États-Unis : à Fake News, Fake News et demie

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Tout commença avec la visite rendue par le président Obama à madame Merkel, quelques jours après l’élection de Donald Trump. Les mots "Fake News" avaient été lancés, autrement dit la campagne internationale de répression contre la presse qui ne reproduit pas ad nauseam la doxa « humanitaire » de la nouvelle religion planétaire.

Il fallait donc museler la presse libre (essentiellement les médias sociaux, les radios locales et les quelques rares anomalies qui résistent encore au sein de la grande presse), avec tout de même une petite arrière-pensée : faire taire Sputnik News, et surtout RT, dont les variantes américaine, européenne et tiers-mondiste s’étaient avérées extrêmement percutantes ces dernières années. Car Poutine avait vu la moutarde lui monter au nez.

La rupture de la fragile « amitié » américano-russe date en effet de janvier 2012, quand Michael McFaul a été nommé ambassadeur à Moscou par Obama. Un ambassadeur qui avait été présélectionné par le département d’État de madame Clinton. Le Washington Times du 19 octobre vient décortiquer ainsi le fait générateur du divorce américano-russe ("Putin’s rage triggered by Obama’s moves"). Le Times, interrogeant plusieurs diplomates et fonctionnaires, rappelle ainsi que, immédiatement après son arrivée, McFaul avait lancé un pavé dans la mare en rencontrant tous les groupes russes hostiles à Poutine.

Bref, le journal rappelle, citant un diplomate, que "l’establishment de Washington sous-estime drastiquement le fait générateur : ce sont Hillary et Obama qui ont commencé. Pas Poutine !"

La rencontre entre Obama et Merkel était d’autant plus hypocrite que l’administration partante, ses services secrets et son FBI avaient déjà déclenché la mise à mort judiciaire et politique du futur président Trump grâce à la production d’un faux dossier (Donald chez les hétaïres de la Moscovie…), commandité à l’origine par des #NeverTrump de droite, puis recyclé à gauche, non sans que le dossier, bâti avec la complicité du MI6 britannique, ait été transmis par le sénateur McCain au FBI. Un dossier qui aurait servi de justification constitutionnelle au lancement de toutes les écoutes sur Trump et son équipe.

Un dossier qui a donc efficacement fusillé le démarrage de son administration, le forçant à se priver de ses alliés et servir d’otage au « marécage ».

Les supporters de Trump n’ont jamais « acheté » la trahison russe du candidat. Il faut dire que les médias sont tombés sur un os. Ils n’avaient pas prévu que Trump, tonitruant, leur subtiliserait la marque "Fake News" aussitôt lancée. Car ce sont maintenant CNN et les grands médias qui sont associés à ces deux termes. Ceci explique le dernier sondage de Politico qui, malgré ses biais statistiques - selon Newsmax du 19 octobre, la plupart des sondages « mainstream » surreprésentent les démocrates dans leurs échantillons -, montre que près de la moitié du pays pense que la presse contrefait ses histoires sur le président et, surtout, établit que seulement 37 % pensent qu’elle ne le fait pas…

Qu’importe! Trump est toujours assiégé. La machine infernale judiciaire est lancée (le procureur Mueller) et la créativité politique ne manque pas : avec la piste du 25e amendement, l’idée circule que le cabinet du président devrait le déposséder de ses pouvoirs… pour son incapacité à gouverner. Pour l’envoyer peut-être dans un hôpital psychiatrique soviétique ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 17:39.
André Archimbaud
André Archimbaud
Consultant stratégique

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