Didier Maïsto : « Médias officiels : c’est un tout petit nombre de personnes disposant d’un budget de 700 millions d’euros qui disent le bien et le mal ! »
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Décidément, la pluralité des opinions ne plaît pas aux médias « mainstream » : après les insultes de Charline Vanhoenacker qualifiant l'émission de Thierry Ardisson de « putassière », c'est au tour de Sud Radio de se voir brocardée pour « négationnisme » par ses collègues. À l'image de LCI et CNews, à qui on reproche régulièrement d'accueillir Charlotte d'Ornellas ou Gabrielle Cluzel sur leurs plateaux.
Réaction de Didier Maïsto au micro de Boulevard Voltaire.
Sud Radio a été accusé d’être un média négationniste. Comment avez-vous pris ces critiques de la part de vos collègues ?
Je les ai évidemment mal prises. Revenons sur les faits, si vous voulez bien. Dans un autre média que le nôtre, Étienne Chouard a été pris sous le feu croisé des questions de Mathias Enthoven et Denis Robert. Une question sur les chambres à gaz lui a été posée. Vu le contexte, il a répondu : « Je ne sais pas, je n’y étais pas, c’est quoi, cette question ? »
Étienne Chouard n’est évidemment pas négationniste. Il fait simplement partie de cette lignée intellectuelle qui est pour la liberté d’expression.
Je lui ai dit que sur un cas comme celui-là, avec toute l’émotion qu’il suscite, les faits historiques étant avérés, on pouvait certes douter de tout, mais qu’il fallait savoir aussi faire une hiérarchie intellectuelle entre les faits et les opinions. Suite à l’émoi que cette affaire a provoqué, il m’a proposé d’arrêter l’émission. C’était aussi mon idée. Et d’un commun accord, nous avons donc arrêté l’émission. Il n’en restait que deux.
Pourquoi en fait-on une affaire d’État ? Les audiences de Sud Radio commencent à bien grimper et à avoir un certain succès dans le pays en abordant tous les sujets. Les pouvoirs publics sautent sur l’occasion pour dire que c’est une radio négationniste et, comme l’avait dit Sophia Aram aussi, une radio écoutée par des gros cons. On a toujours affaire au mépris de quelques bobos parisiens.
Je réagis comme je dois réagir. C’est d’abord une insulte à l’ensemble des Français qui nous écoutent. C’est une insulte aussi à l’ensemble de mes collaborateurs et à tous les invités de la radio. Et accessoirement, c’est une insulte à ma famille de résistants qui a été fusillée en 42. Chaque centimètre carré de la France est une flaque de sang. Dans ces flaques de sang, on trouve celui de mes ancêtres.
On insulte les vivants et les morts. J’attends toujours les excuses publiques de madame Sybile Veil, présidente de Radio France, mais ces excuses ne viennent pas.
CNews et LCI ont régulièrement fait l'objet de critiques pour avoir invité certains journalistes de droite. Je pense notamment à la rédactrice en chef de Boulevard Voltaire, Gabrielle Cluzel ou Charlotte d’Ornellas. À partir du moment où on assure la pluralité sur son média, est-on tout de suite catalogué comme réactionnaire ?
C’est exactement cela. Il suffit de dire que le peuple est éborgné et énucléé et de lui donner la parole, pour aussitôt être catalogué de droite, voire d’extrême droite, voire fasciste, séditieux et haineux.
Ça suffit ! C’est tout à fait le macronisme ambiant. Aujourd’hui, une soi-disant gauche nous impose sa pensée. Mais c’est en réalité une gauche contre le peuple. Si je ne me trompe pas, la présidente de France Inter est une amie de promo de monsieur Macron.
Cette gauche s’offusque toujours, avec de grands discours. La planète, par exemple, avec Greta Thunberg, la figure extraordinaire de tous les temps... Une lycéenne qui vient faire la leçon à la planète entière. Voilà où on en est !
Cela ne représente pas le pays réel. Cette caste représente en tout et pour tout 5.000 personnes qui font joujou entre elles avec 700 millions d’euros de budget et veulent nous dire le bien et le mal. Ce n’est pas possible !
La dernière victime a été Thierry Ardisson. Ce matin, en direct, Thierry Ardisson s’est permis de répondre à Charline Vanhoenacker qu’elle faisait de la télé depuis 15 jours et que lui était là depuis 35 ans. Soutenez-vous Thierry Ardisson dans cette démarche ?
Évidemment, je soutiens Thierry Ardisson. Il a toujours été un peu provocateur, mais il a du fond, de la culture. Quand vous mettez en face de lui Charline Vanhoenacker, qui se permet de le juger, on peut s’interroger sur ce qu’elle a fait de sa vie. Que connaît-elle de la France ? Elle est belge. Elle crache sans arrêt sur la France sur une radio payée par nos impôts. Elle est toujours en train de dire qu’en Belgique, c’est mieux. La Flandre ceci, la Wallonie cela. Si la France ne lui plaît pas, qu’elle y retourne, en Belgique !
Se payer Thierry Ardisson comme cela, au nom de quoi ? Elle n’a aucune culture politique, et aucune culture tout court. C’est insupportable !
Je rappelle que l’arrêt de cette émission est la décision de son actionnaire. Cent personnes se retrouvent au chômage. Étant de gauche, elle devrait être triste que cent personnes soient au chômage. Mais non, elle est contente parce que c’était une émission « putassière », a-t-elle dit.
Ce vocabulaire oscille toujours entre la grossièreté et la scatologie : « gros con », « putassier ».
Le service public est devenu une véritable gabegie !
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