Gérard Collomb prépare-t-il les esprits à la menace Al-Qaïda ?

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Notre léthargique ministre de l'Intérieur annonce, dans le JDD du 6 août, que 271 Français sont revenus sur le territoire, dont 54 mineurs, sur environ 700 concernés par le djihad en Syrie et en Irak. "La menace terroriste reste très élevée", précise-t-il. Quel cauchemar, ce gouvernement ! Le risque reste très élevé mais on contribue à l'aggraver en ne faisant rien pour interdire le retour de ces djihadistes ; mesure de précaution élémentaire, dirait notre cher docteur Watson. Nouvelle piqûre de rappel ou avertissement sur une nouvelle menace ?

Les « retours » du djihad font systématiquement l'objet d'un traitement judiciaire, nous indique-t-il. Bien ! Mais il précise que nombre d'entre eux sont actuellement incarcérés ; donc tous ne le sont pas ! Il est donc faux de vouloir faire croire aux Français que tout est fait pour mettre ces individus hors d'état de nuire. Certains restent dans la nature alors que l'on est incapable de discerner leur réelle dangerosité. Je n'en veux pour preuve que la récente fermeture du premier centre de déradicalisation à Pontourny, en Indre-et-Loire, qui montre bien notre incapacité à endiguer ce phénomène. Il est vain d'essayer de réinsérer ces individus dans notre société démocratique qu'ils abhorrent.

Seul un délit de « départ pour le djihad », évoqué lors de la commission d'enquête parlementaire et proposé par le Sénat en 2016, permettrait d'incarcérer systématiquement ces terroristes dès leur retour. Cette proposition a été repoussée par l'Assemblée nationale, qui lui a préféré une simple assignation à résidence.

On déduit de cette intervention du ministre que s'il y a des infiltrés de Daech parmi eux - et c'est tout a fait envisageable -, on prend le risque de ne pouvoir les contrôler. Merci pour les bombes à retardement ! C'est comme pour les migrants : on sait que certains terroristes qui ont agi notamment au Bataclan s'étaient infiltrés parmi eux, mais on continue à développer une politique migratoire mortifère pour la France. Alors que les budgets Défense et Sécurité pour 2017 seront réduits, le ministre de la Santé a annoncé qu'aucune coupe dans le budget de l'accueil des migrants ne sera effectuée. Tout ceci est parfaitement irresponsable !

Mais Gérard Collomb évoque aussi, et pour la première fois dans la bouche d'un ministre de l'Intérieur, d'autres menaces dont celle d'Al-Qaïda, qui pourrait "téléguider des individus depuis l'étranger". Cette organisation terroriste islamique présente au Levant mais aussi, et surtout, dans la zone sahélienne menace la France depuis plusieurs années mais s'en est prise pour le moment aux Occidentaux en général avec des attentats au Mali, au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire. Cette menace d'Al-Qaïda sur notre sol semble donc se préciser. Gérard Collomb prépare-t-il les esprits ?

J'aurais tendance à le penser car, actuellement, la France est la seule nation à soutenir à bout de bras la mise en œuvre de la force militaire conjointe africaine du G5 Sahel afin de lutter contre le terrorisme islamiste dans le Sahel au côté de la force Barkhane. Notre président Macron s'est même engagé personnellement, en se rendant le 2 juillet à Bamako lors du lancement de cette force.

Le chef djihadiste Iyad Ag Ghaly, qui est à la tête du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM), alliance formée en mars 2017 par plusieurs mouvements islamistes armés du Mali, est l'homme qui incarne de plus en plus le djihadisme au Sahel. Il détient notre otage française au Sahel, Sophie Pétronin, enlevée en décembre 2016 à Gao, et a de nouveau menacé la France de représailles. Nous voilà dans de beaux draps ! Après les djihadistes du Levant, les djihadistes africains ?

Pendant que les Français se font bronzer sur les plages, Gérard Collomb prépare la rentrée !

Philippe Franceschi
Philippe Franceschi
Consultant en sécurité

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