En France, même l'excellence ne paie pas. Nouvelle victime du système qui détruit emplois, entreprises et jusque parmi les meilleures d'entre elles, les cristalleries de Baccarat, mondialement connues pour leur qualité exceptionnelle et leur capacité de création et d'innovation. Sauf qu'à force d'être lestées de boulets en tous genres, 35 heures, syndicats, droit du travail, réglementations écologiques, sanitaires, charges sociales et impôts de production, même les meilleurs ne peuvent faire face à la concurrence internationale à laquelle la mondialisation sauvage les livre.

Baccarat est un fleuron, un bijou, au-delà de l'intérêt économique, une fierté et un emblème pour l'image de notre pays. Mais elle est en difficultés depuis des années. Ainsi fragilisées, nos entreprises deviennent des proies pour les concurrents, les vautours de la finance internationaux. Baccarat est, depuis trois ans, la propriété d'un groupe chinois, dirigée par Mme Coco Chu, et financée par un consortium d'investisseurs, Fortune Legend, basé à Hong Kong. Comme ces derniers ont entamé une action contre Mme Chu pour non-paiement des prêts qui lui avaient été accordés pour racheter Baccarat, celle ci s'est évaporée dans la nature : plus personne ne l'a croisée depuis plusieurs semaines. Voila donc notre cristallerie d'excellence, ses centaines de salariés, soumis aux caprices et péripéties dignes d'un vaudeville entre des investisseurs bien lointains, quand ce n'est pas des escrocs patentés, qui se fichent pas mal du travail, de l'emploi, de la réputation de la marque et du reste. La manufacture lorraine est, désormais, sous tutelle judiciaire, explique Le Parisien. Baccarat est devenu un jouet entre les mains de rapaces, et tant pis pour la France !

Mais Baccarat n'est que le suivant d'une longue liste de condamnés que notre système envoie à la boucherie depuis des décennies. On se souvient de Gemplus, Alstom, Pechiney, Arcelor et plus récemment Latécoère. Nous sommes, nous Français, les seuls et uniques responsables de nos malheurs, car nous sacrifions nos entreprises à bien d'autres priorités : le social, l'écologie, l'immigration de masse et tant d'autres fardeaux dont les autres n'ont que faire. Partant de là, nous livrons nos entreprises à la voracité des vautours de la finance internationale, aux multinationales américaines ou chinoises qui fondent sur nos marques, brevets et savoir-faire, tout heureux des aubaines dont nous leur faisons profiter jusqu'à satiété.

Le gouvernement Macron ne parle que de relocaliser : il aura déjà fort à faire pour contenir l'hémorragie industrielle qui semble s'amplifier encore davantage depuis la pandémie. Et il n'y arrivera que s'il en fait une priorité absolue, ce auquel je ne crois absolument pas, au-delà des sempiternelles incantations et effets d'annonce.

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21 septembre 2020 à 18:45

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