[ÉDITO] Les médias publics focalisés sur « MeToo Armées »

Défilé 14 juillet

Le thème est omniprésent depuis plusieurs jours dans nos grands médias. Bien plus que les attaques au couteau et autres drames qui se multiplient à un rythme effréné. Cette affaire, c’est le dernier rebondissement du dossier #MeToo né, on s’en souvient, avec les témoignages de stars de cinéma américaines abusées en 2019. Le mot clé #MeTooArmées apparaît sur les réseaux sociaux.

Après le cinéma et d’autres secteurs, donc, la grande muette. Cette fois, l’État si lent et inefficace n’a pas traîné. « Une mission de l’inspection générale des armées rendra fin mai son évaluation de ce qui est déjà fait et ses recommandations sur ce que nous pouvons et devons faire mieux », clame le ministre des Armées Sébastien Lecornu et la secrétaire d’État aux Anciens Combattants et à la Mémoire Patricia Mirallès, dans une tribune qu’ils cosignent dans Le Monde daté du 12 avril dernier. « C’est au harceleur ou l’agresseur de sortir du rang, c’est sur eux que doit peser le fardeau », ajoutent-ils.

Le ministre a été précédé par une vague dans les médias mainstream. Dès le 5 avril, la matinale de France 2 Télématin reprenait et développait l’information « MeToo des armées ». TF1 y a consacré un sujet dans sa matinale. France 5 et l’émission C dans l’air se penchent longuement sur « la fin de l’omerta ». Les radios publiques de Radio France, France Inter, France Info, France Bleu, consacrent de nombreuses émissions au sujet qu’elles ont présenté et repris sans frein dans les journaux, ces derniers jours. On est apparemment moins gêné sur ce sujet très consensuel dans les médias publics ou mainstream que sur celui de l’insécurité galopante, tragique pour les Français.

Entendons-nous bien, il ne s’agit évidemment pas de défendre les abus de membres des armées indélicats : c’est aux tribunaux d’en juger. Mais l’agenda médiatique de la gauche bobo montre un décalage abyssal avec les dangers qui préoccupent les Français. Nos grands médias pressés de purger nos armées ne se sont pas arrêtés sur l’étonnant rapport du Sénat sur les émeutes de juin 2023 consécutives au décès de Nahel. Il concerne, certes, davantage la police que l’armée. Mais on parle régulièrement de l'opportunité de confier le travail de la police à l'armée quand les forces de l'intérieur ne suffisent plus.

Rédigé par le sénateur LR François-Noël Buffet, il interroge la capacité de l’État à « assurer le rétablissement rapide de l’ordre public ». La question n'est pas liée au hasard. « Une telle question se pose avec une acuité renouvelée, tant le risque de nouveaux phénomènes (le cas échéant plus localisé), de violences ou d’émeutes urbaines pourrait à l’avenir se présenter très rapidement », insiste ce rapport du 9 avril. Un état des lieux inquiétant sur lequel les mêmes médias se sont fait très très discrets. Par ailleurs, les bruits de bottes montent en Europe. La préparation de nos armées aux défis qui se lèvent intéresse nettement moins que le rebond de MeToo.

À travers le filtre des médias émergent ainsi de plus en plus nettement deux actualités différentes, totalement déconnectées, comme si nos médias traitaient de deux pays différents. Un pays où l’idéologie progressiste imprime son agenda formaté et un pays dans lequel les faits de plus en plus tragiques s’imposent. Deux visions qui s’écartent progressivement l’une de l’autre, deux France qui ne parlent plus le même langage. Mais dans cette lutte, la dure réalité finit toujours par s’imposer.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

30 commentaires

  1. Je regrette que bon nombre veuillent écarter un sujet grave. Si c’était leurs soeurs ou leurs mères qui en étaient les victimes, auraient-ils le même raisonnement ? Sauf à être un adepte de l’inceste.

  2. Au fait, pendant les jeux à venir et indépendamment du lieu d’ouverture, tous les chasseurs et débusqueurs de « #MeToo », et ils sont nombreux dans les médias même s’ils s’oublient eux-mêmes, pourront s’en donner à cœur-joie parmi les athlètes et leurs accompagnants car à en croire le nombre de préservatifs et autres protections prévus par l’organisation, je doute fort que les splendides et croquantes concurrentes et leurs consœurs accompagnatrices soient toutes et toujours consentantes. Alors, à l’affut, préparez vos commentaires, le mal ne passera pas !

  3. Les bizutages ont toujours fait partie de l’éducation virile des soldats (quand c’était des hommes). Maintenant il y a des « meufs » et on pousse les hommes à « assumer leur part de féminité » (sic). Pas étonnant que l’armée parte en co…. et soit chassée par tous les gouvernements africains.

    • D’où la goujaterie vulgaire des soldats masculins, inculquée comme mode accessoire de fonctionnement (parfois de fierté, pour les plus simplets..): Ceci concernant votre première phrase. Surtout, ne croyez pas sur parole une épouse de militaire, a fortiori d’officier, qui vous affirmerait qu’elle est  » ravie au lit » et que son chef de meute (accessoirement pourvoyeur du beefsteack) est un bon époux et bon père de famille..

  4. « Un pays où l’idéologie progressiste imprime son agenda formaté et un pays dans lequel les faits de plus en plus tragiques s’imposent ». C’est le merveilleux pays d’Alice, rêvé par nos dirigeants et qui cherchent à nous l’imposer de toute force. Cette idéologie triomphante finira comme les autres, explosée sur le mur de la réalité, avec en prime un monceau de cadavres, comme d’hab.

  5. Ces féministes acharnées devraient s’occuper des événement beaucoup plus important que celle de l’armée.

  6. Et si on parlait aussi de « #MeToo » chez les journalistes, papier, radio et télévision, ainsi que dans leurs écoles de formation (CFPJ, EFJ, Celsa, IFP, ESJ, etc….) et dans le milieu de l’édition ? Je crois que l’on serait plus qu’édifié car cette profession est loin d’être exempte tant les exemples abondent.

  7. Mais les femmes iraniennes, afghanes ? Où est metoo ! Ces féministes bourgeoises ne regardent que leur petit nombril !!

  8. Médias ridiculement odieux.
    Pour l’armée s’il y eu de vrais dérapages il aurait fallu les signaler tout de suite pour les sanctionner …mais il ne faut pas confondre avec des plaisanteries un peu salaces plus légères.

    • Oui, oui : Vous connaissez la compétence des assistantes sociales et psychiatres féminines militaires, vous ? C’est « pas de vagues, ne pas nuire à l’esprit de corps », voire à la carrieêêêre si l’incriminé est un bon tireur-pointeur ou pilote, s’il court vite et gueule fort (« marche ou crève »).., Point final..

  9. Et si on s’intéressait aux médias du service pu en lançant un :
    « #MeTooMédiasPublics » ?
    À mon humble avis il y aurait là de quoi remuer pas mal de lisier (l’autre mot c’est pas poli).
    À force de tourner en « rond » dans leur « maison » Avenue du Président Kennedy, ils en ont attrapé le tournis nos journalistes bobo-gaucho.
    La gauche « médiatico-lisier » ce n’est que la puanteur de l’information.
    Les schizophrènes du couteau et/ou du marteau ont de beaux jours devant, ce ne sont pas les médias du service public qui vont pourrir leur miserable vie.

  10. Patience : le 9 juin on comptera les voix des gens sensés et des autres. Et si les Macroniens font moins de 20 % ce sera une crise régime : le gouvernement tombera et alors …?

    • C’est l’ espoir que nous avons. Pour cela il faut faire reculer l’ abstention par tous les moyens. Les réseaux sociaux peuvent être un outil en ce sens. Votons utile et nécessaire le 9 juin 2024.

    • Et alors ? Eh bien rien ! En Macronie, une défaite n’est absolument rien d’autre qu’une victoire manquée. Et, quand on est habitué à gouverner contre la volonté du peuple et le vote des parlementaires, ça n’est pas un désavoeu de plus qui change quoi que ce soit !

    • Mais ces médias en on encore sous le pied, prochainement la vague #metoohôpital initiée par la fumeuse Karité Lacombe spécialiste des scandales !
      Peut-être ensuite pourrions nous avoir le #metooprovocation, car Geox n’était qu’un coup d’essai, mais là faut pas rêver car le parti pris pour l’ennemi est sans ambiguïté…

  11. Sans doute suis-je un dinosaure, un vieux dinosaures, mais cette situation ne serait pas arrivée si l’armée était resté un métier d’hommes.
    J’ai toujours du mal à concevoir qu’une femme puisse se battre en tant de guerre, être tuée au front … je la vois toujours mère de nos enfants pas soldat.

    • Post ridicule, elles sont infirmières, logisticiennes, médecins, conductrices et parfaitement compétentes dans leurs fonctions, les femmes Israéliennes font le même service militaire que les hommes, vous êtes hors sol et phallocrate

      • Peut-être mais vous oubliez une donnée fondamentale. Il ne s’agit pas de compétences, c’est la nature qui commande et les femmes sont les seules à pouvoir mettre au monde un enfant. Les hommes, eux, ne sont pas compétents pour ce faire mais par contre, ils le sont pour les défendre et les protéger.

      • A mon avis, moi qui ai eu à connaitre ce problème, je pense que DGS, est un peu trop « lapidaire » dans le traitement du sujet, mais malgré tout pas totalement faux, et vous, pas totalement faux non plus, il conviendrait de rajouter qu’en dehors de toutes les nobles taches quelle effectuent avec beaucoup de courage et de sérieux, ça à quand même flanqué la « pagaille », pour ne pas dire plus à mélanger la poudre et les amorces. A qui attribuer la faute de ces résultats, ils doivent être plus ou moins partagés avec quand même une prédominance de responsabilité pour les hommes. Quand aux femmes fantassin, pour moi, c’est non, ça ne correspond pas à l’idée que je me fais du rôle et de la place de la femme dans notre société.

    • Il faut évoluer monsieur et j’ ai 74 ans . Il y a beaucoup de femmes plus fortes que des hommes et ça reste à Armes égales.

  12. Il serait judicieux de réarmer ce pays à son seul profit et non pas pour l’Ukraine et envoyer l’armée en aide aux forces de l’ordre dans les banlieues parce que certains ont déclaré la guerre aux français qui subissent des attaques au quotidien dans ce pays . Le gouvernement a pour devoir de protéger son peuple et il ne le fait pas .

    • Ce que vous dites serait bien, mais pour cela, il faudrait en premier lieu, que les électeurs se réveillent et ne laissent pas élire et réélire par une poignée de « bobos », des individus comme nos trois derniers « présidents ».

  13. Et quand meetoo dans les médias publiques, les discriminations des gens de droite , les reportages /propagande ???

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