45.000 hommes, jeux vidéo et appel aux parents : Macron est-il à la hauteur ?

macron

L'allocution d'Emmanuel Macron à l'issue de la cellule interministérielle de crise a quelque chose de surréaliste : mobilisation d'unités supplémentaires, annulation de concerts, dénonciation des jeux vidéo et puis cet appel final aux parents des jeunes émeutiers à exercer leur autorité parentale.

Tout cela, après une troisième nuit d'émeutes et à peine quelques heures avant la quatrième qui s'annonce au moins aussi violente.

Surréaliste car la montée en puissance de la mobilisation des forces de l'ordre va vite trouver sa limite. Celle du nombre, bien sûr. Celle de l'épuisement. Celle, aussi, de l'exaspération et de la révolte de ces mêmes forces de l'ordre, une fois de plus priées de réaliser l'impossible, tant les injonctions du pouvoir politique sont contradictoires : rétablir l'ordre républicain, comme ils disent, c'est-à-dire, en fait, limiter les dégradations, mais surtout éviter que le sang coule. Surtout celui d'un nouveau Nahel. Cette exaspération de la police se lisait, vendredi, dans un communiqué commun des deux syndicats majoritaires Alliance et UNSA Police au ton particulièrement virulent et grave qui se termine ainsi : « Aujourd'hui, les policiers sont au combat car nous sommes en guerre. Demain, nous serons en résistance et le gouvernement devra en prendre conscience. »

Un communiqué qui a évidemment déclenché la colère de la gauche, de Sandrine Rousseau à Mélenchon.

Or, Emmanuel Macron comme Gérald Darmanin ne pourront pas ajouter 5.000 hommes de plus chaque soir. D'autant plus que le résultat est là : malgré cet effort considérable, les pillages et les dégradations s'amplifient. C'était le constat d'Éric Zemmour, sur Europe 1, qui parle d'« une montée en puissance qui ne suffit pas ».

Il faudra donc passer à autre chose : vraisemblablement l'état d'urgence réclamé par LR, le RN et Reconquête, demande approuvée par l'opinion. Les Français sont 70 % à demander que l'armée intervienne pour rétablir l'ordre dans les quartiers, selon un sondage CSA pour CNews. Et peut-être plus : état de siège, article 16. En tout cas, il n'est pas étonnant qu'une majorité de la population, qui se souvient que l'état d'urgence lui a été imposé pour un virus, ne comprenne pas qu'on n'y ait pas recours alors que la France est en flammes. Que le Président cherche à se laisser une marge, c'est compréhensible. Mais en attendant, la France brûle.

Mais pour les autres volets de son intervention (dénonciation des jeux vidéo, appel à la responsabilité parentale), on est pris de vertige : devant des hordes de jeunes émeutiers qui en sont à leur troisième et quatrième nuits de saccage, est-il bien raisonnable d'incriminer les jeux vidéo et de lancer un appel aux parents, lesquels sont visiblement soit absents, soit complices, soit dépassés ? On imagine, d'ailleurs, les réactions des intéressés à ce vœu pieux. Ces appels pathétiques révèlent, en fait, un pouvoir désemparé qui refuse une fois de plus, par idéologie et couardise, de poser le bon diagnostic et d'appliquer les solutions fortes qui s'imposeront tôt ou tard.

Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

43 commentaires

  1. Le gouvernement se couche devant la racaille et l’opposition se couche devant la macronie. On est rendu, je vous le dis.

  2. Quand on voit la mère de ce jeune, victime de son propre refus d’obéissance, mener joyeusement la révolte de sa ville, on mesure mieux la distance qui sépare les deux clans de la Nation que nous a faite la politique de la ville et l’immigration forcenée qui en découle .

  3. Mais macron ne fait-il pas trop souvent joujou sur ces mêmes réseaux sociaux qu’il dénonce inopportunément ? Ces réseaux sociaux n’existent-ils pas dans les autres pays du monde ? Quant à l’éducation des enfants, j’ai toujours appris qu’un enfant avait besoin d’un père et d’une mère pour s’épanouir : peut-on déplorer le manquement des parents lorsque l’on s’amuse à détruire la famille, qu’on favorise la prolifération de parents isolés en permettant l’adoption, la PMA (sur le dos de l’assurance maladie de surcroît !) pour des femmes seules ? La polygamie aussi est tolérée en France me semble t’il ; enfin, il paraît qu’elle a curieusement baissé au moment où à été instaurée l’allocation de parent isolé : existerait-il des parents isolés « de papiers », comme il existe des Français de papier ?

  4. Macron refuse toujours de reconnaître qu’il est le responsable numéro un ! Il est même responsable des parents irresponsables des émeutiers.

  5. Bien sûr que non il n’est pas à la hauteur. Il en est à faire le kéké dans un décor de carton-pâte avec des figurants l’applaudissant, comme à Marseille, pour être ridiculisé trois jours après par des émeutes dans la même ville.
    C’est un affront sans précédent pour un président. Et il continue dans l’aveuglement le plus complet. Son entourage lui ment. Il dirige la France comme dans une pièce de théâtre dont il est le principal acteur mais qui est tout sauf la vraie vie.

  6. Cela fait bien le panneau d’affichage (parce que ce n’est QUE de l’affichage) :  » Cellule interministérielle de crise » ,derrière macron. Qu’en est -il ressorti ? Du vent, rien que du vent de la part de cette brochette d’incompétents notoires.

  7. il n’y a qu’une chose à faire, quand on a un président nul en tout et bon a rien, qui détruit la France et nous amène à la guerre civile , c’est la destitution !!

  8. On va encore nous serrer la vis en tapant à côté du vrai problème. Il ferait mieux d’aller ce dandiner au concert d’E. John

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