À Villefranche, les féministes veulent faire partie de la fête des conscrits…

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Ça commence comme un sujet du 13 Heures de feu Jean-Pierre Pernaut, de mémoire bénie. « Partons tout de suite pour Villefranche-sur-Saône, riante bourgade du Beaujolais, dans ces régions que nous aimons tant. Là-bas, depuis la Troisième République, une fête d'un genre particulier rassemble tous ceux qui vont avoir vingt ans, aidés de ceux dont l'année de naissance finit par le même chiffre (cette année, 2004, 1994 etc., vous voyez le truc). On l'appelle la fête des conscrits, en hommage aux banquets arrosés qui précédaient le départ pour le service militaire. » Jusque-là, très bien.

Oui, mais voilà : depuis trois ans, des féministes proches de LFI, parmi lesquelles une certaine Mylène Dune (ex-candidate NUPES aux législatives), opposante municipale, veulent que cette fête soit « en mixité ». Selon la tradition, ceux qui jouent les « conscrits » offrent un bouquet de fleurs à la jeune fille de leur choix : et pourquoi pas un aspirateur ! Non, ce que veulent les femmes (enfin, celles-ci), c'est que la « vague », cette sorte de sirtaki aviné que l'on danse lors de la fête des conscrits, soit mixte, par exemple. Que la « classe », qui, selon la tradition, récupère les clés de la ville, ne soit pas uniquement composée de jeunes gens. Les vrais combats.

Qu'une féministe nous cite trois femmes mortes à Verdun !

Il est vrai que l'armée française est ouverte aux femmes depuis 1939. Il est tout aussi vrai qu'elles n'ont jamais été concernées par le service militaire et que, par conséquent, que ce soit sous la Troisième République, quand cette tradition est née, ou à la suspension du service militaire sous Jacques Chirac, il n'y a jamais eu de conscription féminine. D'ailleurs, qu'une féministe nous cite trois femmes mortes à Verdun ! En URSS, oui. C'est peut-être ça, qui induit nos amis gauchistes en erreur. Pour l'anecdote, malgré l'apparente égalité des sexes, l'état-major soviétique se montra particulièrement indigne envers les femmes soldats (voyez, par exemple, les conditions dans lesquelles opéraient les - pourtant héroïques - « sorcières de la nuit », si vous ne me croyez pas). Des femmes héroïques, en France, il y en a en revanche des dizaines et des dizaines dans la Résistance : Violette Szabo et Marie-Madeleine Fourcade n'en sont que deux des exemples les plus éclatants. Mais pas sûr que leur profil intéresse nos activistes.

Cette revendication, qui s'appuie probablement au moins autant sur l'inculture que sur le ressentiment (les deux mamelles de la gauche moderne), rappelle l'épisode de la « galette des rois et des reines », il y a quelques années. En fait, si l'on veut être rigoureusement équitable, la parité réelle existera quand il y aura 50 % d'hommes dans la magistrature, le social ou l'Éducation nationale, 50 % de femmes parmi les éboueurs, dans les usines ou sur les plates-formes pétrolières, 50 % des jugements de garde en faveur des hommes et 50 % de femmes dans la population carcérale. Autant dire pas demain (tant mieux, d'ailleurs, au vu des exemples ci-dessus), puisque, au risque de lasser les gauchistes et n'en déplaise aux nostalgiques de la révolution culturelle, c'est encore une fois à l'idée de se plier au réel. C'est comme ça. Ou alors il fallait vivre dans la Chine de Mao ou le Cambodge de Pol Pot.

Alors, franchement, que les féministes de Villefranche fassent d'abord un petit saut pas loin de chez elles, à Vaulx-en-Velin par exemple, pour réclamer plus de femmes aux terrasses des cafés, moins de voiles oppresseurs dans l'espace public et l'autorisation de travailler pour toutes. Après, on en reparlera...

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Après le service fait, la quille ! Elle la veulent aussi ? A y être… Je pense qu’elles doivent passer un sacré examen pour être à ce haut niveau de bêtise. Ce sont des pros.

  2. Ces féministes sont comme les écolos de LFI des intégristes de la bêtise. J’aimerai bien les voir défilé au pas je passerai une bonne journée au cirque

  3. Excellent article , le mieux est d’ignorer ces insignifiantes , je fais comme si elles n’existaient pas .

  4. Les seuls actes glorieux à mettre à l’actif de ces revendicatrices, ce sont les bombardements de peinture des oeuvres d’art ou d’édifices nationaux, se balader dans les rues les seins nus ou rester assise en travers des autoroutes.Actes qui dans un temps pas très lointain seront récompensés par la Légion d’Honneur.

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