En mai, plongée dans la christianophobie ordinaire…

En France, le mois du muguet mais aussi celui de Marie n’a plus le pouvoir de protéger ce qui reste de christianisme dans nos villes et nos campagnes. Alors qu’une brève alerte de La Voix du Nord nous a informés d’actes de dégradation et de malveillance au sein de l’église Saint-Léger d’Affringues, plongée mensuelle dans la liste non exhaustive des profanations, actes de haine et autres délits dans un pays qui n’a « plus grand-chose à profaner faute de sacré capable de servir de cible », pour paraphraser Rémi Brague, si ce n’est, justement, nos églises.

Cierges brisés et livrets de messe déchirés, c’est le triste spectacle qui attendait la maire d’Affringues, quelques jours seulement après la réouverture de l’église après plusieurs mois de travaux. Si, du côté de la mairie, on parie plutôt sur « des dégradations infantiles » imputables à quelques galopins, le mois de mai a été, hélas, le théâtre de faits beaucoup plus graves. Ainsi, ce jeudi 4 mai, l’église de Lieusaint (Seine-et-Marne) a été la cible de vandalisme : plusieurs inscriptions et tags ont été réalisés à la peinture noire, tout autour de l’édifice religieux. Ces inscriptions : « Dieu est grand » et « Nulle divinité en dehors d’Allah ». La communauté musulmane locale a dénoncé « un geste imbécile ». Le 24 mai, Breizh Info nous apprend qu’une croix celtique a été dérobée en l’église Saint-Louis de Lorient. Une croix « non monnayable », d’après le clergé local, mais suspendue tout de même à quatre mètres du sol et pesant une trentaine de kilos… Toutes les spéculations sont de mise pour comprendre les risques entrepris pour, a priori, un profit assez mince.

Un vol plus grave puisque accompagné d’une profanation. C’est ce qui s’est déroulé en l’église de Saint-Maurin dans le Lot-et-Garonne par le biais d’un cambriolage. Plusieurs ciboires, dont l’un abrité dans le tabernacle et contenant des hosties consacrées, ont été dérobées. En Saône et Loire, l’église Saint-Saturnin de La Motte-Saint-Jean a été vandalisée entre le dimanche 7 et le lundi 8 mai. Le curé de la paroisse dénonce « un acte qui touche dans le cœur de notre foi », propos rapportés par la presse locale. Le 4 mai, on touche au sordide, puisque nos confrères du Dauphiné libéré rapportent la profanation d’une chapelle. L’autel abritant la dépouille d’un religieux a été profané, dans la chapelle d’Oytier-Saint-Oblas. Selon le récit du maire et du président de l’association des amis de la chapelle, l’hypothèse d’un rituel [sataniste, NDLA] n’est pas exclue. Le maire précise d’ailleurs que de tels faits « se sont déjà produits dans le passé ». Tout cela en écho, évidemment, avec la vague d’actes malveillants qui se sont déroulés en Corse, ces dernières semaines.

Et maintenant, un cimetière…
« Je condamne avec la plus grande fermeté ces actes de vandalisme dans un cimetière chrétien et juif », a tweeté, jeudi 18 mai, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, au sujet des actes de vandalisme survenus à Noé, au sud de Toulouse, en Haute-Garonne. Dans ce cimetière, quatre tombes chrétiennes et deux tombes israélites ont été vandalisées. À l’exception notable de ce fait précis, ces attaques quotidiennes ne font jamais l’objet de réactions fortes des autorités. Si, en droit français, le délit de profanation n’existe que lorsqu’il s’agit de tombe, on est en plein dans l'acte de haine. Une haine qui se généralise, devient une habitude, de ce qui incarne notre héritage catholique. Une haine avec laquelle on ne saurait composer ou au contact duquel il est impossible de s’habituer.

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