Des sous-marins diesel ? Mais vous plaisantez…
L’Australie avait commandé aux chantiers navals de Cherbourg douze sous-marins d’attaque pour une somme de 56 milliards. Elle vient, sans préavis, d’annuler cette commande. On peut dire que c’est un coup de poignard dans le dos, mais ceux qui s’en offusquent, nos ministres en tête, n’ont rien compris au film.
Soyons clairs : Naval Group est probablement le meilleur concepteur et fabricant de sous-marins au monde. Et ses sous-marins, qu’ils soient stratégiques ou d’attaque, sont à propulsion nucléaire. Nous fabriquons soit des sous-marins stratégiques, dits SNLE, soit des sous-marins d’attaque, dits SNA. Ils sont très différents, mais tous sont à propulsion nucléaire.
Le SNLE emporte 16 missiles balistiques intercontinentaux pouvant être tirés en plongée. Chaque missile quitte l’atmosphère, puis se divise en 6 engins indépendants gagnant chacun sa propre cible de façon indépendante, avec une tête nucléaire de 3 fois Hiroshima. Autrement dit, 96 têtes nucléaires pratiquement impossibles à intercepter ! Portée : 9.000 km. Ce SNLE est top secret dans ses missions et ne sera jamais disponible à la vente à personne. C’est notre force de dissuasion nucléaire.
Le SNA est beaucoup plus petit et possède un armement extrêmement perfectionné, mais non nucléaire, pouvant être tiré en plongée. La propulsion nucléaire, outre sa grande vitesse, procure aux sous-marins une autonomie en plongée quasi illimitée. Le navire fabrique lui-même son oxygène et son eau douce. Il n’a même pas la nécessité de se recharger en combustible, puisque la charge initiale d’uranium est suffisante pour la durée de vie du navire.
Les petits réacteurs nucléaires français conçus et fabriqués par TechnicAtome pour les navires sont réputés les meilleurs au monde en performances, fiabilité et miniaturisation. Une fois de plus, la France montre qu’elle a les meilleurs ingénieurs au monde dans les domaines de pointe.
Or, les sous-marins que nous allions vendre à l’Australie fonctionnaient à l’antique propulsion diesel-électrique, celle qui a fait perdre aux Allemands la bataille de l’Atlantique. Le principal moyen de défense, et en réalité le seul, d’un submersible consiste à plonger rapidement. Mais quand la propulsion électrique fonctionne sur batteries, l’autonomie est fortement limitée - quelques heures à grande vitesse, soit tout au plus 300 km. Et puis l’air qui n’est pas renouvelé vient à manquer. Il suffit donc à l’agresseur de lancer une patrouille aérienne couvrant un rayon de 300 km autour du point de plongée : le sous-marin à court d’oxygène et de batteries va forcément y refaire surface.
L’océan Pacifique est absolument immense, on pourrait y faire tenir la totalité des terres émergées. Les diesel que l’on allait vendre aux Australiens n’étaient pas du tout adaptés à cette immensité. C’était leur demande, certes, mais il nous appartenait de leur dire fermement que le meilleur constructeur au monde n’allait pas leur offrir du matériel inadapté. Ferrari ne vend pas de voiturettes. Pourquoi n’a-t-on pas fait valoir notre excellent matériel ? Parce que, depuis des lustres, les socialistes et leurs alliés ont ordonné l’assassinat du nucléaire en France. Comment voulez-vous vendre cette énergie et expliquer que vos réacteurs sont les meilleurs au monde quand leurs incompétents vous ont fait fermer Fessenheim ? Le Drian est un socialiste, l’un de ces socialistes qui ratent tout et dont on disait naguère : « La Faillite, nous voici ! »
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