Contre l’islam radical, plus d’islam ? Les étranges recommandations du rapport sur les Frères musulmans

Le rapport sur les Frères musulmans préconise de prendre en compte les « aspirations » des musulmans et de leur envoyer des « signaux forts ». Le but ? Que cesse leur impression « d’islamophobie d’État » qui les pousse vers un islam radical.
Commandé par Gérald Darmanin, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, le rapport sur les « Frères musulmans et islamisme politique en France » a été remis à l’automne 2024 au gouvernement. Bruno Retailleau, son successeur place Beauvau a décidé de le rendre public pour alerter l’opinion sur la montée en puissance et les dangers d’un courant exponentiel. Rédigé par François Gouyette, diplomate en poste dans de nombreux pays arabes, et Pascal Courtade, l’actuel préfet de l’Aube, le rapport a été examiné plus en détail à l’Élysée ce mercredi 21 mai, lors d’un conseil de défense qui réunissait le chef de l’État, le Premier ministre, les ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de l’Éducation nationale ou encore de l’Économie. L'ambiance de ce Conseil de défense, selon BFM, aurait été « pesante », le président de la République n'étant pas content des fuites de ce rapport et l'a fait savoir.
Intégrer davantage les musulmans au récit national
Alors, quelle riposte face à ce « risque frériste » évoqué dans les conclusions de ce rapport ? Un rapport qui pointe « le danger d'un islamisme municipal, composite au plan idéologique mais très militant » qui vise à « obtenir progressivement des modifications des règles locales ou nationales s'appliquant à la population, au premier chef le régime juridique de la laïcité et l’égalité entre les hommes et les femmes ». Notons, d'ailleurs, que depuis la parution du rapport mardi 20 mai, certains politiques et commentateurs semblent tomber de la lune, à l’image de Gabriel Attal qui a qualifié ce rapport de « claque pour tous ceux qui défendent la République ». Ainsi, Clémence de Longraye revenait dans nos colonnes, sur la façon dont l’islam rigoriste se diffuse sournoisement à travers les influenceurs et les réseaux sociaux.
Donc, pour contrer les « écosystèmes islamiques », les auteurs du rapport émettent des préconisations. Si celle d'intégrer davantage les musulmans au récit national, comme du reste, le propose depuis longtemps Philippe de Villiers, est louable de prime abord, les moyens posent question. Ainsi, selon les rédacteurs du rapport, il conviendrait de développer une « islamologie contemporaine », « renforcer la recherche française conduite sur l’islam et l’islamisme » pour s’opposer à la tactique des Frères musulmans qui mènent une stratégie d’« islamisation de la connaissance » et de « désoccidentalisation du savoir » qui permet de cultiver et de « légitimer le concept d’islamophobie. » A travers la recherche et le champ culturel, il s’agirait donc de donner une place à l’islam dans la société française. Ainsi des expositions comme « Arts et Islam », organisée par le Louvre devraient être multipliées, des figures militaires « comme le résistant Addi Bâ » pourraient être « panthéonisées ».
Développer l'enseignement de l'arabe à l'école
Dans un contexte où « l’islam reste principalement évoqué sous un angle négatif et demeure largement instrumentalisé par la minorité extrémiste qui s’attache à rendre le discours victimaire hégémonique. », les auteurs préconisent de favoriser l’intégration d’un islam modéré. Quoi de mieux que de s’inspirer des idées de l’Institut Montaigne et de son étude « Un Islam de France est possible » publiée en 2016 ? Le combat contre le Frérisme passe par la lutte « contre le sentiment de rejet qui irrigue les familles de confession musulmane ». Ainsi, le rapport propose de prendre en compte les « aspirations » des musulmans et de leur envoyer des « signaux forts » comme : permettre le « regroupement confessionnel des sépultures ». Les carrés réservés dans les cimetières permettent aux musulmans d’être enterrés vers La Mecque comme le demande l’islam. Aujourd’hui « beaucoup de nos concitoyens inhument leurs proches à l’étranger ».
Autre proposition : développer « l’enseignement de l’arabe à l’école ». Pour faire face aux « risques d’ingérence » des écoles coraniques qui ont le monopole de cet apprentissage, il conviendrait d’intégrer l’enseignement de cette langue au cursus scolaire. Enfin, le rapport explique que depuis les attentats du 7 octobre 2024, la communauté musulmane perçoit la position française « comme ouvertement favorable à Israël » et provoque chez elle un « malaise » qui se rapprocherait d’un sentiment de persécution appelé « islamophobie d’État ». Afin « d’apaiser ces frustrations », le rapport préconise « la reconnaissance par la France d’un État palestinien ».
« Compte tenu de l’importance du sujet et de la gravité des faits établis », Emmanuel Macron, a demandé « au gouvernement de formuler de nouvelles propositions qui seront examinées lors d’un prochain Conseil de défense au début du mois de juin », a indiqué l’Élysée. Pourtant nihil novi sub sole.

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69 commentaires
L’Institut Montaigne, à la suite de l’étude précitée, devrait peut-être en mener une intitulée : Une France de l’Islam est-elle possible ? Peut-être que cela plairait davantage aux « intégrateurs » de l’Islam.
On a compris : encore une rame de papier à mettre à la corbeille. Quel gâchis. Quand on reste sans cesse au milieu du gué, on n’arrivera jamais sur l’autre berge.
De toutes façons »ses conseils de défense fumeux,comme ceux du covid(extremement dangeureux pour notre pays)ne sont que du vent!!!!c’est de la « tchatche,de la com comme d’habitude,du creux!!!!!ouvrez les yeux et comme disait un certain J.C que ceux qui ont des oreilles écoutent »!!!!