Dominique Sopo : au fond, l’affaire de Cergy, c’est la faute à CNews

Pour qui ne connaît pas Dominique Sopo – et j’étais de ceux-là jusqu’au 2 juin –, présentons-le vite fait : il s’agit, avant tout, d’un invité régulier des médias du service public et, accessoirement, d’un président : de SOS Racisme, vieil outil à fabriquer les apparatchiks du PS sous l’ère mitterrandienne - les Dray ou les Désir.

Notre homme était l’invité du 13 heures de France Inter. Avec cette question : comment défendre les livreurs à domicile victimes du « racisme » ? Après l’arrestation d’un « homme » soupçonné de violences physiques et d’insultes racistes, dimanche, à Cergy, le présentateur Bruno Duvic, parlant de cet « homme », évoque « le racisme le plus banal et le plus abject qui s’exprime sans le moindre filtre ». Dominique Sopo commente par circonvolutions : le Noir ramené « au statut de populations anciennement esclavagisées » et sur une perche tendue du présentateur qui rappelle que le président de la LICRA relie ce phénomène au déconfinement qui engendrerait l’expression – chez certains – d’une violence sans limites, le voilà qui, trop heureux de noyer la baleine, abonde et développe : « Je pense qu’on est, de façon plus générale […] dans une société de tensions, de violence, qui commence bien avant le confinement. On voit bien qu’il y a quand même une forme de libération d’une parole raciste de plus en plus décomplexée ; quand on regarde […] comme une chaîne comme CNews a fini par tourner et devient une expression quasiment officielle d’une parole stigmatisante envers les Noirs, les Arabes, etc., on voit bien qu’il y a quelque chose qui a vrillé dans la société. » Christine Kelly et Patrice Boisfer, entre autres « Noirs-alibi », apprécieront…

Et l’ancien attaché parlementaire de Dray d’ajouter le rôle de certains réseaux sociaux dans la circulation de la « parole malveillante »? Et de donner la solution miracle, toujours impulsée par les questions de l’acolyte, pour tuer dans l’œuf ce racisme : la régularisation des livreurs, moqués et dévalorisés, car sans-papiers !

Mais Sopo n’a fait là qu’abonder dans la pensée docile qu’on lui sert ; le journal de France Inter, à 7 h 30, par la voix du présentateur Laugénie, n’allait point outre, lui non plus, évoquant, sans autre précisions, un livreur « noir » agressé et insulté en pleine rue par un « homme ». Un être humain, sans plus ? Un nazi alsacien, peut-être ?

Diogène de Sinope disait aussi, brandissant sa lanterne, qu’il cherchait « un homme ». Un homme bon et sage, s’entend. Dominique Sopo, met la sienne sous l’étouffoir pour éviter d’en trouver beaucoup d’un autre type et de devoir les nommer. Son fonds de commerce en souffrirait. Déni de vérité ; flagrance en malhonnêteté intellectuelle. L’affaire de Cergy révèle enfin (hélas !) au grand jour le nouveau virus mutant du racisme hexagonal : celui qui nous renvoie aux courses barbaresques d’Alger ; aux razzias maures des côtes d’Afrique et des villages subsahariens dévastés ; aux mutilations d’enfants noir pour couvrir les harems ; ce racisme que certains héritiers culturels migrateurs de ces esclavagistes d’antan, peu ou prou réislamisés, n’ont peut-être jamais refoulé de leur imaginaire, où le même mot – abd – peut désigner à la fois et le Noir et l’esclave. Ce racisme dont Dominique Sopo se fait l’allié objectif en ne nous disant pas de quoi il est le nom ; par une stratégie schizophrénique du rejet et de la destruction de la France où il s’est construit. Que gagnera-t-il à cette dérive racialiste de calcul ?

Relisons, les amis, les Fonds de tiroir posthumes de Pierre Desproges : « J’adhérerai à SOS Racisme, disait-il, quand ils mettront un « S » à racisme. ».

Pierre Arette
Pierre Arette
DEA d'histoire à l'Université de Pau, cultivateur dans les Pyrénées atlantiques

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