Zidane, meilleur en foot qu'en politique

L'oracle Zinédine Zidane a parlé. Il faut tout faire pour éviter que le Front national remporte l'élection, le 7 mai. "Le message, c'est toujours le même, celui de 2002." Il est "loin de toutes ces idées-là" (celles du FN).

Il peut, en effet, se permettre d'en être loin, des idées patriotes ! "Je suppose que monsieur Zidane a pas mal de capital financier et que, donc, il a tout intérêt probablement à l'élection de monsieur Macron pour préserver la richesse qu'il a obtenue grâce à son talent", lui a rétorqué Marine Le Pen, interviewée par Ruth Elkrief interposée.

Le capital financier de Zidane ? À faire pâlir d'envie l'ex-pauvre banquier de chez Rothschild, dont le patrimoine net déclaré et mis en ligne au mois de mars s'élève à 200.000 euros, selon Anticor... fort étonné.

Footballeur de 1988 à 2006, il a gagné six millions d'euros par an. Depuis janvier 2016, nommé entraîneur principal du Real Madrid – c'est chouette, la mondialisation -, il devait percevoir, selon la presse espagnole, 2,5 millions d'euros par saison. Il était temps, car en tant qu'adjoint d'Ancelotti, puis entraîneur de l'équipe de réserve, son salaire avait fondu comme neige au soleil : 300.000 euros par an. Une misère. Un peu plus, il se retrouvait à aller chercher son panier auX Restos du cœur...

Au fond, que leur dit-il, aux jeunes des quartiers, selon Marine Le Pen ? […] "que la seule perspective pour eux, c'est soit de devenir footballeur, soit de devenir dealer, c'est terrifiant !" Ne devient pas Zidane qui veut, et quant à dealer – la position de Macron sur la légalisation étant restée floue -, ce ne sera plus le cannabis mais les drogues dures qui prendront le relais.

Zidane - dont les quatre fils jouent au Real Madrid - ouvre grand sa bouche pour dire quoi, au fait ? Rien. Enfin, si. Que le chômage et l'immigration de masse, que le terrorisme islamiste, que la décadence intellectuelle, morale, économique de la France, il s'en fout comme de son premier maillot. Il veut refaire le coup de 2002 ? Pas au courant, Zidane, que Lionel Jospin, à deux reprises, a dénoncé le "théâtre" de la diabolisation du Front national ? Qu'il n'y a "jamais eu de parti faciste en France" ?

Même Roland Dumas vient de l'avouer. À la question de savoir si Marine Le Pen le séduit ou lui fait peur, sur RMC, il rit, Roland Dumas ! Mais elle ne fait pas peur, Marine Le Pen ! Même son père, d'ailleurs ! C'était "une rigolade" ! En 2002, "on a fait voter tous les socialistes comme des couillons pour Chirac".

Marine Le Pen a bien raison : "Zidane peut donner des conseils en foot, il est assez bon, il faut bien le dire, mais en politique, ce n'est pas une certitude."

Alors, combien de couillons comme Zidane, cette fois, le 7 mai, prêts à voter Emmanuel Macron ?