Jeunesse et radicalisation : l’enfumage de l’Institut Montaigne

Capture d’écran (22)

L’Institut Montaigne vient de publier une grande enquête sur les 18-24 ans dont le titre n’est pas neutre : « Une jeunesse plurielle ». Parce qu’au-delà des analyses statistiques, il est grand temps de nous faire admettre que la France de grand-papa, c’est fini. Bienvenue dans la France « village global ».

Le visuel de présentation va nous aider à comprendre : une image constituée d’une mosaïque de visages représentant toute la diversité possible avec, bien entendu, des Blancs en minorité. Rien n’est laissé au hasard. Et, surtout, une photo qui retient l’attention avec une jeune fille voilée. Une « jeunesse plurielle », donc, dans une France multiculturelle où les minorités deviennent majoritaires. L’enquête cherche avant tout à faire passer un message positif : « des jeunes heureux ». Bien sûr, il y a des difficultés, mais rien de grave. Allez, « roulez jeunesse » !

Cependant, derrière la belle image d'une France « plurielle », harmonieuse et tout sourire, une autre réalité se devine malgré les efforts des auteurs de l'enquête pour brouiller les pistes. Une analyse approfondie révèle, en effet, la face sombre d'une France fracturée avec une partie de la jeunesse développant, sur certains territoires, une contre-société extrémiste et violente. Pour éviter toute stigmatisation malheureuse qui nous conduirait à ce triste constat, les auteurs de l’enquête créent des classifications statistiques larges et abstraites.

Ainsi, parmi la typologie proposée, on trouve les « intégrés transgressifs » animés par « des sentiments transgressifs sur la violence politique, la violence privée ou les incivilités et la déviance ». Les jeunes de ce mystérieux groupe trouvent « moins grave » que d’autres le fait d'« injurier une femme dans un lieu public » (49 % contre 73 %) . Ils sont les moins nombreux à juger "très grave" d(« injurier quelqu’un en raison de son origine ou de sa couleur de peau » (57 % contre 82 % pour l’ensemble des jeunes) mais, dans le même temps, ils sont 72 % à considérer que « la France est une société structurellement raciste, contre 46 % de l’ensemble des jeunes ».

Tout au long de leur enquête, les auteurs font usage de la notion très controversée de « racisme structurel » sur laquelle prospèrent les idéologies woke et décoloniale. Leur problème, c’est que l’excuse habituelle de l’« exclusion » économique et sociale, qui engendrerait la « radicalisation », ne fonctionne pas avec ce groupe. Il faut donc trouver autre chose. En effet, ces jeunes « présentent de nombreux signes d’intégration ». Ils sont même « nettement plus souvent que les autres jeunes en emploi (à 64 %) » et disent « ne pas ressentir de difficultés matérielles particulières ».

L’étude nous apprend alors que « le groupe des “intégrés transgressifs” est le seul où les musulmans sont surreprésentés ». « Sur l’ensemble de l’échantillon, les jeunes d’origine étrangère comme les jeunes de confession musulmane montrent bien un niveau de tolérance plus élevé à l’égard de la violence et de la déviance que les jeunes d’origine française, et que les jeunes catholiques ou sans religion. »

Afin de détourner notre regard de la problématique de la contagion islamiste, les auteurs explorent des facteurs d’explication extra-religieux comme l’hypothèse victimaire des phénomènes de discrimination individuelle ou celle du groupe minoritaire opprimé par le groupe majoritaire. Ce qui, indirectement, donne une caution scientifique aux concepts idéologiques décoloniaux.

Pour bien analyser cette enquête et comprendre ce qu’elle ne dit pas clairement, il faut se reporter à une autre enquête conduite par un des deux auteurs, le sociologue Olivier Galland. Consacrée aux lycéens, et publiée en 2018, « La tentation radicale » donnait une analyse bien différente en évoquant franchement la problématique de la radicalisation religieuse : « Ces jeunes se situent bien dans un univers culturel et normatif très éloigné de celui de la jeunesse majoritaire et très éloigné des valeurs centrales de la société. Leur radicalité religieuse est donc bien loin de n’être qu’une réaction épidermique à un sentiment d’injustice personnel ou collectif. Elle est associée à un ensemble de valeurs qui font sens et qui sont largement en décalage avec celles qui dominent dans la société française. »

Derrière le mythe de la diversité heureuse dont l’Institut Montaigne cherche à faire la promotion, une autre dynamique est à l’œuvre. Celle de la constitution d’une contre-société violente, alimentée par l’idéologie décoloniale et les réseaux islamistes.

Frédéric Martin-Lassez
Frédéric Martin-Lassez
Chroniqueur à BV, juriste

Vos commentaires

46 commentaires

  1. « […] Une analyse approfondie révèle, en effet, la face sombre d’une France fracturée avec une partie de la jeunesse développant, sur certains territoires, une contre société extrémiste et violente. […] »
    Excellente concordance avec le visuel de cet institut : c’est bien la « sombritude » d’une partie de cette jeunesse qui fracture la France et y développe une violence systémique devenue si ordinaire.

  2. Qu’ils y restent dans leur utopique « village global », pour une « jeunesse plurielle », voire « heureuse »…
    En 1968 nous avons connu les versions hippies/babacool « sous les pavés la plage », et « il est interdit d’interdire », style Cohn-Bendit, pour les résultats connus.
    Demandez donc à la famille de cette jeune femme membre d’un « club pro-migrants », en ménage avec un migrant illégal, qui dernièrement l’a tuée de dizaines de coups de couteau…

  3. L’Institut Montaigne sert une idéologie et fabrique sur mesure une étude qui lui convient.
     » Le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire  » Albert Einstein
    « Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées.  » W Churchill

    • Sans oublier les séries TV qui s’en donnent à cœur joie pour faire « avancer » ces courrants dits « progressistes »…

  4. Cela fait partie d’une propagande bien organisé et du lavage de cerveau de nos jeunes. Ajoutez le cinêma où on ne voit plus de films sans LGBT ou gens de couleurs.. avant le grand remplacement on prépare nos jeunes non à la tolérance mais à une mixité dévastatrice pour nos racines.
    La démesure engendre la démesure et la coercition la violence . Nos coutumes nos croyances nos habitudes ne veulent pas mourir et ce qui fait qu nous sommes Français dans un pays qu’on appelle encore la France.

    • Et même à la Comédie française, nos classiques revisités avec des comédiens venus du continent africain, sans parler des publicités.

  5. Le budget de l’institut était en 2017 de 5,9 millions d’euros, ce qui en fait le plus riche
    des  »laboratoires d’idées » (sic)  »français » (sic). Son financement provient principalement de LVMH, Total, Vinci et Carrefour. Une idée de boycott ? C’est de la main d’œuvre d’origine gauchiste qui fait du sociétal de bas niveau pour le Capital de haut niveau. Et la campagne de son pantin.

  6. Sous des apparences de parfaite neutralité, ces instituts gangrènent habilement mais sûrement toutes les strates de la société au vu et au su de tout le monde en l’occurrence les jeunes, proie plus facile.

  7. Ces jeune gens de l’affiche ont-il été chassés des amphi de la Sorbonne comme les nôtres ? Ces jeunes filles ont-elles été agressées, violées parfois comme le sont les filles blanches trop crédules ?

  8. L’institut Montaigne ne voit que le business, des immigrés c’est la certitude du maintient des bas salaires, tout « bénef » pour les amis de l’institut Montaigne, donc allons pour le multiculturalisme.

  9. Bien vu pour cet autre monde, mais n’est-ce pas la même histoire que de nombreuses civilisations perdues au fil des siècles ?

    • OK gerard Laurent …mais ces civilisations ne sont pas mortes dans un consensus lénifiant de sirop bisounours , elles se sont battues comme la chèvre de monsieur Seguin….

      • Pas d’accord. La déliquescence de l’empire romain a débuté en 212 lorsque l’Empereur Caracalla octroya (volontairement) la citoyenneté romaine à tous les habitants de l’Empire. Résultat : les légions romaines sont toutes passées sous commandement barbare. Leur valeur n’a pas diminué, mais leur motivation oui, notamment quand les autre barbares, bousculés par les Huns, envahirent l’empire. Ce suicide culturel fut complété par Théodose en 380, qui rendit le christianisme religion d’état.

  10. Marre de tous ces instituts gangrenés par l’idéologie immigrationniste qui manipulent les chiffres, biaisent effrontément les analyses, pour promouvoir les soi-disant bienfaits d’une nouvelle société multiraciale et multiculturelle plébiscitée par les « Jeunes » dont une majorité de français ne veulent pas.

      • Les présidents sont formatés et pour ainsi dire envoutés au forum de Davos. Ils subissent un lavage de cerveau irréversible. Il existe des techniques de manipulation mentale très performantes , le conditionné n’en est pas conscient, mais cela peut se remarquer facilement quand la personne semble devenir hystérique en débitant du par cœur.
        Ainsi Sarkozy, macron également, il y a un moment où ça ressort malgré eux.

    • Tous les jeunes ne sont pas comme ça, regardez ( feu, hélas ) Génération Identitaire et ceux qui ont rejoint Zemmour !

  11. La mode, chez les bien-pensants, est au multiculturel mais il y a ce qui se dit et se qui se fait. Ce n’est pas parce qu’une photo très orientée, mosaîque de visages principalement de minorités, nous montre une jeunesse plurielle que cette diversité est acceptée dans les familles. Combien de familles fracturées au motif que les enfants ont pour compagnon ou compagne une personne différente culturellement et cultuellement ? le mélange est accepté pour les autres mais pas chez soi.

  12. Qui finance ce genre d’enquête très orientée avec une telle couverture pas vraiment représentative ?
    Voilà bien des arguments pour nourrir une idéologie minoritaire !

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