Le 31 mars prochain, la trêve hivernale qui protège tout locataire d'expulsion prendra fin. C'est la date qu'avait, en janvier dernier, prudemment fixée le gouvernement pour exiger des zadistes, installés illégalement, une évacuation concertée des lieux. Au besoin, on aurait recours à la force pour les récalcitrants. En tout cas, il s'agissait de réinstaller la République dans cette zone de non-droit.

À la veille de cette échéance, un bras de fer s'engage autour des terres avec des zadistes qui n'entendent pas désarmer et s'estiment seuls légitimes à prendre en charge la ZAD.

Au nom de leur victoire contre l'aéroport, ils en réclament "la gestion globale" et espèrent "maintenir leurs activités, leurs expérimentations sociales et leur habitat".

De l'autre côté, les organisations agricoles (syndicats, chambre d'agriculture, SAFER, etc.), soutenues par le département et les élus qui n'ont pas vraiment digéré la décision gouvernementale, entendent faire valoir leurs prérogatives dans l'élaboration d'un nouveau projet agricole.

Dans l'état des choses, la seule légitimité qui s'impose est la légalité. L’État est et demeure le seul propriétaire des 1.650 hectares de la zone, à l'exception des quatre agriculteurs qui ont refusé l'expropriation et qui retrouveront prioritairement leurs terres. C'est à lui d'organiser le nouvel État de droit qui doit s'imposer dans la ZAD.

Les gouvernements qui se sont succédé ont, par leurs lâchetés, discrédité l'autorité de l’État.

Les zadistes s'en sont aperçus il y a longtemps et ont d’autant plus triomphé en janvier dernier. Pour la plupart, engagés dans la contestation générale de la société, encouragés par l'écologie politique ultragauchiste et profitant d'une indulgence coupable des médias, ils n'ont pas l'intention de céder.

Déjà, la « route des chicanes », remise à grands frais en état, est l'objet de dégradations répétées. Le département a décidé d'arrêter, pour gaspillage des travaux immédiatement et systématiquement vandalisés, rappelant fermement l’État à son obligation d'assurer l'État de droit.

Le préfet, qui semble confondre concertation et compromission, a installé un comité de pilotage dont la première réunion vient d’être boycottée par les zadistes qui multiplient, en ville, leurs démonstrations bucoliques avec moutons, vaches et tracteurs. Il parle de "projet agricole ouvert qui développerait une agriculture diversifiée et plurielle, agriculture de proximité et biologique" (sic), laissant sous-entendre que les zadistes pourraient y prendre leur part. Attitude irresponsable donnant la prime aux anarchistes de tous poils qui vont courir immédiatement à la surenchère avec leurs méthodes habituelles de hors-la-loi.

L’administration se déconsidérerait en ne faisant pas preuve, dès le début du printemps, de la plus grande fermeté. Elle doit donner tous les signaux forts en expulsant (comme le gouvernement l’a d’ailleurs promis) tous les illégaux sans délai ni phase transitoire.

L’ordre républicain doit être restauré sans faiblesse.

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24 mars 2018 à 11:45

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