La Défense : 60 ans, des projets et des couacs

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C’est par décret du 9 septembre 1958, alors que le général de Gaulle est président du Conseil sous la IVe République, qu’est créé l’Établissement public pour l’aménagement de région de la Défense (EPAD). La mission de cet établissement ? Aménager le site de la Défense pour le compte de l’État et des collectivités locales : Puteaux, Courbevoie et Nanterre. Le rêve de De Gaulle ? Faire en sorte que ce quartier devienne le Manhattan français et une sorte de « City » tricolore. Un vrai pari sur l’avenir car les terrains sont totalement en friche.

Le premier bâtiment à y être construit est le Centre des nouvelles industries et technologies (CNIT), qui accueille dans un premier temps de nombreuses expositions. Son créateur, Emmanuel Pouvreau, président du Syndicat des constructeurs français de machines-outils, rêvait, dès 1950, d'un grand centre d'expositions pour les industries. C’est chose faite en 1960, avec l’apport des fonds privés. Puis les premières tours commencent à émerger. La tour Esso, tout premier immeuble de bureaux dans l’Hexagone, est terminée en 1963. Pas moins de 1.550 employés bénéficient d’un self-service, de la climatisation et même d’une salle de cinéma. Il faut dire que le terrain avait été acheté en 1957, ce qui laisse encore certains sceptiques. La tour Esso est aussi la première tour à être détruite en 1993, trente ans après sa mise en service[ref]Elle est remplacée par Cœur Défense, livrée en 2001.[/ref]. Puis la construction des tours se poursuit : tour Nobel, devenue tour Initiale en 2003, avec sa rénovation par le cabinet Valode et Pistre ; tour Aquitaine, devenue tour Blanche[ref]Elle a eu deux autres noms : tour AIG et tour Chartis.[/ref], tour Aurore, dont la rénovation est prévue pour la fin 2018 ; tour Franklin, devenue tour Framatome, puis tour Areva, etc. Au total, le site de la Défense compte environ 40 immeubles de plus de 100 mètres de haut. Parmi eux, la Grande Arche de la Défense, l’un des rêves de François Mitterrand qui, ainsi, parachève le panorama sur l’axe Défense-Arc de Triomphe-Tuileries-Louvre. Une vingtaine d’autres projets de construction ou de restructuration sont en cours.

Si la Défense a relevé, en partie, le pari engagé par de Gaulle - car le quartier est le deuxième quartier d’affaires en Europe derrière la City -, quelques couacs et polémiques sont venus assombrir son développement. Beaucoup dénoncent encore l’opacité des comptes de l’EPAD et quelques architectures un peu trop modernes au goût de certains. Mais tout le monde se souvient de la tentative d’OPA de Jean Sarkozy, en 2009, pour prendre, à 23 ans, la tête de l’Établissement public. Il finit par jeter l’éponge. Le quartier de la Défense doit son nom à une statue de bronze de Louis-Ernest Barrias inaugurée en 1893, et nommée La Défense de Paris. Elle fut érigée pour rendre hommage aux soldats ayant défendu Paris en 1870 contre les forces allemandes. Elle est encore visible sur la place de la Défense.

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