Discriminer, définition : mettre à part un ensemble en vue de l’application d’un traitement spécifique. Ce verbe n’était pas péjoratif jusqu’à ce que le délire égalitaire moderne se mette en place et qu’il soit estimé par nos élites que différencier, c’est mal.
 
À l’école, les enfants sont encore un peu discriminés. Les classes sont d’abord mises en place en fonction de l’âge des enfants puis, leur scolarité progressant, la sélection par l’âge fait place à une (de plus en plus faible) sélection selon les connaissances. 

L’égalitarisme… Depuis la Révolution, et plus spécialement la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, il y a eu un renversement de valeurs. Jusque là, l’homme naissait avec un ensemble de devoirs, une dette. En effet, lors de ses premières années, il reçoit tout : nourriture, toit, langage… Tout ceci est le fruit des générations passées et un homme n’a pas assez de sa vie entière pour rembourser sa dette. 

Dans l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, un mensonge fondamental s’est glissé : "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits." Les devoirs ont été remplacés par les droits. Les hommes ne cherchent donc plus à rembourser leur dette en travaillant leurs talents pour apporter leur pierre à la société, ils cherchent à faire valoir leurs droits.
 
Les rédacteurs de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen entendaient « droits juridiques », nos contemporains comprennent « droits à ». 

La soif d’égalité a tout gangrené. Après avoir tué l’école (en rendant les redoublements extrêmement difficiles, en donnant le baccalauréat à tout le monde), l’égalitarisme s’est attaqué à l’université. Les autres filières étant dénigrées et sous-valorisées, les jeunes titulaires du bac veulent tous s’inscrire à l’université. Le problème étant qu’il n’y a pas la place suffisante pour accueillir tout le monde. Devant cette multitude de candidats, les universités ont donc continué ce qu’elles faisaient depuis toujours : discriminer selon les dossiers, en choisissant les meilleurs candidats. Le processus était équitable, chacun pouvait se dépasser pour être sélectionné. 

Quelques idéologues se sont emparés du dossier, dénonçant à grands cris ces méthodes centrées sur le mérite et ont obtenu un choix par tirage au sort, affirmant que ceci était demandé par une majorité de la population. Bazar mémorable (constaté par tous) et injustice incroyable. Un élève n’ayant rien fait pouvant être admis au détriment d’un de ses camarades ayant fourni le meilleur de lui-même.

Un sondage IFOP vient remettre les pendules à l’heure : les Français sont évidemment favorables, quel que soit leur âge, à une sélection à l'entrée à l’université. Fait intéressant : quel que soit le sexe, la catégorie socio-professionnelle, l’âge, les groupes interrogés sont à plus de 50 % favorables à la sélection sur dossier ; seuls les sondés se sentant proche politiquement de La France insoumise ne sont que 46 % à être favorables à ce type de sélection. Tiens, tiens… Peur d’être recalés ?

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29 septembre 2017 à 12:35

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