Dr Bertrand Legrand : « Les études sur la chloroquine sont ubuesques. La France n’a sorti aucune étude valable ! »
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Selon l'étude du Lancet, l’inefficacité voire la nocivité de l'hydroxychloroquine serait avérée. Or, depuis, la base des chiffres de cette étude est remise en cause et les conclusions en sont ébranlées.
Explications du docteur Bertrand Legrand, au micro de Boulevard Voltaire, qui dénonce les manquements des ARS et du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire.
Un énorme débat est en cours concernant l’étude australienne sortie. Cette étude dit que le traitement proposé par le professeur Raoult est inefficace. Que révèle ce débat ? Est-il scientifiquement valable ?
C’est l’étude de The Lancet. Cette étude dit que l’hydroxychloroquine serait plus nocive qu’elle n’apporte d’intérêt en matière de traitement du Covid.
Dans un premier temps, une grosse étude a été menée. Sans avoir lu cette étude de manière détaillée, on s’aperçoit que le débat est tranché. Un professeur de Lille qui a une bonne connaissance des études nous dit que la base nous semble mauvaise. Il semblerait que l’étude de The Lancet soit basée sur des chiffres douteux, dont il va falloir reprendre les chiffres un par un. Nous n’avons toujours pas levé le doute et nous n’avons toujours pas d’étude fiable, ni dans un sens ni dans un autre.
Il y a un vrai malaise politique ou scientifique derrière ce débat. Ce débat semble assez faussé…
En matière de médecine, ce genre de considération n’a aucunement lieu d’être. On fait de la science, on prend des faits que l’on a vérifiés et on tire des conclusions.
Le problème de monsieur Raoult c’est qu’il émet un débat sans avoir au préalable respecté les règles scientifiques. C’est totalement ubuesque. On se retrouve avec des gens qui donnent leur avis dans un sens ou dans un autre sur des études qui n’existent pas. Cela reste du sentiment personnel. On attend d’avoir quelque chose de sérieux. On peut reprocher à la France de ne pas avoir été capable de sortir une seule étude scientifiquement valable, alors même que nous avions suffisamment de malades pour le faire. Nous ne sommes pas non plus très brillants dans cette affaire.
La polémique autour de Raoult, le projet Discovery qui a capoté, les 700 000 tests qu’on ne verra jamais et le retard sur les masques et sur le gel hydroalcoolique. Que révèle cet épilogue de la crise de Covid-19 ?
On nous a fait toute une communication basée sur la science pour prendre des décisions et on s’aperçoit parfaitement que toutes les décisions ont été prises uniquement sur des histoires politiques ou de communications, mais n’étaient pas fondées réellement sur de la science. C’est vraiment la démonstration parfaite de ce que savent faire les politiques.
On arrive probablement sur la fin de cette crise. Tout le monde a envie d’entendre que la crise est terminée et qu’elle soit oubliée très rapidement. Il faut plutôt tirer les conclusions de ce qui n’a pas marché. L’ARS s’est montrée totalement inefficiente pour coordonner l’action et nous a retardé dans la prise d’action. Elle est encore aujourd’hui incapable de mener cette politique. Le gouvernement a été incapable de commander, de stocker des masques et d’approvisionner les personnes qui en avaient besoin. Il faut donc le corriger. Les citoyens français ont été dans l’incapacité de mettre en place des systèmes de règles d’hygiènes durables. Se laver les mains lorsqu’on entre dans un commerce, c’est valable pendant l’épidémie, mais aussi pour tout le temps. Il n’y a aucune raison de ne pas se laver les mains. Aujourd’hui, c’est le Covid demain ce sera du streptocoque. Il faut se laver les mains lorsqu’on touche des aliments.
Quant aux masques, on devait en avoir un milliard, on espère qu’ils ne seront pas détruits avant la prochaine pandémie. On va enfin avoir des distributeurs de masques. Les Français qui toussent pourront les utiliser sans avoir honte de mettre un masque.
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