Quand va-t-on en finir avec l’impunité des lyncheurs de flics ?
Moins d’un an après l’arrivée de François Hollande, qui en avait fait l’une de ses promesses de campagne, Christiane Taubira, alors garde des Sceaux et ministre de la Justice, confiait à Libération tout le mal qu’elle pensait des « peines plancher ». Instaurées par Sarkozy en 2007, il était, paraît-il, urgent d’y mettre un terme tant celles-ci, expliquait-elle, étaient une entrave à la bonne marche de la Justice.
"Les peines plancher sont un automatisme qui réduit la liberté d'appréciation des magistrats, disait-elle alors. Or, les statistiques disponibles, contredites, vérifiées, montrent bien que l'individualisation de la procédure jusqu'aux modalités d'exécution de la peine réduit le facteur de risque de récidive, donc le nombre de nouvelles victimes." Voilà pour l’idéal, sauf que… sauf que l’appréciation des peines individualisées par les magistrats se résume souvent à… zéro !
C’est, en tout cas, ce qu’affirment les policiers qui, en cette dernière soirée de la Saint-Sylvestre, ont encore eu à subir des violences qui n’avaient qu’un but : tuer du flic. Pour une fois, le président de la République a employé le mot juste, "lynchage", quand son ministre Gérard Collomb dénonçait "une mécanique infernale" à l'œuvre dans certains quartiers populaires.
À Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), une jeune femme dont c’était la première affectation et qui faisait équipe avec le capitaine de police de permanence a été "rouée de coups de pied par une horde déchaînée". Un véritable guet-apens où se sont défoulés "quelque 300 individus furieux d'avoir été refoulés d'une soirée privée où ils n'étaient pas conviés". Tandis que son collègue tirait en l’air pour se dégager, la jeune policière était clouée au sol : "À chaque assaut, recroquevillée et se protégeant le visage, alors que les plus lâches de la meute visent son visage, elle hurle de peur. Son corps va et vient sous les salves comme un sac de sable", rapporte Le Parisien. Car la scène a été filmée par les racailles et mise en ligne. "On y voit quasiment une scène de liesse avec des individus qui disaient “allumez le feu”", dit à RTL le représentant du syndicat Alliance.
À Aulnay-sous-Bois, c’est un autre fonctionnaire de police qui a été frappé alors qu'il voulait contrôler un scooter volé dans la Cité des 3.000.
Cela témoigne de l'explosion exponentielle des violences perpétrées contre les policiers, avec une volonté homicide décomplexée. Cette scène de lynchage est digne des pays où les mœurs les plus barbares ont cours. Sans réponses judiciaires fermes, nous courrons à des drames,
assène le représentant syndical.
"Il y aura une enquête. Viry-Châtillon, ça a pris le temps qu'il a fallu, mais on a interpellé des individus", poursuit Stanislas Gaudon.
Après, ce sera à la justice de répondre et de répondre fermement car les policiers en ont assez d'interpeller les mêmes individus souvent violents qu'ils retrouvent quelques semaines après, qui ne sont pas condamnés et qui bénéficient d'aménagements de peine.
Et de demander, c’est logique, le retour des fameuses peines plancher.
Je vais vous livrer le fond de ma pensée : je suis étonnée qu’il y ait encore des candidats pour entrer dans la police ! Je ne sais pas comment ces "commis de l’État" peuvent encore supporter le mauvais sort qui leur est fait par les racailles de banlieue et par leur hiérarchie. Car je note un détail en passant : la policière rouée de coups n’a que sept jours d’ITT et son collègue dix jours seulement avec un nez cassé, de nombreux hématomes et peut-être une lésion à l'œil. Pourquoi je le relève ? Non seulement parce que c’est bien peu dans une société qui a fait de la bobologie sa vertu, mais aussi parce que je sais qu’en dessous de dix jours l’auteur des faits ne risque rien car l’enquête n’est simplement pas déclenchée.
Raison pour laquelle, sans doute, "parfois des policiers blessés ne sont même pas indemnisés".
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