Emmanuel Macron est Président : que faire ?

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Il est évidemment difficile de dresser, à chaud, le bilan exhaustif de cette élection présidentielle historique. Si les plus avisés d’entre nous avaient vu venir Emmanuel Macron de loin, c’est-à-dire dès son départ du gouvernement, il ne sera toutefois pas aisé de se défaire d’un petit sentiment amer. Le blitzkrieg du marcheur s’explique tant par une conjonction particulièrement favorable des astres politiques que par les qualités propres qu’il a su exprimer :

- Les « droitards », comme j’aime à les surnommer affectueusement, n’ont rien vu venir. Ils ont cru, à la faveur du succès d’un Zemmour ou d’une décomplexion de l’opinion sur la question de l’immigration, qu’ils avaient gagné la "bataille culturelle". Bien évidemment, ils se trompaient. En se plaçant à la tête du "bloc progressiste", Emmanuel Macron réussissait un coup de maître, rendant anthropologiquement gratifiant le fait de voter pour lui. Il n'avait plus qu'à dérouler, le système médiatique assurant une large part du SAV...

- En parallèle, les affaires ont rendu la tâche assignée à François Fillon quasiment impossible, lui aliénant un électorat centriste séduit par la jeunesse et le discours social-libéral de l’ancien ministre de François Hollande. Très habilement, Emmanuel Macron sut se défaire de son passé « socialiste », donnant suffisamment de gages à la droite sur les thématiques régaliennes (force, défense, laïcité, justice…). De son côté, Benoît Hamon permit (péniblement) d’écarter, au moins temporairement, la menace Mélenchon. Ne restait donc plus à Emmanuel Macron que d’éliminer Marine Le Pen au second tour… Vous connaissez la suite : il le fit avec un écart assez important, réunissant un peu plus de 65 % des suffrages exprimés.

Une fois ce constat dressé, que faire ? L’opinion était plus proche des orientations de Marine Le Pen sur un grand nombre de sujets, parmi lesquels figurent en très bonne place les luttes contre l’immigration massive et pour la préservation de notre cadre civilisationnel. D’ailleurs, la candidate a tout de même pu réunir onze millions d’électeurs, un record pour ce courant de pensée. Cela ne fut pourtant pas suffisant. Nous devons donc tirer des enseignements de ce qui constitue une défaite, dans un contexte très spécifique (impopularité record du précédent exécutif, série toujours en cours d'attentats terroristes, crise majeure de la zone euro) :

- Il y eut des prémices à ce semi-échec. D’abord, la session de rattrapage de l’élection autrichienne. Puis, dans un second temps, les résultats assez faiblards des populistes néerlandais. Sans faire mention des plus anecdotiques élections partielles allemandes, au cours desquelles l’AfD chutait assez lourdement. On ne peut pas établir de parallèle exact, tant les sociologies électorales de ces formations alliées sont diverses, mais il semblerait que les progressions de ces mouvements subissent une érosion. Effet de seuil ? Possible. La clé du succès d’Emmanuel Macron est qu’il a su créer une dynamique positive autour de sa candidature. À nous, aussi, d'entraîner une vague d’espérance pour la France et le continent européen. Il faut savoir se projeter dans le futur ! Si nous lui laissons l'exclusivité de la narration du présent, nous lui confierons les clés de l'avenir.

- Peut-on dire que notre discours a été parfaitement entendu ? Oui, mais pas par une majorité. Nous devons nous adresser à l’ensemble du corps électoral français. Certes, un jeune avocat des métropoles mondialisées n’aura pas forcément les mêmes préoccupations quotidiennes qu’un ouvrier picard dont l’usine est menacée par les délocalisations. Mais tous ont un point commun : ils vivent dans une France menacée par la submersion démographique, l’islamisme et la relégation. Pour s'adresser à la France dans toute sa complexité sociologique, il faut urgemment adapter notre discours. Éviter le folklore, les outrances ou l'hystérie.

- Nous devons constituer la première force d’opposition à Emmanuel Macron, dont le programme, je le crois, ne pourra pas pleinement répondre aux aspirations des Français. Le temps de la réflexion est venu. Sans rien perdre de ce qui fait sa force, notre mouvement peut et doit évoluer. Il le faudra car le temps presse. Le train passe rarement deux fois...

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