Intervilles de retour sur France 2 dans une version low cost mais chère

Le jeudi 3 juillet, l’émission télévisée Intervilles, créée par Guy Lux et Claude Savarit en 1962, a fait son grand retour sur France 2. Le programme s’est hissé en tête du palmarès des audiences en attirant 3,3 millions de téléspectateurs. Un exploit pour ce jeu déceptif de bout en bout.
À commencer par le générique. Le célèbre Shanana a laissé place à un morceau composé par l’un des membres du duo de DJ français Ofenbach. Le titre se veut entraînant ; il l’est infiniment moins que le précédent.
Même chose, ou presque, pour les présentateurs. Nagui et Bruno Guillon n’ont pas la fougue de Guy Lux et de Léon Zitrone ou même de Jean-Pierre Foucault et de Fabrice, qui avaient pris leur relève. Valérie Bègue et Camille Cerf, les deux anciennes Miss France qui font office de coachs, peinent aussi à rivaliser avec la très énergique Nathalie Simon. Seul Yoann Riou, l'arbitre de cette nouvelle mouture, est au niveau d’Olivier Chiabodo et tient le programme à bout de bras. Pour autant, malgré ses efforts, quelque chose manque. La mauvaise foi typique des versions précédentes qui donnait de la saveur à l’émission n’est pas au rendez-vous. Les maîtres à jouer pêchent par excès de neutralité et de gentillesse.
Une version low cost…
Côté jeux, la déception est aussi de mise. L’absence de vachette pèse évidemment sur le programme et son remplacement par une mascotte appelée Topa n’a que peu d’intérêt. La vache en mousse a été utilisée en une seule occasion, sur une balançoire, pour déséquilibrer les candidats juchés sur une colonne de dés. Forcément, elle n’a pas le même effet sur le public que les vachettes en chair et en cornes du passé. Une autre séquence n’a pas manqué de faire réagir. Il s’agit d’un jeu nommé Scratch attaque. Deux candidats équipés de combinaisons en Velcro™ doivent se secouer dans tous les sens pour faire tomber les cœurs en mousse scratchés sur eux. Très loin des épreuves d’antan comme celle de ski nautique de 1973 dans l’émission qui opposait Évian à Aix-les-Bains.
L’ambiance s’en est ressentie. Il faut dire que le public est aussi beaucoup moins nombreux qu’auparavant. Fini les arènes combles et bouillonnantes, pour ce cru 2025 ; les spectateurs sont installés dans de petites tribunes dispersées autour des pôles de jeux. De manière générale, l’ensemble du plateau a été considérablement réduit. Sur X, un internaute compare - photographie à l’appui - les deux versions : « Le vrai Intervilles vs la kermesse de l’école du village. » Difficile de lui donner tort, tant tout semble avoir été fait à l’économie.
… mais pas économique
Pourtant, il n’en est rien. Selon les informations données par Cyril Hanouna, sur Europe 1, chaque émission coûterait 800.000 euros. Cette saison en comptera quatre, soit 3,2 millions d’euros d’argent public.
En résumé, ce nouvel Intervilles n’a rien de l’ancien. Il est d’une mollesse incroyable, manque d’intérêt et, de fait, ne soulève pas les foules. Il a perdu son âme, son esprit villageois. La promesse de faire revivre une « émission légendaire » n’a pas été tenue. Aussitôt à l’antenne, le soufflé est retombé. Sur les réseaux sociaux, les moqueries ont été nombreuses. Les résultats d’audience de ce premier épisode sont pour le moins flatteurs et sans doute dus à la curiosité des téléspectateurs nostalgiques du programme. L’un d’entre eux interpelle très justement la chaîne du service public : « Si vous vouliez nous remettre Intervilles, autant mettre des rediffusions des éditions précédentes. Ça vous aurait coûté moins cher et tout le monde aurait été content. » Tout est dit.

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50 commentaires
Bof du pur Naguy rien d’autre.
Une fois de plus, le politiquement correct s’est immiscé dans une émission populaire, c’est choses simples et sympa de l’été transformé en cirque de la bienpensance et tout ça bien sûr payé par Nicolas.
En zappant , j’ai regardé deux fois 5 mn ( j’avais entendu parler du retour de cette émission ). Naturellement, la spontanéité, le côté « bon enfant » emmené par G. Lux et sa chère Simone ( sans oublier Léon ) s’étaient évaporés. J’ai ressenti comme un forçage à _ absolument » s’amuser », en rajouter etc La magie de cette nouveauté d’alors était un pauvre parodie qui voulait comme… en rajouter. Il eut mieux valu créer une autre émission. Bien sûr, il n’y avait pas les fameuses vachettes ( qui souffraient à l’époque de G. Lux ? ). Bref, un bal de faux… joyeux _ disons ; un peu tristounet même…
Je n’ai retrouvé interville de ma jeunesse avec les vachettes A c’est vrai peut -être dangereux, nous vivons dans un monde d’assisté et de bisounours Merci Ernotte pour cet ersatz d’interville
Du low cost pour des low brain .
J’ai regardé : j’ai été plus que déçu. Copie fort pale de ce dont je me souvenais et Nagui, dont je regarde l’émission chantante car j’ adore moi-même chanter, m’ écœure de boboîtude. Je ne supporte pas ses remarques et ses leçons : il ne me déplairait pas de le souffleter.
Absolument désolant un tel programme pour 800 000 €, décidément avec Delphine Ernotte le « service public » Ne sert qu’à dilapider l’argent du contribuable (4 milliards d’€ de subvention hors « PUB
Ah bon tant que ça ? Je me demande toujours le contenant de ces factures exorbitantes en tous domaines d’ailleurs, comme le machin avec des bouts de tissus à Lyon qui ont couté 1.600.000 euros !