Dans le train, à grande vitesse tu mangeras

train suisse

L'assouplissement de la règle sanitaire à bord des avions et TGV est de taille. Lors de son intervention télévisée retransmise dans toutes les gares et les aéroports, le ministre Jean-Baptiste Djebbari, en charge des transports et des pique-niques improvisés, s'est solennellement engagé à autoriser l'ingestion d'aliments et de liquides à bord des trains et des aéroplanes. Dès l'annonce de la nouvelle, de tous les halls et salles d'embarquements fusèrent des cris de joie et des hourras, chacun étalant beurre et tranches de jambon sur des baguettes, cornichons et œufs durs sortirent des valises, le son joyeux des tire-bouchons retentit sur les quais de gare lorsque, soudain... À la stupeur générale, le ministre annonça que l'autorisation comportait une condition. Suspendue aux lèvres du macronien, la foule écouta religieusement la procédure à suivre pour se livrer à ses agapes. L'homme fut précis : « Si vous avez un besoin impératif de boire ou de manger... » Ils l'avaient. « Parce que vous êtes fragile... » Ils l'étaient.
« Ou simplement parce que vous avez ce besoin physiologique, vous pouvez retirer votre masque et boire ou retirer votre masque et manger rapidement et le remettre tout de suite après. »

Il allait falloir faire vite. Changement de programme : ceux qui avaient encore le temps partirent en quête de boulettes qui pouvaient s'avaler sans mâcher. L'aliment à gober, tel l’œuf fraîchement pondu, devenait la denrée idéale pour un trajet Paris-Nice. Le personnel de bord était sans doute muni d'entonnoirs pour faire passer un repas en un temps record. L'usager était confiant. Pour boire, des prévoyants s'était munis de cubis de côtes-du-rhône qu'il serait facile de relier par des tuyaux à plusieurs consommateurs. Les restrictions imposaient une solidarité.

Après le TGV, la France innovait avec le RGV, le repas à grand vitesse, qui allait révolutionner le monde de la survie en milieu ferroviaire. À la pointe de la technologie par temps de Omicron, le ministre était parvenu à ingurgiter une pizza quatre fromages et un yaourt entre le kilomètre 255 et le kilomètre 256 de la ligne Paris-Bordeaux. Sous contrôle d'huissier. Le monde de demain s'ouvrait aux aventuriers du bar fermé.

Resté modeste malgré sa performance, Jean-Baptiste Djebbari énonçait enfin les raisons de cette impératif de rapidité. « Ce qu'on veut éviter […], c'est des phénomènes qu'on connaît qui sont marginal (!), mais qui existent, de la personne qui retire son masque en mangeant des chips pendant plusieurs minutes voire plusieurs heures. » Le fléau est identifié. Sous la barre des 5 chips au kilomètre, le client SNCF propage et contamine.

Par sa faute, les autres voyageurs se voient désormais contraints de manger en quatrième vitesse. Des chronométrages surprises seront effectués. Jean-Baptiste Djebbari serait parvenu à avaler un paquet de chips en 45 secondes chrono, emballage inclus. Le ministère des Transports a trouvé son boute-en-train.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

21 commentaires

  1. Ca, c’est du vrai conseil sanitaire ! D’abord debout…ou pas…puis…vite : de quoi vous fabriquer des générations de cancéreux, en somme !

  2. Excellentissime ! Avec votre style et votre humour inimitables, vous savez dépeindre l’Absurdistan macronien comme personne !!! Merci pour ce bon moment de rigolade…

  3. Pourront-ils aller aux toilettes ? non ? voilà un bon moyen d’em…..r les Français. C’est vrai que ce sont les non-vaccinés qui sont visés, donc ils ne seront pas dans le train.

  4. Les hôpitaux psychiatriques seront bientôt pleins de malades comme ce ministre – la SNCF a du souci à se faire – annoncer de telles inepties relève vraiment d’une grande fatigue mentale mais qui ne peut que conforter les non vaccinés dans l’opinion qu’ils ont et du covid et de nos gouvernants –

  5. À 320 km/h, le kilomètre est avalé en 11,25 secondes. Difficile d’y ingurgiter une pizza quatre fromages et un yaourt, sans risquer l’étouffement. Mieux vaut en effet prendre le train en Suisse, comme suggéré par l’illustration. Quand il n’y a pas le feu au lac, le kilomètre est parcouru en 45 secondes, ce qui laisse tout de même le temps d’avaler deux ou trois gorgées de fendant.

  6. Demandez vous maintenant pourquoi Air France a été mises à mal par justement un certain patron du syndicat des pilotes de ligne, jamais satisfait de salaires mirobolants pour peu d’heures travaillées !
    Quand les couillons voleront Djebbari sera, à nouveau, chef d’escadrille.

  7. Je propose un jeu : championnat avec masque du repas ingurgité le plus rapidement lol
    Et celui qui gagne aura les félicitations privilégiés du peter pan président lol

  8. Je ne comprends pas que les petits hommes gris qui ont inventé l’auto-attestation de déplacement n’aient pas pensé, afin de conserver en permanence le masque, que les français pouvaient s’hydrater avec des perfusions et se nourrir via une sonde. Devons-nous nous inquiéter de ce soudain manque de créativité bureaucratique ?

  9. Il y a une autre possibilité. Manger comme Popeye mange ses épinards. Regardez-le faire : avec un minimum d’entrainement on peut y arriver sans enlever le masque…

Commentaires fermés.

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