Boris Johnson exit, le Brexit n’est pas le sujet

boris johnson

À l’heure où, ce jeudi 7 juillet, Boris Johnson, figure emblématique du Brexit, vient d’annoncer son départ du poste de chef du Parti conservateur et, lorsqu’un successeur sera désigné, du poste de Premier ministre, il convient de se demander comment le retrait de l’Union européenne est aujourd’hui perçu par les Britanniques. Si la figure de Boris Johnson a fait l’objet de nombreuses attaques, y compris de son propre camp qui l’a finalement poussé à la démission, la sortie de l’Union européenne est aujourd’hui communément acceptée.

Un événement particulièrement révélateur est, ce lundi 4 juillet, le discours de Keir Starmer, chef du Parti travailliste, au think tank Centre for European Reform : le chef de l’opposition officielle a annoncé que son parti renonçait à un retour dans l’Union européenne : « Le Royaume-Uni ne retournera pas dans l’Union européenne. Nous ne rejoindrons pas le marché unique. Nous ne rejoindrons pas l’union douanière. »

Un revirement important venant de celui qui, alors qu’il était secrétaire d'État à la sortie de l'Union européenne du « shadow cabinet » mené par Jeremy Corbyn, s’était exprimé en faveur d’un second référendum dans une tribune du 23 septembre 2019 au quotidien Evening Standard : « Après trois ans d'impasse, je suis désormais convaincu que la seule façon de résoudre ce problème est de revenir au peuple britannique. […] Ce référendum aura lieu dès que possible – et au plus tard six mois après l'entrée en fonction d'un gouvernement travailliste. » Aujourd’hui, le chef de l’opposition officielle parle de ce qui serait une « recette pour plus de divisions » et appelle maintenant à ne plus se « concentrer constamment sur les disputes passées ». Ainsi, un farouche défenseur de Remain entend devenir, si le Labour revient au pouvoir, celui qui va « faire fonctionner le Brexit ».

Du coté des Libéraux-démocrates, la page a déjà été tournée depuis longtemps. À l’occasion des élections générales du 13 décembre 2019, le parti centriste europhile avait fait de la tenue d’un second référendum une de ses promesses de campagne. Notons au passage qu’il n’obtenait que 11 % des voix, tandis que le Parti conservateur, avec à sa tête Boris Johnson, enregistrait sa plus forte majorité depuis 1987. En août 2020, Ed Davey, une fois devenu chef des Libéraux-démocrates, annonçait qu’il acceptait le Brexit. Il était toutefois résolu à combattre la perspective d’un Brexit sans accord.

Six ans après le référendum, la classe politique a fini par accepter avec résignation la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Même lors de l’annonce de sa démission, Boris Johnson a pu s’en féliciter en évoquant la mise en œuvre du Brexit comme une des réussites de son bref mandat.

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