Affaire Nahel : France Info au chevet des émeutiers

Cité Pablo Picasso Nanterre

Depuis bientôt quarante ans, la victimisation des « quartiers » est une mission de service public. Les journalistes défendent bec et ongles ces populations immigrées ou issues de l'immigration et, donc, ontologiquement innocentes. Victimes de tout, jamais responsables de rien, pas même d’elles-mêmes.

C’est à la lumière de cette position paternaliste - et finalement raciste - qu’il faut analyser le traitement médiatique fait de l’affaire Nahel. Prenez, par exemple, cet article publié par France Info, le 27 décembre. Tout est dit dans le titre : « Mort de Nahel : six mois après les émeutes, ces jeunes d'un quartier populaire de Poitiers ont le même sentiment d'abandon. »

Pour rappel, l’article ne le précise pas mais, dans le « quartier populaire » en question, deux bureaux de police ont été réduits en cendre par les « jeunes ». Depuis, les policiers tiennent leurs permanences dans un fourgon aménagé où les usagers peuvent monter pour déposer une plainte ou une main courante… Les émeutes ont également été l’occasion de dégradations et pillages en tous genres. Mais de ces exactions il n’est pas question sur France Info. La journaliste a les yeux de Chimène pour les émeutiers et prend ouvertement leur parti. « Les mesures gouvernementales mises en place ou envisagées peinent à satisfaire dans les quartiers populaires, explique-t-elle. Certains ont le sentiment que rien n'a bougé, que leur colère est restée lettre morte. » Eh oui, non seulement les pauvres petits ont mis à sac leur ville - en prenant soin, tout de même, d’épargner les commerces communautaires - mais il faudrait maintenant satisfaire leurs exigences.

La parole est aux émeutiers

Pour convaincre le lecteur que l’émeute est quelque part un moyen d’expression comme un autre, France Info s’est rendu dans un quartier prioritaire de Poitiers afin de tendre le micro aux délinquants. On découvre ainsi le témoignage d’Abou, occupé à tenir les murs devant le centre commercial de sa cité : « C'était pour se faire entendre, mais ça n'a pas servi à grand-chose, s’agace-t-il. On avait vu que ça a commencé à faire du bruit, même les médias en avaient parlé, alors que d'habitude, ça ne les regarde pas. Mais deux semaines après, ils avaient déjà tous plié et c'était reparti sur les abayas, les trucs dans le genre... » Rejoint par un autre émeutier prénommé Bambo, Abou en vient alors au cœur du problème : le racisme de la police. « On a tous la haine, parce que ça peut arriver à tout le monde. J'ai peur de me faire tuer par les policiers. » Et la journaliste d’abonder dans son sens, déplorant qu’Abou et les siens puissent être contrôlés par la police, « parfois plusieurs fois par jour », sans que cela n'émeuve le gouvernement. « Il n'y a eu aucune annonce à ce sujet », regrette-t-elle.

La sociologue à la rescousse

Pour faire des bourreaux des victimes, la sociologie de comptoir est régulièrement mise à contribution. Cette fois, c’est une certaine Marion Carrel, professeur de l'université de Lille, qui s’y colle. La « spécialiste » dégotée par France Info est catégorique : tout ceci n’est qu’une question de gros sous, ou plutôt, pour reprendre sa formulation, de « politique publique ambitieuse vis-à-vis des quartiers populaires ». Rien à voir, donc, avec un ressentiment antifrançais ou un séparatisme ethno-religieux. Selon la sociologue, les banlieues souffrent d’un cruel sous-investissement, surtout depuis 2007. « Après, c'est remonté un peu, mais ça reste quand même faible. » Faible ? Des dizaines de milliards ont été déversées sur ces zones urbaines depuis les années 80, le contribuable français a été saigné aux quatre veines afin de sans cesse renouveler les équipements de ces populations privilégiées, et ce n’est toujours pas assez ?

Pour preuve du sérieux de son experte, France Info renvoie le lecteur vers un texte qu’elle a récemment publié, au sujet de l’affaire Nahel. Marion Carrel y déroule une prose victimaire - rédigée, bien évidemment, en écriture inclusive - digne d’une militante NUPES radicalisée. Tout y est vu sous le prisme déformant du racisme systémique qui s’abattrait quotidiennement sur les habitants des cités : la sociologue nous parle de villes qui auraient été « ségréguées », de « discriminations raciales » incessantes, d’une « invisibilisation des souffrances », de morts liées à l’action policière « soigneusement tenues à l’écart de l’agenda médiatique »… On pourrait rire de cette vision biaisée de notre société. Sauf qu’elle semble aujourd’hui largement partagée parmi les journalistes des médias d’État.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Mais , b.. d…. ! qui arrêtera de subventionner grassement toutes ces officines islamo-gauchistes ? Supprimons le pognon public et du jour au lendemain , ces crétins deviennent muets . Ouf ! Quel siloence …

  2.  » Sauf qu’elle semble aujourd’hui largement partagée parmi les journalistes des médias d’État. » Car il y aurait des journalistes dans les médias d’Etat? Moi je n’y ai vu que des chiens de garde, dressés pour aboyer au signal.

  3. Pas plus de quartiers populaires que de beurre en branche. Des quartiers de l’IMMIGRATION!
    La ceinture rouge composée de quartiers populaires et abritait des prolétaires, des classes moyennes qui lisaient l’Huma, faisaient le tiercé, buvaient des canons. jactaient la gromuche ( parler l’argot). Rien à voir!

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