Erik Orsenna : la langue française n’est faite que de mots « immigrés ». Ah oui, et alors ?

orsenna

S’il y a une chose que je trouve triste, dans la vie, c’est de voir une belle intelligence sombrer dans la niaiserie par pure idéologie.

Ainsi Erik Orsenna, académicien français, « boomer » de 74 ans. Ce fils de bourgeois a, comme nombre de ses semblables, adhéré au PSU à l’âge de 17 ans. Belles études, belle carrière à gauche – il fut, notamment, la plume et le conseiller culturel de François Mitterrand –, président d’un tas de choses et haut membre du reste, il a, comme son grand ami Attali, les yeux de Chimène pour le jeune Macron.

Romancier de grand talent, Erik Orsenna est surtout, aujourd’hui, l'écrivain militant d’une cause qui lui est chère : le Président actuel, son toujours bien-aimé Emmanuel Macron. Et comme ledit Macron refuse de faire campagne, il a des affidés qui la font pour lui.

Orsenna, donc, était, lundi, l’invité de « C à vous », sur France 5, pour y présenter son nouveau livre : Mots immigrés. On voit tout de suite l’axe de rotation du débat : la langue française n’est pas française, c’est un conglomérat de mots empruntés ici et là, et notamment à la langue arabe. Se plaindre de la voir polluée par des influences étrangères est le signe d’un racisme à front de bœuf, et plus sûrement encore d’une islamophobie radicale (laquelle, islamophobie, disposera maintenant d’une Journée pour lutter contre, instituée par l’ONU à la demande de ces grandes nations de liberté religieuse que sont le Pakistan, l’Arabie saoudite et l’Indonésie).

Alors, devant un auditoire au comble de la félicité, Éric Orsenna a déployé ses arguments, résumés par Patrick Cohen : « Les mots arabes dans la langue française, c’est plus qu’un enrichissement. C’est indispensable. Sans ces mots arabes là, il y a plein de choses qu’on ne pourrait pas nommer. Il n’y a pas l’équivalent à algèbre, zénith, chiffres, etc. »

C’est Anne-Élisabeth Lemoine qui reprend, pour un échange avec l’auteur que je vous livre in extenso :

A.-E.L.– « La réalité, c’est que la langue française doit beaucoup plus à la langue arabe qu’à la langue gauloise ? »

E.O. – « Eh oui, y en a que ça dérange. Y en a qui dénoncent le Grand Remplacement, et moi je parle du grand enrichissement. Et c’est comme ça que ça se passe. Et puis le français, ça vient d’une tribu allemande, figurez-vous, de l’autre côté du Rhin. Je suis un prof, j’essaye de raconter des histoires, mais des histoires vraies. Pas on pique, on prend un petit moment et puis on le tord… par exemple “Tiens, Pétain a sauvé des Juifs” » (ricanements de connivence sur le plateau).

– « Ce que vous imaginez dans votre livre, c’est qu’un soir, un grand débat de deuxième tour, tous les mots dits immigrés se mettent en grève… »

(Mimiques d’Orsenna qui fait la carpe, singeant l’interlocuteur muet faute de mots) « Ben oui, parce qu’on n’arrête pas de les engueuler. On dit vous êtes rien, vous piquez le pognon, vous piquez le machin, vous piquez le pain… »

– « Ne restent plus alors que des mots d’origine gauloise, et va te débrouiller pour faire un débat avec boue, glaive, cervoise, tonneau, rouge et sapin. C’est ça ? »

– « Oui, en gros il y a à peu près soixante mots d’origine vraiment gauloise. Donc, on peut dire que tous les mots de la langue française sont des mots immigrés. »

Même les plus crétins auront compris : le français est une langue étrangère et Zemmour est un facho.

Franchement, Monsieur Orsenna, à votre place, j’aurais honte. Comment pouvez-vous vous abaisser à cela ? Car à moins que vous ne sortiez jamais de vos palais républicains – c’est possible –, vous ne pouvez ignorer, comme le commente un internaute sur le site de l’émission, que nous n’avons « pas de problème avec la grande Culture arabo-berbère. On a un problème avec “Wesh” et “Wallah”. » Il ajoute : « S'il y avait des médinas traditionnelles sympa dans le 93, ça serait génial. Mais on a à la place des avenues à kebab et boutiques d'extensions capillaires. »

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 18/03/2022 à 20:41.
Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

75 commentaires

  1. Je ne connais que de nom ce mossieu » et ce qu’il dit ne m’encourage absolument pas à acheter un quelconque de ses livres, un Franco/cubain de gauche ami d’Attali de BHL qui vient nous donner des leçons, j’ai envie de vomir…..

  2. Académicien ? Chargé du Dictionnaire ? Que fait-il encore là ?
    D’ailleurs « Orsenna » n’est pas son vrai nom, j’ai oublié l’autre, Vérifiez !
    Duplicité en Tout !

  3. On m’a toujours dit que le Français est une langue gréco Latine. Certes de nombreux mots et locutions ont été empruntées à d’autres cultures au gré des siècles, des mouvements migratoires, des guerres etc… Je ne saurais conseiller à Monsieur Orsena de lire les excellents ouvrages d’Henriette Walter sur les langues et notamment « L’aventure des mots français venus d’ailleurs » qui est autrement plus intéressant et réaliste que ce délire de gauchiste. Je croyais Orsena plus fin. Comme quoi….

  4. Fait-il qu’un esprit aussi brillant habite une personne pleine de tant de cette bassesse qu’elle utilise effrontément pour nier une aveuglante vérité : la langue et la culture françaises (si, si, elle existe quoiqu’en pense celui sur qui vous posez vos yeux de Chimène monsieur l’académicien) sont essentiellement gréco-latines (et judéo-chrétienne pour la culture). Les emprunts aux langues gauloise, arabe, anglaise, allemande ou autres sont marginaux. Cette mauvaise foi écœure.

  5. C’est vrai que Orsenna a écrit son livre très drôle et inventif  » L’exposition coloniale » uniquement avec des mots d’origine arabe. Au fait y trouve-t-on les termes amiral, algèbre, chiffre, divan, alcool, magasin, souk, wesh, bled ? Que nenni ! En classe de première, notre professeur de lettres nous avait dit que Richelieu avait crée l’Académie française pour lutter contre les italianismes. Ce qui est certain c’est que plus de 80% de notre beau vocabulaire est d’origine gréco-romaine.

  6. Le temps n’est plus au débat, il est au combat. Je suis entièrement d’accord avec Poutine qui, dans son discours du 16 mars 2022, s’en prend aux traîtres nationaux et évoque une purification nécessaire de la société. Ce qu’il dit à propos de la Russie est vrai pour la France.

  7. La langue française est tellement riche qu’elle a emprunté, puis façonné à sa musique, des mots à de nombreuses langues étrangères. Personne n’a jamais nié ce fait. Mais entendre ces niaiseries de la part d’un académicien, c’est à vous dégoûter

  8. Il va finir par nous expliquer savamment que le pot-au-feu, bien français, n’existerait point sans l’apport du couscous!

  9. Je me demande si Orsenna n’est pas un peu espagnol parce que là, je serais entièrement d’accord avec lui, l’Espagnol comprend un nombre incalculable de mots d’origine arabe. Normal ils ont été colonisés pendant 700 ans ! Ce qui me fait dire que l’académicien est en avance sur le temps pour de qui concerne la France. Vous comprenez ??

  10. Mais qu’attendent-ils, tous ces amoureux du monde arabe pour aller y vivre au lieu de rester dans ce pays de fachos ?

  11. Orsenna comme Attali et BHL ne sont que les ruines intellectuelles d’une gauche décadente et presque disparue

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