À neuf mois des élections de mi-mandat (ou midterms, en anglais), le 8 novembre prochain, les sympathisants du Parti démocrate s’affolent, aux États-Unis, tant il y a urgence. En effet, à l’impopularité profonde de Joe Biden, ajoutez crises internes et inflation ; tous les éléments sont réunis pour une victoire du camp républicain.

Et l’histoire de ces dernières années semble aller dans ce sens. Historiquement, le parti au pouvoir perd des sièges au Congrès (Chambre des représentants et Sénat, actuellement à étroite majorité démocrate) lors du premier mandat d’un président. Ce fut le cas pour Obama en 2010 et pour Trump en 2018. Cela sera donc vraisemblablement le cas pour Biden en 2022.

Retour sur les chiffres. L’agrégateur de sondages américains Real Clear Politics montre qu’en moyenne, aux États-Unis, l’approbation globale du président Biden est de 42 %, quand sa cote de désapprobation atteint 53 %. Sur sa gestion de l’économie, 38 % l’approuvent (57 % désapprouvent). Sur l’immigration, 33 % lui sont favorables (55 % en sa défaveur). Sur la politique étrangère, seuls 37 % le soutiennent (54 % désapprouvent). Mais les chiffres les plus inquiétants nous viennent de Gallup, institut réputé outre-Atlantique dans les statistiques. Il y a un an, Gallup constatait que les Américains se revendiquaient, dans leur ensemble, à 40 % républicains et à 47 % démocrates. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée. 47 % des Américains se considèrent républicains, face à 42 % de démocrates.

Du côté des donateurs, qui conditionnent le financement des campagnes électorales, une vague de pessimisme s’observe. Actuellement, 50 à 60 % des gros donateurs démocrates donnent pour les élections gouvernorales (auparavant peu attractives) de 2022 et non pour les élections du Congrès, comme d’usage. Ce groupe est en forte hausse, notamment dans les États dits stratégiques. Trente-six élections de gouverneurs se tiendront effectivement, en parallèle, en novembre prochain. Ce revirement soudain dans la destination des dons, au détriment des candidats pour la Chambre des représentants et du Sénat, signe l’aveu de l’échec annoncé des midterms. Les soutiens démocrates préfèrent miser sur le collège électoral… en vue d’un sauvetage in extremis de l'élection présidentielle de 2024 ?

À cette tendance, ajoutons que la gouvernance du Parti démocrate elle-même est en jeu, tant les conflits internes sont vifs et participent à l’inertie des réformes législatives. Chaque personnalité publique y va de son analyse. Pour Bernie Sanders, figure de l’extrême gauche - actuellement sénateur de l’État du Vermont -, le parti doit absolument changer de cap car il a tourné le dos à la classe ouvrière. À l’inverse, Hillary Clinton avance que le parti s’est orienté trop à gauche. Côté Barack Obama et Nancy Pelosi, l’enjeu de 2022 tient du message véhiculé ; il faut davantage mettre en avant les réalisations effectives. Pour d’autres, les attaques contre Trump doivent rester l’élément de langage prioritaire à court terme (stratégie gagnante pour 44 % des électeurs démocrates).

Les consultants politiques préviennent : la solution est d’avancer sur la partie législative, et très vite. Tout d’abord, sur une version du grand projet de loi « Build Back Better », vanté pendant les présidentielles, qui n’a toujours pas abouti. Ensuite, sur la réforme électorale en attente. Enfin, via des décrets exécutifs « faciles » à mettre en œuvre (cas, par exemple, de crédits d’impôts ou du report de la dette des prêts étudiants déjà effectué par Trump).

Dernier point : l’angle de la campagne. Pour la plupart des commentateurs, deux thématiques sont gagnantes. Premièrement, il faut tout miser sur l’électorat latino, déterminant et à reconquérir, tout en étant plus fermes sur la question de la frontière. Ensuite, pain béni pour le camp du Bien, défenseur de la liberté et de la tolérance, il faut profiter de la gestion (très critiquable de leur point de vue) de la théorie critique de la race dans les écoles par les bastions républicains.

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12 mars 2022 à 15:30

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18 commentaires

  1. On ne peut que souhaiter le retour de D. Trump en 2024 où son poulain le gouverneur de Floride Ron DeSantis qui est sur la même ligne .

  2. Je pense qu’avec Trump et Zemmour au Pouvoir en US et France, la paix reviendrait. D’ailleurs Trump le Républicain n’a t’il pas longuement parlé avec Zemmour au téléphone !!!

  3. A lire les commentaires, rien à rajouter, si ce n’est que cette religion du wokisme, de la GPA très développée en Ukraine a à mon avis bien fait peur aux Orthodoxes de Russie (l’originelle). Contre l’OTAN la Russie a développée des armes uniques au monde (nucléaires indétectables). Contre des idées de facilité décadente, il est plus difficile….
    La Religion a déjà embrasée l’Europe dans les siècles passés (Dans la Rome antique, et les Croisades de défense, et entre Catholique et Protestants)

  4. Les USA donneur de leçon ..Est ce qu’un jour il y aura une Femme ou un Homme politique Français qui sortira du « politiquement correct » et nous rafraichir la mémoire sur le bilan des Américains en matière de guerre? Qui a « balancé » une bombe atomique ,du napalm sur les populations civiles, Collin Powell et sa fiole de destruction massive ..Conséquence 1 million de morts ,Afghanistan etc etc.. Biden est un manipulateur qui se sert de l’Otan et de l’Europe pour ses basses oeuvres ..

  5. Biden « démocrate » provoque les Russes, et puis se planque bassement derrière son toutou économique qu’on appelle l’Europe, et derrière son chien de garde qu’on appelle l’OTAN.
    Comptez sur lui pour garder cette posture honteuse… jusqu’à ce que les Russes le visent directement.
    Les USA sont coutumiers de cette politique : cf 1940 : ils ne sont entrés en guerre que pour se défendre eux mêmes contre le Japon. Et arrivés en Europe que pour s’offrir la reconstruction de l’Allemagne!
    Piteux !

  6. Les U.S.A. merveilleux exemple pour nos élites ; un pays passé allègrement de la barbarie à la décadence.

  7. Les américains se réveillent un peu tard,
    Faut-il être imbécile! navrant comme sur notre sol.

    1. Non, l’élection de Biden est entachée de fraudes. Il est bien possible qu’il en soit de même en France, vu que la manipulation médiatique ne suffit plus pour acquérir le vote qui va bien.
      D’où les sondages (bidon) pour Macron que le vote va « confirmer ».

    2. Les américains comme les français : quand les électeurs ouvriront-ils les yeux sur leur servitude à la propagande médiatique, le pire étant le catéchisme de la bien-pensance, celle des discours … car les actes sont en décalage et conduisent à la guerre … surtout en Europe, c’est leur intérêt, non ?

  8. Donc encore 42% de crétins qui n’ont rien compris…. Qui sait combien il y en aura chez nous ??? 80% comme les abstentionnistes de 2017 ?

    1. « 42% de crétins qui n’ont rien compris », on n’est pas meilleur : les Parisiens ont bien réélu Hidalgo… ;-)

    2. 42% vivent peut etre de l’aide sociale, ou sont privilégiés, assistés dépendant des démocrates, profiteurs du Woke et de la discrimination positive. En France, les fonctionnaires ont intérêt à conserver leur statut avantageux et les assistés à l’augmentation des prélèvements sociaux. ET comme cette population est majoritaire désormais….Cette logique clientéliste pourrit tous les échelons de la société.

  9. Joe Biden , élu comme on le sait , a dû en décevoir plus d ‘ un et n ‘ a certainement pas contribué à renforcer le parti démocrate qui semble bien mal engagé pour les « midterms »
    tant les problèmes internes et externes s ‘ accumulent ;
    Puisse ce raz de marée républicain annoncé pour la mi novembre aux USA , se produire en France avec les législatives de juin pour la droite ….

  10. Les américains sont en train de s’apercevoir des conséquences néfastes de la lèpre wokiste dont les démocrates sont atteints. Ils prennent conscience que cette lèpre les pousse vers la décadence en les affaiblissant. Comme pour le virus où l’amélioration de son immunité naturelle personnelle vaut mieux que tous les vaccins, l’immunité sociétale américaine est largement diminuée par le wokisme ce qui met la société en danger

    1. Entièrement d’accord. Tout le monde a nié que Biden et la clique Dems Clinton-Obama avaient volé l’élection en trichant, parce qu’en face c’était le diable Trump. On voit le résultat de la grave dérive wokiste, cancel culture, BLM et autre Metoo poussées à l’extrême… gauche. Ici, je redoute la victoire de la France de Tintin, tant la caste politique est pitoyable. La fête de la musique sur les marches de l’Elysée, version 2022, ça va être quelque chose !

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