Grand oral de la fondation Abbé-Pierre sur le mal-logement : Taubira sombre dans le grand bafouillage

taubira

Ce mercredi 2 février, la fondation Abbé-Pierre pour le mal-logement avait convoqué les candidats à la présidentielle pour un « grand oral » sur la question.

À la veille de la présidentielle, la fondation vient en effet de publier son 27e rapport qui met en lumière le désintérêt manifeste du gouvernement Macron en la matière, cela, bien que le Président eût affirmé, en 2017, sa volonté de ne plus laisser « d’hommes et de femmes à la rue ».

« De manière générale, il apparaît que le logement n’a jamais été une priorité de l’exécutif au cours de ce mandat », écrivent les rapporteurs. Aujourd’hui, « 300.000 personnes sont à la rue et notre pays compte 4,1 millions de mal logés, 1 million de personnes privées de logement personnel et plus de 22.000 personnes vivant dans un lieu de vie informel (squat, bidonville…), dont près de 6.000 mineurs. Tandis que 1,2 million de locataires présentent une situation d’impayés. »

C’est assurément dramatique et la question mérite en effet d’être au cœur des débats, raison pour laquelle la fondation de l’abbé au béret souhaitait entendre les candidats. Enfin pas tous, hein, attention : seulement ceux qui lui plaisent. À savoir Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Christiane Taubira, Yannick Jadot. Rien que des gens de la gauche labellisée, la main sur le cœur et le social en bandoulière. Pas question d’entendre Marine Le Pen et Éric Zemmour. Quant à Valérie Pécresse, juste tolérable, elle n’était que représentée.

Globalement, les candidats de gauche misent sur la construction de logements sociaux à grande échelle, l’encadrement des loyers, l’augmentation des frais de succession, une taxation supplémentaire sur les logements les plus chers (Taubira), la multiplication des pensions de familles jusqu’au « zéro sans-abri » (Mélenchon) et autres propositions mirifiques.

Les affreux du camp d’en face veulent appliquer au logement social la préférence nationale (Le Pen), limiter le bail à six ans (Pécresse) ou supprimer les frais de notaire pour les primo-accédants (Zemmour), ce qui fait dire à France Info (2/2/2022) que, « en fait, les candidats de droite parlent davantage aux propriétaires qu'aux locataires ». Et ça, je ne vous l’apprends pas, c’est très vilain.

C’est en participant à cet exercice périlleux que la nouvelle candidate estampillée par la Primaire populaire, Mme Taubira, s’est lamentablement vautrée. Même la journaliste de BFM en était toute retournée : « Propos très flous, aucun chiffrage, aucune perspective, aucune date. Elle a même buté sur la loi SRU qu’elle n’a pas réussi à prononcer : LS… on ne voyait pas trop où elle voulait en venir. C’est un représentant de la fondation Abbé-Pierre qui est venu à son secours, en quelque sorte. »

Elle était pourtant très péremptoire, la sauveuse de la gauche : « Je vais, par exemple, m’engager sur une augmentation du RSA de 30 %, étalée sur le quinquennat, parce qu’il faut que les gens puissent accéder au logement. Et puis, il faut quand même éviter que les personnes sombrent dans… dans la pauvreté, hein, donc c’est ça, l’intérêt, aussi, d’augmenter le RSA. » Son coup de menton ne convainc pas. « Juste, pardon…, lance son interlocuteur, mais si on augmente le RSA de 30 %, les gens restent quand même sous le seuil de pauvreté… »

Et là, l’auditeur regarde Taubira dans un grand numéro de brasse coulée et compte les bulles qui remontent à la surface : « Oui, mais on y ajoute… heu… voilà… on peut y ajouter… (elle regarde désespérément autour d’elle) Heu… l’APL d’une part, et puis heu… et puis je… je… je… je considère qu’il y a la nécessité de revoir la nécessité des minima sociaux. »

Et préparer ses dossiers paraît encore plus nécessaire quand on prétend gouverner !

La mort dans l’âme, la journaliste de BFM Perrine Vasq rapporte : « Dans les gradins, il y a eu un grand silence gêné, puis quelques rires sont montés et nous, les journalistes, on a un mot en tête : c’était un naufrage, cette prestation de Christiane Taubira. »

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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