La capsule de la mort

Voici la Sarco Capsule. Son look est futuriste à souhait. L’objet pue le design, avec cette apparence futuriste, ces lignes épurées qui donnent une impression de luxe et de modernité. Il tient du caisson dont raffolent les films de science-fiction pour les abolitions de frontières physiques : l’espace-temps pour les voyages interstellaires (dans Alien, par exemple) ou la barrière des espèces pour les métamorphoses (cf. Avatar). Mais si son apparence est tellement plus avenante que les chambres à gaz dont il est fait usage aux États-Unis d’Amérique pour l’exécution de condamnés à mort, le principe en est le même. Il s’agit bien de confiner une personne et de l’empoisonner avec ce qu’elle respirera. C’est une machine à (se) tuer, sans (trop) de douleurs, après un évanouissement qui serait dû à la raréfaction de l’oxygène dans un environnement saturé d’azote.

Son concepteur, le Dr Philip Nitschke, militant pour l’euthanasie et le suicide assisté, envisage que ses plans soient mis à la disposition de tous et qu’elle soit imprimable par une imprimante en trois dimensions. Elle ne serait aujourd’hui accessible qu’aux personnes de plus de cinquante ans dépressives ou mentalement malades qui démontreraient une conscience suffisante pour mesurer l’enjeu et l’irréversibilité de la démarche. Mais il existe une vidéo de promotion :

Peut-être qu’il ne s’agit, après tout, que de flatter la vanité des gens. Ce qui rendra jaloux le voisin, c’est que pépé aura eu la Rolls-Royce des suicides assistés : une Sarco Capsule… Je sais, je persifle.

Qui sait si, demain, les assurances de santé ne diront pas à certains patients que, faute de financer eux-mêmes leurs soins, ils seront euthanasiés ?

Une humanité Kleenex®, c’est sans doute ce que nous sommes en train de devenir. Le suicide assisté, l’euthanasie nous sont promus par les idéologues et les lobbys de la mort comme des solutions acceptables, qui exonèrent la société et l’entourage de chercher à soigner (quand c’est possible) et de soulager ceux qui sont malades, d’accompagner ceux qui sont en fin de vie. Des médecins dévoyés mettent leurs connaissances techniques au service de ce renoncement homicide. Avant, les bourreaux portaient une cagoule ; ils seront en blouse blanche. Aujourd’hui, déjà, le génocide in utero des trisomiques est pratiqué par les Judas du serment d’Hippocrate, certes remis à jour. Le corollaire sera la perte de confiance du patient envers son thérapeute, avec des effets désastreux sur l’efficacité des soins.

Loin d’être alerté par les dérives de l’euthanasie belge, le lobby de la mort français s’agite et fait du bruit. Peu satisfait de la loi Clayes-Leonetti qu’il juge trop timide, il veut profiter des états généraux de la bioéthique pour imposer, dans les mentalités, le droit de chacun au suicide assisté et à l’euthanasie, drapant l’homicide ou sa complicité sous le voile d’une fallacieuse dignité. Il surfe sur les faits divers qui alimentent un débat biaisé par des médias prompts à tenter de fabriquer une opinion à grands coups de pathos. Ne nous leurrons pas : le seul fait scandaleux en France au sujet de la mort, c’est que, faute de moyens, des soins palliatifs de qualité ne soient pas accessibles à tous.

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