Inauguration d’un monument aux morts dans l’Hérault : Saint-Sériès rend hommage à ses héros tombés pendant la Grande Guerre

monument aux morts Saint-Sériès

Ce dimanche 6 novembre sera inauguré un monument aux morts dans la petite commune de Saint-Sériès, dans l’Hérault. Le maire du village, Pierre Griselin, est à l’origine de ce projet qui lui tient vraiment à cœur.
Il n’y avait, auparavant, qu’une plaque commémorative sur le mur de la salle des fêtes du village. Pierre Griselin confie à Boulevard Voltaire : « J’avais honte de commémorer le 14 Juillet et le 11 Novembre devant cette plaque. »

Un devoir de mémoire

Originaire du Pas-de-Calais, le maire raconte : « Quand j’étais petit, dans les années 60, on allait ramasser la ferraille, qui remontait à la guerre de 14, dans les champs et les prés d’à côté. Et puis quand les vendeurs de ferraille passaient dans les villages, ils nous donnaient quelques centimes et on allait s’acheter des bonbons. » Dans le Nord, les monuments aux morts, les cimetières militaires et le souvenir de cette Première Guerre mondiale sont très présents car elle été vécue et perpétuée par les habitants de la région. Dans le sud de la France, cette guerre est loin dans les mémoires et géographiquement. « Je veux remettre cette guerre dans les mémoires car c’est la guerre de notre nation. Le sacrifice de ces soldats ne doit pas tomber dans l’oubli. »

Ce monument de Saint-Sériès portera les noms de six soldats locaux tombés durant la Grande Guerre.

Aujourd’hui, pour beaucoup de personnes, cette Première Guerre mondiale reste abstraite car elle est lointaine. « Nous sommes la génération du centenaire de la guerre. Nous ne nous sommes pas battus mais nous avons ce devoir de mémoire. C’est à nous de transmettre cette mémoire aux plus jeunes, et on ne le fait pas assez aujourd’hui. La tradition orale est en train de se perdre. »

Un monument pour transmettre cette mémoire

Pierre Griselin est à l’origine de ce projet du début à la fin. « Je m’attribue la paternité totale de ce monument. » L’idée naît en juin 2022 et reste théorique au début car il y avait un problème d’emplacement dans la commune. Certains élus du canton ne soutenaient pas forcément le projet. Et vient le jour où le maire de Saint-Sériès croise par hasard Patricia Mirallès (secrétaire d’État auprès du ministre des Armées chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire). Il lui fait part de son projet et lui demande si elle pourrait être présente lors de l’inauguration du monument. Elle répondra oui sans hésiter. Pierre Griselin confie : « Je tiens à rendre hommage à Patricia Mirallès, elle a tout mon soutien et je la remercie. »

La conception de l’édifice a été réalisée en lien avec le délégué militaire départemental Bertrand Soreau ainsi qu’avec le cabinet de Patricia Mirallès. « Cette idée était au départ purement locale et est devenue un ressentiment national, ce qui est incroyable pour ce devoir de mémoire. »

Le monument a été placé dans le parc du village, lieu très fréquenté par les habitants avec un jardin pour enfants : « Il ne sera pas caché mais visible par tout le monde et surtout pour les enfants. »

Le monument sera inauguré par le maire en présence de Patricia Mirallès ainsi que de 33 militaires et 24 musiciens militaires. « C’est quasiment une prise d’armes, du jamais-vu ! » Six enfants liront un texte qui rappellera la mort de chacun des combattants et porteront une gerbe de fleurs. « C’est important de se rappeler les personnes qui sont mortes pour notre liberté. »

C’est une commémoration inoubliable qui restera dans l’histoire du village et donc dans la mémoire collective.
« On doit faire perpétuer ce devoir de mémoire, il doit faire partie de l’éducation, doit être ancré, c’est la transmission de la mémoire. »

Inès Chopard
Inès Chopard
Journaliste stagiaire à BV, étudiante en journalisme

Vos commentaires

35 commentaires

  1. Sic (cette Première Guerre mondiale reste abstraite car elle est lointaine) pas pour ceux qui ont cotoyez les poilus. Je n’ai pas connu mes deux grands père.

  2. Bravo Monsieur le Maire. Ah si il y avait des personnes comme vous pour rafraîchir la mémoire de certains se serait bien.

  3. Et bien : il était temps, en effet ! Un grand bravo à ce maire  » méridional » sensé, fidèle, ,et respectueux des « anciens », nos héros.
    Personnellement, étant originaire du Nord-Est de la France, j’ai toujours été baignée dans le souvenir, pourtant peu disert, des héros discrets des 4 branches familiales décapitées de leurs ainés- de surcroît les plus brillants et prometteurs – à leurs 20 ans. Ainés dont les noms ( effacés depuis ?) figuraient encore en 1973, les uns en cimetières militaires (Vic -sur-Aisne: Capitaine et instituteur transpercé d’un coup de baîonnette le 3septembre14), les autres sur des monuments aux morts de cimetières ou/et de villes en Bourgogne, Franche-Comté et Belfort. Ceci, sans compter les énigmatiques blessures visibles, qui à l’oeil, qui aux poumons (Ypres) de leurs petits-frères, engagés à 16/17 ans pour les venger ou suivre leur exemple et qui ont survécu à l’enfer pour engendrer une postérité ( moi, par exemple), et/ou « y » retourner 23 ans après… Il ne fallait pas évoquer à nos mamies les  » Schleus « , « Fritz », Boches au risque de déclencher une tempête étonnante d’insultes et anathèmes..

  4. Mes deux grands-pères sont mort pour la France en 1915.
    L’un dans l’Artois à Carency devant ND de Lorette, l’autre à la Main de Massiges en Champagne.
    Merci Monsieur le Maire de nous rappeler le sacrifice de ces français.

  5. Bravo à tous ceux qui défendent la mémoire de ces braves citoyens honnêtes, patriotes dont le but était de défendre la France !
    Malheureusement, cette mémoire rend encore plus écoeurant ce que devient la France, cet envahissement sournois avec la complicité des « grands » élus, dirigeants censés défendre la France et sa culture judéo chrétienne. En fait, tous ces traitres de la France qui, contrairement à ce qui se passait en ces temps de guerre, sont à l’abri des sanctions qui devraient leur être appliquées. En tant de guerre, on passait les traitres par les armes.

    • Et pourquoi l’inauguration n’a pas été fixée le 11 novembre ? Mis à part cela rien à redire sur cette initiative., Mon grand père belge d’origine, naturalisé français en 1891, a fait deux ans et demi de service militaire à Arras, plus la totalité de la guerre 14-18 sur tous les fronts , il était sapeur et creusait les tunnels sous les lignes ennemies !

  6. Félicitation, M. le Maire
    – à Jules Pavie, mon arrière-grand-père, mort en donnant l’assaut le 14 mars 1915 dans les tranchées de Beauséjour en Champagne.
    – à tous ces hommes morts debout

  7. Si nombre de Départements méridionaux ont souffert « de loin » de la grande guerre, ils y eurent des morts à pleurer . Directement touchés cependant les habitants des régions de combat ont mémorisé plus intensément cette guerre . Prosaïquement il résulte de ce distinguo le fait que nombre d’archives du nord et de l’est du pays ont quasi disparu .

    • Ypres, toute la ville et les archives ont été détruites en 14-18, ce qui m’empêche de remonter au-dela des années 1600 pour retrouver mes racines

  8. Je suis d’une génération ou n ‘en déplaise à tous ceux qui nous assomment de « laïcité » au 11 novembre avec notre maîtresse , toute notre classe assistions à une messe en l’honneur des anciens combattants qui arrivaient portant fièrement leurs drapeaux et nous partions en cortège jusqu’au cimetière pour déposer des fleurs au monument aux morts. Pensez-vous qu’une chose semblable soit possible maintenant. Ce village de moins de 300 habitants à l’époque s’appelle Roissy-en-Brie en Seine et Marne.

  9. Merci pour ces soldats MPLF . Je fais partie de ces générations qui ont connus des anciens combattants de 14/18 et donc témoins de ce que ces Poilus voulaient bien évoquer sur l’enfer qu’ils avaient vécu . Il faut savoir qu’un seul sur 4 de ces mobilisés revint indemne et que souvent les soldats blessés le furent plusieurs fois . J’habite dans le Nord et j’ai toujours vécu avec les vestiges de la Grande Guerre comme stipulé dans cet article , surtout que la maison familiale fut réquisitionnée afin de loger durant de longs mois , des officiers Prussiens qui venaient s’y reposer

  10. Excellente initiative, félicitations à ce Maire qui permet d’honorer ceux qui se sont battus pour que la France reste la France .

  11. Etre Français c’est avoir un passé, un devoir de mémoire, une identité. Donc des monuments a la mémoire de ceux qui on fait ce que nous somme et permis de resté Français. Vous avez raison Monsieur le maire pour ce monument, sans le sang de nos grand-père ou pour les plus jeune leur arrière grand-père, nous ne serions peut être plus Français. Merci a vous monsieur le maire de ce devoir de mémoire.

  12. Bravo Monsieur le Maire pour votre initiative, faire perdurer l’image d’une France qui rend hommage à ces enfants est tout à fait louable et mérite d’être souligné, encore bravo et merci pour eux, merci pour le bien commun.

  13. Retenons bien la dernière phrase et ne manquons jamais une occasion de raconter ,de transmettre , de rappeler à nos enfants et petits enfants tout ce qui a fait l’histoire de ce pays .Nous ne remercierons jamais assez tous ces hommes et ces femmes qui ont laissé leurs vies pour nous .

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