Europe-Ukraine-Russie : pour sortir de la guerre par le haut !
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L’Ukraine et la Russie doivent cesser le combat fratricide qu’elles se livrent par une négociation diplomatique avec une Europe remise en selle et intervenant dans un rôle de médiatrice. En effet, pour peu qu’elle s’en donne les moyens, elle peut œuvrer à une paix durable entre les deux protagonistes. C’est, en tout cas, la mission qu’on attend d’elle en France.
L’impératif géopolitique réside dans la sortie de ce conflit par le haut, sachant que nous sommes tombés très bas en suscitant les convoitises des mondialistes, des Américains et des « OTANiens » pour imposer un impérialisme occidental à travers des relations internationales jamais respectées.
Le partage du monde entre la Russie poutinienne et l’Occident hégémonique nous ramène à la « guerre froide » et au « bon vieux temps du communisme ». D’un monde multipolaire, nous revenons à un monde bipolaire… En d’autres termes, face à l’inertie américaine, les Européens ne peuvent-ils pas en profiter pour tracer une troisième voie continentale à la fois puissante et indépendante de l’OTAN dont la plupart des États membres font partie, y compris la France ?
Par ailleurs, la Russie ne pourrait-elle pas inciter - comme dans un jeu de miroir (inversé) - les pays européens, et singulièrement l’Ukraine, à regarder d’un peu plus près, et sans complexes, le modèle politique et culturel défendu par Vladimir Poutine ? La promotion des valeurs traditionnelles trouve, sans nul doute, l’aval d’une bonne partie de son peuple face à la décadence occidentale. N’est-il pas temps, également, de s’inspirer de l’honneur rendu à la chrétienté orthodoxe et à un patriotisme millénaire - louant la Sainte Russie et l’Union soviétique, il est vrai – qui sont l’antithèse des inversions sociétales issues de l'Europe de l’Ouest : Gay Pride, mariage homosexuel, Pussy Riot, PMA, euthanasie, pornographie affichée, etc. ? Toutes mœurs prohibées par le Kremlin… En effet, par une rivalité mimétique inattendue, l’Ukraine ouverte à tous les vents de l’Ouest et de l’Est ne pourrait-elle pas voir d’un œil bienveillant une Russie patriarcale, souffrant certes d’un excès d’autoritarisme démocratique ?
Les partisans de la Grande Europe – géographique, historique, politique et culturelle – allant de « Lisbonne à Vladivostok », pour reprendre l’expression du courant eurasiste, en étaient apparemment pour leurs frais. Or, il faut se souvenir que le 19 août 2019, le président russe Vladimir Poutine rendait visite à son homologue français, Emmanuel Macron, dans le sud de la France. Lors de leur conférence de presse conjointe, le Président français s’était exclamé : « Je pense à tout ce qui est arrivé ces dernières décennies, tout ce qui a réussi à nous séparer. Je sais que la Russie est un pays européen au fond de son cœur. Et nous croyons en une Europe qui s’étend de Lisbonne à Vladivostok. » Alors, Macron-Douguine, même combat ? Trêve de plaisanterie, surtout lorsqu’il s’agit de Vladimir Poutine, le président russe n’en rejetait pas l’hypothèse : « S’agissant des perspectives de création d’une Europe commune, s’étendant de Lisbonne à Vladivostok… je pense que, si nous y réfléchissons aujourd’hui, et si nous fixons de tels objectifs, qui sont très importants pour l’Europe, dans le contexte stratégique à long terme (si elle veut demeurer le pôle de la civilisation) et également pour la Russie, et si nous y travaillons ensemble, alors, tôt ou tard, nous nous approcherons du but. Il est important de choisir une voie, sous une forme ou une autre (peu importe comment), et d’avancer lentement dans la bonne direction, conformément à la conjoncture actuelle… » Il ne faut jamais insulter le passé, le présent et l’avenir…
Si la politique est l’art du possible, il n’est pas interdit de s’inscrire dans le temps long en appelant de tous nos vœux la formation de cette Europe boréale. Une Europe européenne prolongée jusqu’à la Russie et y intégrant l’Ukraine ! Certes, pour l’instant, il va falloir faire une pause… Le rêve grand-européen n’est pas vraiment d’actualité. En tout cas, l’Europe peut devenir une force d’interposition entre Russes et Ukrainiens pour retrouver le chemin de sa propre puissance. La nuit crépusculaire ne peut que laisser place au matin auroral lorsque les larmes et le sang auront cessé de couler…
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29 commentaires
Merci pour cette analyse, cela fait des jours que je ne peux me résoudre à accepter toutes les imbécilités qui nous sont données en pâture ..et pourtant je limite mes vues TV et audio !! Oui, moi aussi je le pense, puisque nous n’avons pas su « gagner la guerre avant la guerre » (Général Thierry Burkhard chef d’état major des Armées) il nous faut maintenant préparer l’après-guerre et surtout créer notre espace géopolitique pour l’avenir !! Gardons la foi et l’espérance d’y parvenir et œuvrons pour
L’Europe civilisationnelle et religieuse est Morte depuis longtemps…
L’espoir d’aller jusqu’à l’Oural s’est perdu dans les steppes de Sibérie…
Les USA, cumul de civilisations importées, en ont décidé ainsi.
Il est trop tard ! « La Grande Europe de Sang et d’Ame » est devenue un Rêve !
Le nouveau Monde multipolaire imposé conduira à la Guerre….
L’Europe c’est quoi au fait ?? Un fantasme quand on voit les allemands et les espagnols sans doute bientôt acheter des avions américains. Et d’ailleurs pourquoi avoir tant d’armes puisque nous somme théoriquement en paix depuis 70 ans !! Pour ce qui est de la corruption il n’y a que l’embarras du choix entres les piqures et les armes justement ..
Ne peut-on pas avoir un système à la fois respectueux des traditions et de la culture nationale qui soit aussi une démocratie ? Aujourd’hui on a d’un coté des démocraties mais dont les valeurs traditionnelles s’effritent, et de l’autres des pays où l’on défend les traditions mais où on termine au goulag si on n’est pas d’accord. un moyen terme serait souhaitable, non ?