Le rabattage présidentiel a commencé. Le piège tendu est le centrisme rassurant des Macron-compatibles rassemblés autour d’un socialiste progressiste « nouvelle gauche » qui aura fait retentir les tambours à sa gauche et à sa droite pour faire croire qu’il est au centre.

La stratégie est simple : n’avoir qu’un adversaire à droite, battu par l’addition des voix de gauche résolument hostiles à son élection, et des voix « modérées » séduites par le double combat mené par le pouvoir actuel contre l’« islamo-gauchisme » et contre l’extrême droite. La polarisation de l’information sur la « pandémie » laisse peu de place à d’autres préoccupations et tend à rameuter les citoyens les plus passifs derrière le « chef » dès lors qu’il paraît, avec le soutien de la majorité des médias, conduire la « guerre » correctement. Un « non » retentissant au confinement souhaité par la dictature sanitaire et le voilà qui grimpe dans les sondages, comme si les Français étaient prêts à oublier et à pardonner la longue série des fautes commises depuis l’absence de masques jusqu’à la rareté des vaccins, tous étrangers.

Alors, par les meurtrières qui demeurent dans le mur de l’information « covidienne », le maître du château lance ses flèches. L’une d’elles a eu un retentissement assez surprenant. Le microcosme universitaire a été agité par une tempête d’indignation : le ministre de l’Enseignement supérieur l’avait outragé par une demande d’enquête faite auprès du CNRS et portant sur l’« islamo-gauchisme » régnant à l’université. Mme Vidal a présenté cet étonnant concept comme un « ressenti » des Français, alors que la plupart de ceux-ci ignoraient tout de cette bête-là. Seule la démission du ministre pouvait laver l’offense, selon 600 universitaires pétitionnaires, la plupart spécialistes des sciences molles comme la sociologie ou l’économie au sein desquelles le noyau idéologique est l’unique élément dur.

« Tout ce qui est excessif est insignifiant », disait Talleyrand. En l’occurrence, il se trompait car l’excès grotesque de cette indignation prouve, au contraire, combien la flèche avait atteint sa cible. Non seulement les travaux idéologiques d’une grande partie des « sciences humaines » appartiennent à l’entreprise de déconstruction systématique de notre culture, de notre société, de notre nation, mais ils développent une atmosphère d’intolérance, de sectarisme incompatible avec l’enseignement et la recherche : conférenciers interdits, réunions réservées à un public en fonction de son sexe ou de sa couleur. On comprend que la dictature orwellienne qui entend imposer son lexique à la France qui pense soit offusquée par l’intrusion d’un mot qu’elle n’a pas produit.

Mais entre le gauchisme égalitariste et jouisseur sans entraves et l’islamisme lourdement hiérarchique, puritain et sexiste, quel point de convergence ?

Les pétitionnaires l’avouent ingénument : il se situe dans l’intersectionnalité. C’est l’ennemi commun qui fait que le militant anticolonialiste, l’indigéniste, l’anticapitaliste, l’islamiste, le promoteur des revendications LGBT, la féministe ne vont pas s’attaquer entre eux malgré des contradictions mortelles parce que la cible est le mâle blanc occidental et peut-être chrétien, sans doute hétérosexuel, bref, le « dominant » hyperdominé dans l’enceinte universitaire où il mériterait sans doute d’être dans une cage de verre comme témoin d’un passé honni.

Tandis que les ministères de l’Enseignement s’en prennent à l’islamo-gauchisme, celui de l’Intérieur fustige les maires « pastèque » ou « Khmers verts » comme celui de Lyon qui se situent aussi dans cette ligne, par exemple en supprimant la viande dans les repas scolaires. Mais dans le même temps, il lance la procédure de dissolution de Génération identitaire.

Venez donc au centre, braves gens, entre ces deux périls. Mais le centre macronien est-il si éloigné de l’islamo-gauchisme ? En apparence oui, mais en réalité, entre la volonté tenace de détruire notre pays et ses valeurs, et la tendance sourde qui conduit à laisser ouvertes les portes de l’immigration, à noyer notre nation dans l’oubli de son histoire, à dissoudre la France dans la technocratie européenne et son économie dans le marché mondial, à laisser se désintégrer la famille, quel est le piège le plus dangereux ? Celui qui étouffera la résistance sans bruit !

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23 février 2021 à 12:17

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