières » qui assiste les proches de Wanys, maître Yassine Bouzrou. Une version qui ne prend pas en compte les premières constations du parquet : les policiers auraient « été contraints de faire une embardée pour éviter un véhicule qui ne respectait pas une priorité », comme semblent le montrer les premières images de vidéosurveillance diffusées dans les médias.

Malgré ces contradictions, dans la foulée, Assa Traoré, la militante antiraciste aux 418.000 abonnés sur Instagram, dénonce sur ses réseaux sociaux « les violences policières ». « Il faut en finir avec cette manière de gérer l’injustice quand elle a le nom du racisme », martèle la jeune femme, qui se bat depuis plusieurs années pour faire condamner des policiers après le décès de son frère Adama Traoré au cours d’une interpellation. Le rappeur Médine lance, quant à lui, le mouvement « Justice pour Wanys ». Et Elias d’Imzalène, influenceur communautaire déjà très actif lors des émeutes de Nanterre en juin, dénonce « une nouvelle affaire Nahel ». « L'arabe, le noir, le musulman sont-ils des bêtes à abattre en France ? », s'interroge-t-il, comme si l'origine du jeune homme entrait en ligne de compte.

« Joli feu d'artifice, ce soir ! »

L’extrême gauche, et notamment La France insoumise, embraye immédiatement. Bastien Lachaud, député LFI de Seine-Saint-Denis, appelle dès le lendemain de la mort de Wanys à en finir avec « la doctrine policière qui produit ces morts de façon structurelle ». Sa collègue, Rachel Keke, députée du Val-de-Marne, abonde : « Les images sont terribles ! Un policier vient d’arracher une nouvelle vie. #JusticePourWanys. » Et l’un des collaborateurs d’Ersilia Soudais, député de Seine-et-Marne, de surenchérir : « Pas de procédures, pas de discussions. Dès que c’est un arabe, c’est toujours la violence immédiate. » Aux déclarations indignées des Insoumis s’ajoutent les publications révoltées des collectifs antifas. Contre-Attaque, anciennement connu sous le nom de Nantes révoltée, dénonce ainsi, sans la moindre preuve, « un ensauvagement policier », « un mensonge complet » des forces de l’ordre et même « un homicide ».

Puis, à l’image de l’affaire Nahel, « petit ange parti trop tôt », Wanys, pourtant défavorablement connu des services de police, selon Le Figaro, est rapidement décrit comme un jeune homme « pas méchant ». Il n’en fallait pas plus pour encourager les émeutiers à attaquer le commissariat de La Courneuve. Après l’attaque, l’extrême gauche poursuite son œuvre destructrice et alimente le sentiment d'impunité des émeutiers. Ainsi, le député NUPES Aurélien Taché, plutôt que de dénoncer les violences contre les forces de l’ordre, commente : « Sans vraie prise de conscience et une action forte, les révoltes vont s’accentuer. » Et Philippe Poutou de s’exclamer : « Joli feu d’artifice, ce soir, devant le commissariat de La Courneuve. Soutien à une colère légitime après qu’un jeune ait encore été tué par la police. Suite logique des révoltes de juillet 2023. »

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Un député ose dire « Dès que c’est un arabe, c’est toujours la violence immédiate. » Qu’on me montre les cas ou ce n’en est pas un.

  2. les elections approchent il faut faire salle comble un peu de récup ne fera pas de mal a la gauche au point ou ils en sont !

  3. Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, selon qui l’attaque serait « manifestement » liée au décès de Wanys, originaire de La Courneuve. Il est fort ce préfet, un génie policier ….

  4. Dans chaque commissariat, il faut nommer un « sniper » avec carte blanche et hors contrôle de l’IGPN .

  5. A quand une plainte pour appel à la violence contre ce petit personnage qui a profité toute sa vie sans jamais travailler autrement qu’avec sa bouche !!!

  6. Après sa déclaration incendiaire, ce monsieur Poutou devrait être l’objet d’une plainte au pénal pour incitation à la violence. A noter que seules la gauche, l’extrême gauche et l’ultra gauche provoquent de tels événements, avec l’extrême droite, circulez il n’y a rien à voir, zéro tracas, zéro bobo..

  7. Quand un commissariat est attaqué il serait logique que les policiers présents répondent par un tir à balles réelles !! On est attaqué, on se défend ! Mais non! On en interpelle qques uns, qui ressortiront le lendemain . Et on se demande pourquoi la violence s’amplifie !! Dans les débats TV on entend vraiment n’importe quoi …

  8. A quand le droit de riposter par les armes par les policiers contre ceux qui les agressent ??? il serait temps d’ y réfléchir !

    • Je crains que ça se fasse d’autorité. Ce qui serait un superbe coup d’arrêt à ce type de délinquance.

  9. Dans les paroles et les actes de certains députés LFI, Nupes et plus généralement de gauche, n’y a-t-il pas matière à la privation de droits civiques ?

  10. Ce que l’extrême gauche ne prends pas en compte c’est que statistiquement, un jeune agriculteur de Charente ou de l’Aveyron a moins de chance d’être poursuivit par la police qu’un délinquant de Seine-Saint-Denis. Voilà ce qui fait que certaines populations son plus exposé, n’en déplaise à Poutou.

  11. Curieusement comme personne ne saurait se réjouir de la mort de personne ce LFI monsieur Lachaud nous lance l’impérieuse décision d’empêcher la police de faire son travail mais a aucun moment celui d’empêcher les délinquants de tout age de prendre la fuite très souvent de manière extrêmement dangereuse pour tout le monde, de l’auteur comme pour l’environnement public. Rien que sur une radio ce matin la présentatrice rapportait avant toute enquête un témoins sur l’accident en Seine Saint-Denis un témoin aurait entendu un policier se réjouir laissant entendre que l’accident était voulus alors que la vidéos de surveillance montre bien que la voiture de police à été obligé de dévier sa route en cause un véhicule lui a refusé la priorité. Vraiment la Nupes cherche le cahots dans notre société.

  12. Une question me vient à l’esprit : Comment madame Hidalgo ou son successeur gèreront les bouchons inévitables en ville lorsque les réducteurs de vitesse se déclencheront à la visualisation des panneaux de limitation à 30km/heure dans beaucoup de secteurs, ? C’est d’ailleurs valable pour tous les Maires de toute la France !!

  13. « Soutien à une colère légitime après qu’un jeune ait encore été tué par la police ». Sachez M. Poutou que l’expression « après que » est toujours suivie de l’indicatif et non du subjonctif. Pour le reste, les voyous ne sont pas poursuivis par la police parce qu’ils sont noirs ou arabes, mais parce que ce sont des délinquants. Les policiers ne sont en rien responsables de l’origine ethnique des délinquants.

    • Tout à fait, et j’en conclu que la délinquance est essentiellement chez ces individus, qui pour seule défense se victimisent. Et les médias valident (service public, mediapart, le monde, libération, etc…)

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