Aliot-Bardella : Deux fractions, un dénominateur commun !

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Ils étaient scrutés lors de la rentrée parlementaire au Cap d’Agde. Le maire de Perpignan Louis Aliot et le président par intérim du RN Jordan Bardella étaient assis à la droite et à la gauche de Marine Le Pen. Jordan Bardella a pris une considérable avance en matière de parrainages puisqu’il comptabiliserait, selon nos informations, un peu plus de 280 parrainages, contre 80 pour Louis Aliot. Mais qu'est-ce qui, hormis l'âge et le parcours politique, différencie véritablement ces deux personnalités qui appellent de leurs vœux à une candidature de Marine Le Pen en 2027 ?

Une différence de parcours

Le parcours aura été éclair pour Jordan Bardella, devenu secrétaire de la fédération départementale du parti en Seine-Saint-Denis à 19 ans. Élu conseiller régional en 2015, porte-parole du parti en 2017, tête de liste aux élections européennes en 2019 et, enfin, président par intérim du Rassemblement national. Il est vrai que la carrière de Louis Aliot est plus longue. Lorsqu’il devient pour la première fois conseiller régional en 1998, Jordan Bardella a… trois ans ! Il est secrétaire général du FN pendant cinq ans, à nouveau conseiller régional puis député en 2017 et, enfin, maire de Perpignan en 2020. Il fut l’un des artisans de la « dédiabolisation » du parti de Jean-Marie Le Pen, une période qui lui avait valu le surnom peu affectueux de « Loulou la purge ». Aux « Grandes Gueules » en 2018, celui qui était le vice-président l’affirmait : le parti ne laissait « rien passer depuis l'arrivée de Marine Le Pen au Front ». Une volonté de normalisation et de professionnalisation qui a conduit le FN à faire émerger des nouveaux talents et permis l'ascension de Jordan Bardella.

Tous marinistes !

« Si nous sommes rassemblés ici, c'est grâce à elle. Je sais ce que je lui dois d'être devenu le militant et l'homme d'action que je suis aujourd'hui. » L'hommage de Jordan Bardella à une Marine Le Pen visiblement émue a marqué le public du Cap d'Agde.. Elle était assise entre les deux concurrents. Les deux la soutiennent, les deux veulent la voir en candidate et les deux revendiquent une continuité. « Sur la forme, ils diffèrent, mais sur le fond, ils sont identiques, affirme un fin connaisseur du RN. Le fond, c’est Marine Le Pen. » Ces derniers jours, les deux candidats n’ont pas manqué de calmer le jeu et d’afficher une certaine connivence. Sur BFM TV, Jordan Bardella a reconnu « beaucoup de qualités » à Louis Aliot quand celui-ci a promis, sur les ondes de France Info, qu’il n’était pas « là pour faire la guerre » à l’actuel président par intérim du RN.

Des différences de style

Du côté du clan Aliot, on vante un candidat enraciné et rassembleur loin d’un Bardella « clivant et trop proche de Zemmour », affirme un membre de l’entourage du maire de Perpignan. Du côté de Bardella, on se réfugie derrière une candidature naturelle : « On ne change pas une équipe qui gagne », affirme-t-on dans les rangs de l’Assemblée nationale. Il suffit de voir les bulletins d’adhésion au RN où figurent côte à côte l’ancienne présidente et l’actuel président par intérim. Sur le plan des idées, il faut tout de même noter chez Jordan Bardella une appétence pour le régalien et un discours très à droite, tandis qu’Aliot fait davantage campagne sur le localisme associé à un discours plus social. « C’est tout le paradoxe de Louis, affirme un ancien membre du parti, dénoncer en 2022 l’union des droites après avoir été élu sur ce principe à la mairie de Perpignan. Faire campagne avec le soutien du clan d’Hénin-Beaumont après avoir été un relais des combats de la Manif pour tous à l’Assemblée. » Même si, au fond, sur la ligne identitaire, « les deux pensent la même chose », admettent les partisans des deux camps.

Chez les partisans d'Aliot, on accuse le camp Bardella de faire campagne avec les moyens du parti. Du côté de Bardella, on joue la carte de l’apaisement et on affirme que personne ne fait campagne contre Louis Aliot. Ce qui est certain, c’est que le RN se risque au débat interne et va confier définitivement les clefs du parti à une personnalité qui ne s’appellera pas Le Pen. « Mais cela restera, quel que soit le scénario, sous le haut patronage de Marine », sourit un connaisseur.

Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

7 commentaires

  1. Bardella ou Aliot peu importe, ce que je souhaite c’est surtout une alliance des droites « gauloises » et la FRANCE avant tout

  2. Chou vert, vert chou…..aurait dit je ne sais plus qui !
    Le « bonnet » – nous savons lequel – étant réservé à ceux qui font de ce non-évènement une affaire d’Etat !

  3. Hélas pour Bardella , le régalien a, depuis Chirac (regroupement familial) et Sarkosy (Lisbonne) , fait route vers Bruxelles sans que le peuple de France ait eu rien à dire . Nous ne sommes plus, plus du tout .

  4. Personnalité qui ne s’appellera pas Le Pen, mais d’un côté l’ex compagnon, de l’autre un neveu par alliance à la mode de nos jours, ça ressemble quand même bien à une affaire de famille.

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