[Une prof en France] Mixité sociale : l’adhésion volontaire obligatoire

école

La liste des priorités du gouvernement et du ministre de l'Éducation nationale ne laisse pas de s'allonger. La nouvelle est la promotion de la mixité sociale à l'école, et surtout dans l'enseignement privé, où elle serait insuffisante. L'État évoque la communauté nationale. Mais pour faire communauté, encore faut-il avoir des choses en commun. Être assis sur le même banc d'école, à l'âge où l'on est le moins empathique et le moins ouvert, ça ne suffit pas à « faire communauté ».

Cette façon autoritaire d'obliger les gens à se mélanger pose question. C'est d'abord une entrave majeure à la liberté individuelle. Mais il semble qu'aujourd'hui, les Français ne soient plus très sensibles à cette notion. Si on laisse de côté la question de la liberté, l'école privée ne se définissant plus depuis bien longtemps comme « l'école libre », et l'autre n'ayant jamais arboré ce qualificatif, restent deux problèmes essentiels.

Le premier est de s'entendre sur ce que recouvre cette expression : la mixité sociale. Le second est de savoir s'il est encore possible, en France, de remettre en question le dogme qui voudrait que tout le monde y soit favorable et que la seule question à se poser serait celle des modalités de sa mise en œuvre.

Que serait « la mixité sociale » ? Chaque humain étant différent, on pourrait arguer que tout groupe humain est par nature « mixte ». Mais il s'agit évidemment d'autre chose. Si l'on schématise, cette mixité sociale en milieu scolaire peut être d'ordre économique ou d'ordre culturel. Les écoles privées accueillent déjà un assez fort pourcentage d'élèves boursiers, et nombre d'entre elles ont mis en place des tarifs dégressifs tenant compte des revenus des parents. Il existe donc déjà des disparités économiques marquées entre les enfants d'une même école privée. Dans mon collège, en revanche, c'est très homogène. Aucune mixité sociale, une pauvreté relative assez généralisée. Les conséquences ? Pas de problèmes de racket (on ne peut pas tous les cumuler !) ni de jalousie entre élèves. Aucun n'exhibe de vêtements de marque ou d'accessoires coûteux.

Mais si je parachutais quinze de mes élèves dans un établissement privé de centre-ville, que se passerait-il ? On fait semblant de croire que les écoles privées regroupent « les riches » (alors qu'ils sont scolarisés en Suisse ou ailleurs depuis longtemps) et que ces « riches » fuieraient les « pauvres ». On les soupçonne de vouloir protéger leur entre-soi et de prétendus privilèges. Quels seraient, d'ailleurs, ces privilèges ? Travailler davantage, être plus poli, plus respectueux, moins violent… En réalité, si j'essayais d'intégrer mes quinze élèves au milieu d'enfants plus favorisés socialement, ce serait pénible et difficile pour eux, bien plus que pour les autres. Les adolescents passent leur temps à s'évaluer, à se jauger et à se comparer. Cela renforcerait leur sentiment d'infériorité, offrirait à leur vue quotidiennement des objets qu'ils ne peuvent s'acheter et qu'ils se mettraient à convoiter, cela modifierait peut-être même le regard qu'ils portent sur leurs parents ; enfin, cela les renverrait chaque jour à leur statut social. Et cela ne changerait pas grand-chose pour les autres élèves, qui ne deviendraient certainement pas plus charitables, mais qui pâtiraient des tensions qui ne manqueraient pas de survenir. Ce n'est pas parce que leurs enfants fréquentent la même école que les riches seront moins riches et les pauvres moins pauvres.

Et si l'on parle de mixité culturelle, on touche un sujet sensible. Sur quelle base légitime se fondent l'interdiction tacite et l'opprobre moral dont est entaché aujourd'hui le souhait que l'on pourrait avoir de ne pas se mélanger au quotidien et de fréquenter essentiellement des gens partageant notre culture, nos traditions, nos références, voire notre religion ? En quoi serait-ce un problème ? Tout cela se fonde sur une scandaleuse hypocrisie, que la violence qui gangrène notre société nous crache chaque jour au visage sans que la parole publique n'ose mettre des mots sur le réel.

L'école ne transmet plus la culture française et ne contredit pas les cultures familiales. On ne peut construire l'éducation des enfants sur un leurre et un mensonge, il faut que l'on revienne à la raison.

À l'heure où la culture française se dilue, où nos enfants ne connaissent ni Tristan et Iseut, ni Sganarelle, ni Jean Valjean, où ils ne connaissent plus ni leur histoire ni même leur langue, est-il si nécessaire de les mélanger à des enfants d'origine marocaine, algérienne ou malienne qui, eux, sont fiers de leur culture et souhaitent souvent ne pas y renoncer ?

Les écoles privées ne scolarisent que 17 % des élèves français. Y intégrer davantage de « jeunes issus de la diversité » ne suffira évidemment pas à combler les fractures sociales de notre pays.

Virginie Fontcalel
Virginie Fontcalel
Professeur de Lettres

Vos commentaires

26 commentaires

  1. La liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes est , paraît-il , un fondement du droit
    Cela me laisse rêveur , tant il est évident que cette liberté est refusée aux français , on les consulte par référendum et on fait l’inverse de ce qu’ils demandent
    Peu à peu le droit de rester en vie leur est disputé , l’étranger leur est préféré , même quand il les assassine
    D’ailleurs , ce ne sont plus des assassinats , mais de malencontreux incidents dus aux troubles mentaux de leur auteur
    Les populations ancestrales de ce pays sont livrées à la sauvagerie avec la participation active de ses « gouvernants »
    Nous sommes « gouvernés » par les assassins de la France
    Jusqu’où cela ira-t-il ?

  2. La mixité sociale = DANGER ! C’est en effet une entrave majeure à la liberté individuelle. Elle n’est possible que si les personnes partagent la même CULTURE, la même RELIGION, la même EDUCATION etc… etc….. sinon, c’est périlleux pour tout le monde. On a suffisamment d’exemples au quotidien depuis près de 50 ans pour enfin comprendre que la mixité sociale est impossible et où qu’elle soit. Notre CIVILISATION est en grand danger. Vivement le changement en 2027 si d’ici là, la France est encore la FRANCE !

  3. Voilà le langage simple et clair de la raison.

    Gisèle Marçu 96 ans, ex enseignante. BONNE JOURNEE A TOUS.

  4. Ce qui tourmente prioritairement les mondialistes au sujet de l’école libre, c’est que celle-ci dispense un enseignement de qualité sensiblement supérieure à celui dispensé par l’école publique.
    Évidemment, lorsque le but avoué est le nivellement par le bas d’une société qui doit être déstructurée, cela n’est pas supportable !
    Et maintenant, pour nous distraire un peu, si nous recensions les personnalités, enseignants ou autres, qui, dans notre entourage, ont inscrit leur progéniture dans le privé ???

    • A commencer par le ministre de l’Education Nationale , qui a semble-t-il , inscrit ses enfants dans une école qui n’est pas accessible à tous….

  5. j’en ai marre que des individus imposent la mixité on ne mélange pas ce qui est différend je ne penserai jamais comme un type venu d’ailleurs ; on arrête tout chacun chez soi et on refoule tout ce qui tente de forcer le barrage

  6. Excellente analyse. L’idéologie derrière cela est, comme dans d’autres domaines, de vouloir absolument mélanger les torchons et les serviettes, fondre tous les êtres dans un magma indistinct, dissoudre les différences pour obtenir des individus isolés et sans racines qui seront autant de pions interchangeables pour le système.

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