Jean Castex a encore frappé : pour soulager l’hôpital, ne tombez pas malade !

CASTEX

Mot historique, magique, quasi surréaliste de Jean Castex, Premier ministre de la République française, prononcé, samedi, à l’Hôpital Nord de Marseille (décidément, ce gouvernement aime bien Marseille) : « Le meilleur moyen de soulager l’hôpital, c’est, finalement, de ne pas tomber malade, de ne pas tomber malade [NDLA : répétition pédagogique devenue un vrai tic, histoire de donner de la matière à Laurent Gerra] et ça, ça dépend de chacune et chacun de nous » [re-NDLA : « le chacune et chacun » est obligatoire, surtout dans cet ordre, comme le port de la ceinture de sécurité en voiture ou celui du casque sur un chantier].

Bien sûr, il faut replacer cette phrase dans son contexte, comme on dit, faire preuve d’un minimum de bonne foi, écouter tout ce qu’a dit Jean Castex qui, au chevet de l’hôpital, mettait en garde les Français face au rebond de l’épidémie de Covid. Un peu plus loin, le chef du gouvernement précise qu’« il faut respecter les règles que nous avons édictées : le couvre-feu mais, encore mieux, les gestes barrières, respecter les distances de sécurité, porter le masque ». Là, on comprend mieux l’idée. Mais tout de même ! Est-ce que ça dépend uniquement de nous ? On connaît pratiquement tous, autour de nous, des personnes qui ont fait tout bien comme on leur avait dit, y compris se faire vacciner, et qui, pourtant, ont été frappées par le Covid. Au-delà de la possible et plausible maladresse de Jean Castex, pourtant assisté de son médecin préféré, le bon docteur Véran, ne voit-on pas dans cette saillie digne des plus prestigieux haras de la République la forte propension de ce gouvernement à culpabiliser les Français depuis le début de la crise sanitaire ? Une culpabilisation allant de pair avec une infantilisation de cour d’école. Le discours moralisateur sur la vaccination non obligatoire en droit mais obligatoire de fait en aura été l’un des plus beaux exemples. Si l'hôpital est en difficulté (on va dire ça comme ça), c'est la faute aux Français. Ce qui, d'ailleurs, est faux puisque l'hôpital ne profite pas qu'aux Français…

Mais comme, par définition, ce gouvernement - sans doute le plus technocratique que la France ait connu depuis longtemps - a forcément raison, poussons la logique jusqu’au bout, jusqu’à l’absurde, tant qu’à faire. Moins de malades, donc moins de soignants qui nous coûtent les yeux de la tête et la peau du Schtroumpf. Plus fort : moins d’incendies, moins de pompiers ; moins d’enfants, moins d’élèves et donc moins d’écoles et de profs qui ne font qu'être malades et faire grève. Moins de prisonniers, moins de prisons : là, pardon, ils ont déjà eu l'idée… Et puis, tant qu'on y est, moins de délinquance et de criminalité, moins de policiers ; moins de guerre, moins de militaires. Tout ça, ça dépend un peu de chacune et chacun de nous, non ?

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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