Cancel culture en entreprise : le wokisme enregistre un gros flop

N'en déplaise aux bien-pensants, les Français semblent plus préoccupés par les vrais sujets plutôt que par le progressisme sociétal que l'on tente de leur imposer...

La pensée woke, boudée par une large majorité des Français ? C’est ce que semble manifester ce sondage IFOP, réalisé pour Havas Paris et qui pose la question de la cancel culture dans le milieu de l’entreprise : les salariés ont-ils connaissance de ces théories, et sont-ils convaincus ? Les chiffres sont sans équivoque. Si un nombre croissant de salariés a entendu parler des concepts de cancel culture, de « discrimination positive » ou encore du « privilège blanc », peu semblent adhérer à ces thèses pourtant largement mises en valeur, ces dernières années.

Frédéric Dabi, directeur général opinion de l’IFOP, note que « les concepts que l'on peut appeler identitaires ne sont plus des objets sociaux non identifiés, des OSNI ». Le pourcentage de personnes averties sur ces sujets-là ne cesse, en effet, d’augmenter. Si l’on remonte à un sondage réalisé par l’IFOP en février 2021 pour L’Express, on découvre par exemple que 32 % des sondés répondaient qu’ils savaient ce qu’était la notion de « privilège blanc ». En novembre 2021, l’IFOP posait la même question aux salariés français : 47 % d’entre eux assuraient en avoir déjà entendu parler. Le sondage du mois dernier enregistre un nouveau record : 58 % des salariés confirment maîtriser cette notion. Une avancée de 26 points, donc, en seulement deux ans.

Au fil des sondages, les questions se suivent, se ressemblent, et l’on constate invariablement cette hausse du nombre de Français avertis des thèses woke. Le constat n’est pas étonnant, si l’on en croit les efforts acharnés menés par les différentes institutions pour répandre la culture de l'effacement. Dans les facultés, les courriels sont généralement rédigés en écriture inclusive. Le Petit Robert s’est mis au pas, ajoutant dans son édition 2023 les mots « genre fluide » ou encore « thérapie de conversion ». Quant au Scrabble™, il a retiré 400 mots dans sa nouvelle règle afin que soient « exclus tous les mots constituant une incitation à la haine et la discrimination ». Le wokisme, infiltré dans de nombreux volets de la vie quotidienne, devient ainsi une pensée de plus en plus difficile à contourner.

Le deuxième volet de ces différents sondages marque toutefois un mouvement tout à fait paradoxal. Si les Français sont de plus en plus nombreux à avoir vent de ces théories déconstructrices, ils sont en revanche de moins en moins nombreux à y adhérer. « Il y a une sorte de paradoxe entre une progression très nette de la notoriété et un coup d'arrêt sur l'approbation », note Frédéric Dabi. La cancel culture, par exemple, remportait 43 % d’opinions favorables en 2021, contre 30 % aujourd’hui. Les autres concepts ne sont pas en reste : seuls 30 % des sondés approuvent l’écriture inclusive, quand 20 % se disent favorables à la discrimination positive. Une popularité en berne, donc, pour les chantres du wokisme qui se voient majoritairement rejetés par des Français qui, ô surprise, auraient peut-être d’autres chats à fouetter.

Mois après mois, la majorité des Français dit se préoccuper de son pouvoir d’achat. Une inquiétude bien loin de se résorber, alors que le taux d’inflation s’est établi à + 5,2 % pour l’année 2022, contre 1,6 % en 2021. L’insécurité, l’environnement, les pénuries d’énergie… voilà des sujets qui angoissent nos compatriotes. Alors, pour l’écriture inclusive, la discrimination positive ou le privilège blanc, on repassera…

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