Des fonctionnaires du Var payés depuis 30 ans à ne rien faire ? Les gisements d’économie dans ce pays ne manquent pas !

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La dette française n’a jamais été aussi importante : 2.358,9 milliards d’euros, 99,6 % du PIB ! M. Macron avait juré qu’elle ne dépasserait jamais les 100 %. Son pari a de grandes chances d’être perdu. Les comptes publics ont dérapé en 2019, alors qu’ils s’améliorent partout en Europe (sauf en Italie) et qu’une crise économique cataclysmique menace en 2020. Certes, il a fallu lâcher du lest pour calmer les gilets jaunes, mais aucun effort budgétaire n’a été fait pour équilibrer les comptes alors qu’il fallait diminuer drastiquement les dépenses.

Pourtant, les gisements d’économies potentielles ne manquent pas. Le nombre de fonctionnaires (dont le ratio par habitant est un des plus forts de l’Union européenne) a continué tranquillement d'augmenter, alors que M. Macron avait promis de le baisser de 120.000. Si recruter des juges, des auxiliaires de justice, des policiers et des enseignants est légitime, le pouvoir aurait pu profiter des départs en retraite pour supprimer les postes qui, depuis la décentralisation, font doublon.

En effet, alors qu’un certain nombre de compétences ont été dévolues aux régions ou aux départements, les fonctionnaires qui s’occupaient de celles-ci n’ont pas été transférés. Ils ont gardé leurs fonctions, alors qu’ils n’avaient plus rien à faire, tandis que du personnel nouveau était engagé par les collectivités locales pour effectuer leurs tâches. Nous en avons l’illustration ubuesque avec un groupe de fonctionnaires du Var à qui l’État ne fournit plus de travail depuis vingt ans et qui continuent à être payés. Ils ont été régulièrement promus et beaucoup ont pris leur retraite à la limite d’âge (67 ans !), boostant ainsi le montant de leur future pension. Certains de ces fonctionnaires n’ont pas hésité à occuper en parallèle une activité libérale. La plaisanterie a coûté, au total, un million d’euros ! Ce cas est extrême tout en étant emblématique ; à un niveau bien moindre, il est fréquent en France.

Le gouvernement Macron, dépourvu de tout courage politique, laisse le budget dériver. « Après moi, le déluge » semble être sa doctrine. Certes, quelques économistes estiment qu’en 2019, la dette n’est pas un problème mais un moyen d’enrichissement, du fait des taux d’intérêt négatifs, mais ils sont minoritaires et ils insistent sur un point : la dette doit financer uniquement des investissements qui, dans le futur, produiront des revenus et en aucun cas le déficit courant. Or, M. Macron emprunte pour régler les 17 milliards dépensés pour calmer l’opinion et les 22 milliards de la suppression de la taxe d’habitation. Cet argent dépensé est, en fait, perdu pour notre économie, car il va surtout renflouer les pays étrangers (dont la Chine) du fait de notre déficit colossal de la balance commerciale.

L’inflation remonte également à 1,2 % : les prix dans l’alimentation et les services s’envolent, tandis que les produits industriels ne baissent pas autant que prévu. L’augmentation du pouvoir d’achat sera, en 2019, de 2,6 % en valeur brute, et de 1,4 % inflation déduite. Si les prix continuaient à flamber (ce qui est probable, car la Banque européenne fait tout pour qu’elle remonte à 2 %), toute la politique de redistribution aurait échoué.

M. Macron s’imagine qu’il aura une place de choix dans les livres d’Histoire et qu’il sera encensé. En réalité, il risque plutôt d’apparaître comme l’incompétent qui, alors que tous les signaux économiques étaient au vert, a gâché les chances de la France juste avant que n’éclate une crise pire que celle de 2008 et celle de 1929.

Christian de Moliner
Christian de Moliner
Professeur agrégé et écrivain

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