Gynécologue à Pau : la chasse aux médecins ouverte par le lobby trans

Trans TPMP

« On aborde une période extrêmement confuse », déclarait le philosophe Dany Robert-Dufour interrogé par Le Figaro, à l'occasion de la sortie de son ouvrage Le phénomène trans. Le regard d'un philosophe. Il ne croyait pas si bien dire... La mésaventure vécue par le gynécologue Victor Acharian, à Pau, en est une parfaite illustration.

Pour avoir refusé de recevoir en consultation une « femme trans » et son compagnon, le pauvre médecin a reçu « une kyrielle d'insultes » sur les réseaux sociaux et est devenu la cible de l'association SOS Homophobie, qui annonce porter plainte contre lui. Sa secrétaire qui a éconduit cette personne trans témoigne d'un comportement « très agressif » : « ils m'ont traitée de transphobe », témoigne-t-elle. Le gynécologue en question se dédouane d'une quelconque mauvaise intention transphobe et plaide, pour sa défense, n'avoir « aucune compétence pour [s]’occuper des hommes, même s’ils se sont rasé la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu’ils sont devenus femmes ».

De quoi déclencher l'ire de la très militante association SOS Homophobie, qui « dénonce les propos transphobes et discriminatoires du gynécologue Victor Acharian à Pau. La transphobie est une réalité aux conséquences graves, notamment dans l’accès à la santé. Elle touche l’ensemble du territoire », relayée par une certaine Olivia Ciappa, présidente de Quand on n'a que l'amour, invitée sur le plateau de « TPMP ». Interrogé lui aussi dans Le Figaro, le Pr Philippe Deruelle, gynécologue, secrétaire général du CNGOF (Collège national des gynécologues et obstétriciens), vient au secours de son confrère mais prend bien soin de préciser que si l'occasion lui en est donnée, il aurait « grand plaisir à s'occuper d'un homme enceint » et précise que « la prise en charge des personnes trans nécessite de s’y former ».

Mais de quoi ont-ils peur ?

Des précautions de langage, une volonté de donner des gages, révélateurs de ce climat de terreur semé par le lobby trans alors que, par ailleurs, on ne peut passer sous silence ces enfants à peine âgés de 6 ans sous bloqueurs de pubertés ou encore ces jeunes filles demandant l'ablation de seins, jeunes mutilés à jamais.

Et à présent, ce sont les professionnels de santé qui deviennent des cibles. En mars dernier, 19 médecins se sont vus, à la suite d'une plainte de l'association OUTrans les accusant de « charlatanisme et désinformation médicale », menacés de convocation devant le Conseil de l'ordre. Leur crime ? Avoir cosigné une tribune pour protester contre la promotion par la Caisse d'allocations familiales de l'idéologie trans. L'un d'entre eux - que nous avons pu joindre mais qui tient à garder l'anonymat - précise auprès de BV : « Cette simple procédure qui nous oblige à prendre un avocat peut suffire à nous faire réfléchir à deux fois avant d'ouvrir la bouche. » De quoi, dans les faits, limiter considérablement la liberté d'expression de ces praticiens qui refusent de céder aux caprices de l'idéologie trans.

Un climat de terreur qui occulte les vrais problèmes des vraies femmes

Un luxe que nous n'avons n'a pas les moyens de nous offrir, à l'heure où les déserts médicaux s'étendent chaque jour un peu plus, rendant l'accès aux soins de plus en plus compliqué avec, pour premières victimes, les femmes, justement. À l'occasion du dépôt d'une proposition de loi par le sénateur PS Patrice Joly (PS) « tendant à garantir un droit de naître dans tous les territoires », au mois de mars, on découvrait ces chiffres, effarants : 221 maternités ont été fermées entre 2000 et 2017, faute de professionnels de santé suffisants. Un bilan terrible car, aujourd'hui, c'est « environ 900.000 femmes en âge de procréer qui habitent à plus d'une demi-heure de route d'une maternité, le nombre de celles qui se trouvent à plus de quarante-cinq minutes ayant plus que doublé en vingt ans ». Avec, à la clé, une prise de risque qui pèse sur le quotidien de ces femmes, puisque « un temps de trajet supérieur à 45 minutes double le taux brut de mortalité du nourrisson et celui de la mortalité périnatale ».

Il faut ajouter à ce triste tableau l'allongement des délais pour décrocher un rendez-vous en ville chez un spécialiste, particulièrement chez un gynécologue. À Pau, justement, le malchanceux Dr Acharian, visé par SOS Homophobie, dit recevoir « 50 patientes par jour, de 8 à 20 heures ». À l'automne 2021, Marianne avait mené l'enquête : après 9.600 appels, ses équipes n'ont pas réussi à décrocher le moindre rendez-vous chez un gynécologue dans 12 % des villes testées. Dans certaines villes comme Albi ou Nîmes, il faut attendre quasiment une année pour espérer voir un gynécologue...

Comment expliquer l'ampleur des agitations, des focus médiatiques, des menaces et des pressions d'une toute petite minorité tyrannique à souhait (qui a déjà beaucoup obtenu, à commencer par la gratuité des opérations de changement de sexe sur le dos des cotisants), si ce n'est par la propagation d'un climat de terreur qui occulte du même coup les « vrais problèmes » des « vraies gens », à commencer par les « vraies » femmes ?

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

61 commentaires

  1. Et ce qui m’inquiète, c’est qu’on aille dans les écoles dire aux enfants qu’ils ne sont peut-être pas fille ou garçon, et qu’ils peuvent changer de sexe.

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