Éric Zemmour interdit de séjour dans l’émission « Quotidien »
Non, non et non. Yann Barthès l'a martelé sur France Inter : il n'invitera pas Éric Zemmour dans « Quotidien » pour la sortie de son dernier livre. Des barricades ont été dressées devant le studio, des alarmes activées, des chiens dressés à la détection de la mauvaise pensée sont prêts à bondir. Il ne passera pas.
Au micro de la radio d'État, le résistant explique les raisons de ce refus catégorique : « Éric Zemmour ne s'est jamais placé dans la position d'être interviewé. Il est toujours dans le débat. Et on ne débat pas, à "Quotidien", on interviewe. » Lui poser des questions serait prendre le risque qu'il y réponde. Partant de là, il pourrait être amené à défendre les idées qu'il développe dans son ouvrage. Comment l'interviewer, dans ces conditions ? Qu'il sorte un manuel sur les diverses techniques de tricot. Point de croix, jacquard... Quelles aiguilles choisir ? Autant de questions qui turlupinent les téléspectateurs de la chaîne.
L'animateur peaufine son argumentaire : « Éric Zemmour, il débat tout le temps. Il sera jamais d'accord avec vous, il voudra débattre, vous contredire... » Le contredire sur quoi ? Soudain, Yann Barthès ne se place plus en position d'interviewer mais d'émetteurs d'opinions sujettes à contradiction. On s'y perd. Sur le thème du tricot, serait-il amené à défendre bec et ongles le point jacquard ? Éric Zemmour peut stopper l'écriture de son livre consacré à cette paisible activité. Il ne passera pas non plus.
Au cas où les auditeurs douteraient de l'impartialité de Yann Barthès, la journaliste se mue en avocat de son interlocuteur : « C'est pas une question d'ancrage idéologique, vous avez interviewé Eugénie Bastié, Mathieu Bock-Côté... » « Preuve, mesdames messieurs les jurés, que mon client est innocent des faits dont on l'accuse, mais Zemmour... "Quotidien" n'est pas "Koh-Lanta", monsieur le juge ! » L'auditeur compatit.
Dans Le Figaro, le même Barthès annonce fermer la porte aux personnalités politiques pour cette saison. Élections obligent, l'émission se contentera de reportages ricanant sur les candidats non alignés sur la bien-pensance. Dans les colonnes du site, le directeur général des contenus (et ils le sont bien) de TF1 annonce que le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sera le premier invité de Yann Barthès. Tout commentaire ironique sera bien vite désamorcé. Il s'agit d'une rencontre entre collègues de travail.
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