[Chronique] RN : ennemi public n° 1 ?

Capture d'écran
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Le président de la République nous a infligé une conférence de presse de deux heures dans son style de fort en thème. Un vrai exercice de bon élève de l’ENA débitant le contenu de ses fiches avec assurance mais sans souffle ni empathie.

Le seul moment où l’homme s’est un peu animé, ce fut pour attaquer frontalement le Rassemblement national, accusé d’être « l’appauvrissement général », ce qui est savoureux de la part d’un personnage qui a mené la France à un endettement de 3.000 milliards d’euros, ce qui prive notre pays de toute marge de manœuvre et ce qui revient à un endettement de 43.060 euros par habitant (INSEE), du nourrisson au vieillard en fin de vie ! L’aplomb d’Emmanuel Macron est vraiment sans limite.

Rappelons également qu’il est aussi le parfait représentant du déraciné mondialisé, chantre de la mondialisation heureuse et du libre-échange sans bornes à l’instar de l’Union européenne, dont le résultat le plus tangible a été la désindustrialisation de l’Europe, et notamment de la France, comme les données de l’UNIDO (Agence des Nations unies pour l’industrie) le démontre de façon criante. Ce qui a eu pour effet de priver d’emplois industriels décents des gens qui n’ont eu comme choix que le chômage ou des emplois de service plus ou moins précaires. Outre le fait qu’il n’existe pas d’économie forte sans une base industrielle solide.

Pour ne pas en rester là, le Président a accusé le RN d’être « le parti du mensonge », ce qui est savoureux lorsque l’on a en mémoire la somme de mensonges assenés par son gouvernement lors de la crise du Covid, par exemple sur le passe sanitaire dont Véran avait affirmé qu’il ne serait pas imposé à la population ou encore la nécessité de se faire vacciner pour éviter la transmission du virus, alors que le vaccin n’avait pas été testé scientifiquement à cet égard, comme l’a reconnu devant le Parlement européen Mme Janin Small, le 10 octobre 2022, représentante de Pfizer. Ou encore l’invocation récurrente d’une souveraineté européenne, qui est un leurre puisque l’Union européenne est sous dépendance géostratégique américaine et qu’il n’existe pas de peuple souverain européen. Macron a retenu la leçon de Voltaire : « Il faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas un temps, mais hardiment et toujours » (lettre à Thieriot).

Par ailleurs, sans doute pour ne pas être en reste, Olivier Marleix, président du groupe LR à l’Assemblée nationale, a accusé Jordan Bardella de ne pas déposer d’amendements au Parlement européen, contrairement à son champion François-Xavier Bellamy. Ce qui est de parfaite mauvaise foi, car il sait très bien que la majorité eurobéate du Parlement européen, le PPE (groupe des LR), de connivence avec le S&D (Parti socialiste européen), les Libéraux et les Verts, repoussent systématiquement les amendements des groupes eurocritiques et que, de surcroît, la délégation ID/RN présidée par Jean-Paul Garraud est très active.

François-Xavier Bellamy est profond, cultivé et courtois, mais il est englué dans les ambiguïtés européennes de son parti et prisonnier du groupe politique auquel il appartient au Parlement européen. Or, ce qui importe, c’est justement et institutionnellement l’action des groupes. Or, selon les termes mêmes du règlement du PPE, ses membres « sont tenus de mener une politique poursuivant, sur la base d’une Constitution, le processus d’unification fédérale en Europe... » (art. 3 § 3). M. Bellamy et LR seront-ils clairs sur ce point dans leur campagne ? Qui s’agit-il de tromper ? Les électeurs ou le groupe auquel appartiennent les députés LR. Faut-il rappeler que Nicolas Sarkozy, qui a changé le nom de l’UMP en LR, a été le Président qui a fait adopter par voie parlementaire quasiment le même traité que celui rejeté par référendum ? Que c’est le même homme qui a fait réintégrer la France dans le commandement intégré de l’OTAN. Bien évidemment, LR n’est en rien un parti gaulliste ni même gaullien. Ce n’est plus qu’un syndicat de défense des intérêts d’élus de centre droit.

Il faut espérer que les électeurs ne se laisseront pas abuser lors des prochaines élections européennes et qu’ils sauront distinguer les vrais défenseurs de la liberté et de la grandeur françaises des imposteurs.

Stéphane Buffetaut
Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen

Vos commentaires

42 commentaires

  1. Si ce gouvernement et ses membres ne faisaient pas autant de mal à la France, j’en rirais. Mais bien avant la conférence de presse du Seigneur et Maître, j’ai entendu taper sur le dos du RN. Tous les sujets évoqués sont bons. C’est de la faute du RN. A tel point que ça en devient pathétique. Je me demande à chaque fois qu’il y a un coup porté au RN si l’auteur se rend compte à quel point il est ridicule, non crédible, abusif, excessif. Ce ne sont que des polichinelles à la botte de Macron, invertis de la mission de faire échouer le RN aux européennes. DE grâce messieurs les ministres, retrouvez un peu de dignité et de respect de vous-mêmes. Quel spectacle.

  2. Madame Prisca Thévenot a l’outrecuidance de dire que le R.N est le parti du mensonge et de la paresse !!! Il faut quelle nous explique droit dans les yeux , quelles sont les vertus de son parti !! Parce que manifestement depuis le début de son mandat, Macron n’aura fait QUE mentir , enfumer et mépriser les FRANCAIS . Jamais un président de la 5ème république n’aura été aussi mauvais et détesté . Macron est un disciple de Machiavel qui disait :  » Gouverner c’est faire croire  » . La FRANCE est au bord de la faillite . La FRANCE se meurt ….Merci qui ?

  3. En ce qui concerne le mensonge , nos dirigeants battent tous les records . Nous venons encore d’entendre et voir ces jours-ci sur une chaîne nationale un ministre d’Etat , ce brave Lemaire , accuser le Président Poutine d’être la cause de l’augmentation du prix de l’électricité en France !

  4. « Macron a retenu la leçon de Voltaire : « Il faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas un temps, mais hardiment et toujours » (lettre à Thieriot). «Nous savons qu’ils mentent. Ils savent qu’ils mentent. Ils savent que nous savons qu’ils mentent. Nous savons qu’ils savent que nous savons qu’ils mentent. Et, pourtant, ils persistent à mentir.» Alexandre Soljenitsyne

    • Excellent et tellement vrai. Les mensonges des ministres de ce gouvernement sont légion. Mais ils savent que nous savons qu’ils savent qu’on ne les croit pas.

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