[C’est vrai, ça ?] Sartre et le « meurtre des hommes blancs » : France Inter pris en flagrant délit de mensonge

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Les propos de Michel Houellebecq tenus dans les colonnes du Point (6/1/2023), rappelant que Jean-Paul Sartre appelait lui-même au « meurtre des hommes blancs », auront été l'occasion, pour France Inter, de commettre un gros mensonge.

L'attaque est venue de Claude Askolovitch à l'occasion de sa revue de presse sur France Inter lorsqu'il qualifie le texte de l'auteur de Soumission de « dégueulasse et indigne du Point » : « Houellebecq ment, et Le Point n’en dit rien », ajoutant « et c'est triste pour ce qui nous reste d'idées ». Selon le journaliste, dans la préface de l'ouvrage Les Damnés de la Terre (œuvre de Frantz Fanon) rédigée par Jean-Paul Sartre, « pas un instant il n'appelle au meurtre des hommes blancs ».

Jean-Paul Sartre a-t-il oui ou non appelé au meurtre des hommes blancs ?

La polémique a enflé au fil des jours.

Le 6 janvier, c'est Eugénie Bastié, au micro d'Europe 1, qui, s'exprimant sur l'affaire des poursuites judiciaires de la grande mosquée de Paris contre Houellebecq, relève les mêmes propos de Jean-Paul Sartre et remarque, judicieusement, qu'il « n’a pas été trainé devant les tribunaux pour sa phrase "abattre un Européen, c’est faire d’une pierre deux coups" ».

Mais c'est surtout la philosophe et essayiste Bérénice Levet qui a pris directement la défense de Michel Houellbecq en publiant, dans Le Point, un long article citant les propos exacts de Jean-Paul Sartre : « En le premier temps de la révolte, il faut tuer : abattre un Européen, c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre. » Elle conclut : « Cette phrase est bel et bien signée de Jean-Paul Sartre, elle figure dans la préface qu’il écrivit pour Les Damnés de la Terre de Franz Fanon qui paraît en 1961. Données factuelles que chacun peut vérifier. » La philosophe prend soin de publier une photographie du passage de la préface en question.

Pour se dédouaner, Claude Askolovitch, dans un nouvel article du Point, a tenu à « préciser sa pensée » et répond : « Mme Levet, pour me confondre, cite une phrase célèbre de Sartre en l'amputant, et cette amputation la dénature. » Selon lui, le texte amputé n'a pas la même signification.

Que les lecteurs de Boulevard Voltaire en jugent par eux-mêmes :

Version selon Bérénice Levet : « En le premier temps de la révolte, il faut tuer : abattre un Européen, c'est faire d'une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre. »

Version originale selon Claude Askolovitch : « Car en le premier temps de la révolte, il faut tuer : abattre un Européen, c'est faire d'une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre ; le survivant, pour la première fois, sent un sol national sous la plante de ses pieds. »

Ce qui, aux yeux du journaliste de France Inter, change tout le contexte de la phrase car dans sa dernière version, « la fin de la phrase (volontairement tronquée) en éclaire le sens : Sartre expose l'inhumanité du colonialisme et affirme que la violence du colonisé contre le colon, au moment de la révolte, le rend à son destin. »

Plus loin, Claude Askolovitch se fait jusqu'au bout l'avocat de Jean-Paul Sartre : « On peut être choqué de cette interprétation. Mais le philosophe n'appelle ni n'incite au meurtre, et il n'y a chez lui aucune intention raciale : l'Européen, dans l'Algérie de papa, était le citoyen d'un système inique, dont le musulman, l'Algérien, était le sujet. »

Un colonialisme qui a bon dos ! Claude Askolovitch s'embourbe et tente des gesticulations fumeuses pour dissimuler un beau mensonge doublé d'insultes proférées contre Le Point et Michel Houellebecq. Avec la complicité  de Léa Salamé, Nicolas Demorand (présents sur le plateau) et de l'ensemble de la rédaction de France Inter drapés dans un silence coupable.

Sabine de Villeroché
Sabine de Villeroché
Journaliste à BV, ancienne avocate au barreau de Paris

Vos commentaires

15 commentaires

  1. Mais soyez-en sûrs, l’homme blanc va disparaitre. Du moins, il disparaîtra d’Europe de l’ouest et d’Amérique du nord. C’en sera donc fini de la grandeur de ces régions.
    Car on peut tourner les choses dans tous les sens et nier les faits autant qu’on veut, ces derniers sont extrêmement têtus.
    Quand certains ont fait l’histoire, d’autres admettent qu’ils n’y sont pas assez rentré.
    Le XXIeme siècle sera asiatique.

  2. Il ne fait pas bon dire la vérité bien que la liberté d’expression soit en première ligne dans notre constitution. Michel Houllebecq n’a dit que la vérité, il n’a rien inventé et le recteur de la mosquée de Paris est mal placé pour le contredire après ce qui vient de se passer à la gare du Nord ou un jeune algérien d’une vingtaine d’années a sauvagement attaqué des voyageurs au couteau. Sartre aurait certainement défendu ce criminel en lui trouvant toutes les excuses possibles au nom de la colonisation.

  3. Quoi, la droite n’a pas le monopole de la haine ???
    Ce qui leur est insupportable, c’est que Sartre, leur idole, ait tenu des propos et même écrit des lignes qui aujourd’hui vaudraient plainte pour incitation à la haine. Ainsi, ils voient sous leurs yeux, le chemin d’intolérance parcouru depuis 60 ans. Chemin dont ils sont les architectes…

  4. Les infos et débats de FRANCE INTER comme ceux des TV publiques, surtout F2, sont insupportables pour les gens cultivés et ayant le courage de l’esprit critique.
    Et ces gens là et leur système de propagande macrono islamo mondialo woke provoque des nausées.

  5. « abattre un Européen, c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre ; le survivant, pour la première fois, sent un sol national sous la plante de ses pieds. » dixit Sartre.. Citation que je ne connaissais pas -dans le contexte particulier des « événements » d’Algérie..
    Ce qui est assez odieux, et totalement irresponsable si on considère que c’est carrément une incitation à la haine et au meurtre -contre des Français, donc ses propres compatriotes..
    Repris et adoubé, validé, justifié par un type assez insignifiant, qu’on pourrait juste qualifier d « islamo-collabo »..

    Parallèlement, nous avons Michel Houellebecq.. sur le même thème, ou presque : il est encore et toujours question de l’islam.. ou plutôt de l’incompatibilité profonde de cette culture islamique rigide, et archaïque -inassimilable, et qui se heurte de front avec la notre, notre culture occidentale, ou avec nos valeurs..
    « Le souhait de la population française -de souche, comme on dit, ce n’est pas que le musulmans s’assimilent mais qu’ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution : qu’ils s’en aillent. »

    La différence fondamentale saute aux yeux -entre l’incitation au meurtre (adoubée par Askolovitch) et les conclusions logiques (et très réalistes) de Houellebecq, qui sonnent un peu comme un constat d’échec.. tout en ne disant que la stricte vérité. -C’est d’ailleurs ce qui a fortement déplu à ce recteur de mosquée -que les choses soient dites, de façon aussi claire et sans ambiguïté.. A suivre..

  6. Claude Askolovitch, Hala* Salamé, Nicolas Demorand… On pourrait ajouter Apathie (voir article plus haut), et bien d’autres rigolos et rigolotes journalistes (?) bobo-gaucho-parigot-tête-de-v… et d’ailleurs, qui vivent des subventions généreuses de l’État, pour se mettre leur malhonnêteté intellectuelle au service de la propagande gauchiste officielle.
    * « Hala » étant son vrai prénom de Salamé, qu’elle a changé parce qu’il ne « fait pas assez français », ça donne une idée sur l’honnêteté intellectuelle de la donzelle

  7. Askolovitch un journaliste, Non, un militant de la pire espèce, celle qui se prend pour la référence morale du monde, ce bonhomme est méprisable et haïssable.

  8. La gauche anti française a adoré des intellectuels dangereux et immoraux comme l’Allemand nazi Heidegger et ses fils  »spirituels »: les Français tordus comme Sartre, Foucault, Derrida, Deleuze, Althusser etc. Ces pères du wokisme déconstructionniste ont eu des vies privées sulfureuses ou criminelles, et des tendances politiques criminophiles. Sartre et Beauvoir ont fréquenté les nazis durant l’occupation, puis léché les bottes ensanglantées de Staline, Mao, Ho-Chi-Minh, Castro…Possédé par la haine, le toxicomane Sartre avait aussi dit que sous la Terreur  »on n’avait pas assez tué ». La Gauche en France a adulé ces sinistres intellos dont il ne reste rien aujourd’hui. Rien, si ce n’est des pages fumeuses, inutiles à l’humanité ou carrément nuisibles. Rien, et Askolovitch. La Gauche s’est ainsi autodétruite, a profané l’héritage de Jaurès et s’est alors prétendue seule quintessence de l’intelligence : des imposteurs vaniteux chassant en meute. Mais de cette meute il ne reste qu’Askolovitch et Mélenchon en pré-retraite…

  9. Pendant ce temps-là, les français se préparent à rentrer à pied de leur travail, à stocker du carburant malgré les injonctions de la bien-pensance, voire à se demander combien ça coûte une âne ou un cheval.

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