« Le restaurateur qui a ouvert son établissement à midi, à Nice, est ce soir en garde à vue. Son cuisinier, un étranger en situation irrégulière y travaillant, a été, lui, placé en rétention. » La préfecture des Alpes-Maritimes a été claire et laconique. Pour avoir enfreint la loi en ouvrant son restaurant malgré le confinement, un restaurateur niçois est dans le giron de la Justice. Une affaire qui a été l’occasion, pour la République, de rappeler que force doit rester à la loi. Admettons. Quelques jours auparavant, un boulanger-pâtissier de Besançon, Stéphane Ravacley, avait entamé une grève de la faim pour que son apprenti, un Guinéen sans papiers, ne soit pas expulsé du pays. Laye Fodé Traoré, puisque, là, c’est important d’avoir son nom, a été régularisé à la suite de cette grève.

Du coup, la République est à géométrie variable ? Il y a les bons migrants et les mauvais migrants ? Les intégrables et les expulsables ? On est bien en peine de différencier les deux clandestins qui sont tous les deux entrés illégalement. Pourtant, le premier est régularisé, l’autre placé en rétention. Le premier a un patron qui entame une grève de la faim, le second a un patron qui l’a fait travailler illégalement. Christophe Wilson, le restaurateur niçois, est en tout cas au cœur d’un nouveau débat. Ceux qui réclament une punition exemplaire et ceux qui le panthéonisent. Un hashtag #LiberezChristophe fleurit sur Twitter par ailleurs.

Dans cette double affaire, on notera deux perdants : le cuisinier de Christophe Wilson, mais surtout la République dont les lois varient selon l’opinion et le contexte politique.

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28 janvier 2021 à 19:00

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