UDT des Républicains : que la fête commence !

manège

Durant la période estivale, les parcs d’attractions font généralement le plein ; ce qui, paraît-il, est bon pour la croissance et le petits commerce avoisinant. Pourtant, à la place de ces géants du divertissement que sont Disneyland ou Parc Astérix, on serait en droit de s’inquiéter, d’autres PME innovantes étant susceptibles de leur disputer le trophée de la poilade à pas cher. La preuve par les universités d’été des Républicains.

Ainsi, à La Baule, se tenait ce week-end celle de LR, canal historique, tandis qu’à Nice avait lieu celle du maire Christian Estrosi, relevant, elle, du canal dissident, et que Valérie Pécresse en organisait encore une autre, du genre canal inattendu, en Corrèze. Pour être tout à fait exhaustif, on ajoutera encore que des maires LR, avant tout macrono-compatibles, tenaient semblable raout à Angers, sous l’égide de son maire, un certain Christophe Béchu, sûrement très connu de ses administrés en ces contrées de douceur angevine.

Bref, une sorte de rentrée politique en ordre dispersé. Mais cette diversité ne ferait-elle pas aussi la force de cette droite jadis donnée pour être « de gouvernement » ? Si, car « l’union fait la force », a-t-on entendu de toutes parts. C’est beau. C’est républicain. Et la force qui fait l’union, ça marche aussi ; tel un nouveau tour de manège.

Mais, revenons-en à la droite « légitimiste », si l’on peut dire en la circonstance : celle de La Baule. Là, finalement, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat et ancien bras droit de Philippe de Villiers au conseil général de Vendée, résume le mieux la situation : « Avons-nous un avenir ou n’avons-nous que des souvenirs ? » Toujours plus fort dans l’autopersuasion, le même affirme, contrairement à de trompeuses apparences, que « la droite n’est pas morte ».

Mais alors, comment conjurer le sort et ressusciter les défunts ? À l’entendre, il conviendrait donc de se « rassembler », de se « reconstruire » et de se « refonder » autour . C’était simple et il suffisait d’y penser. D’ailleurs, pour les trois compétiteurs en lice - Julien Aubert, Guillaume Larrivé et Christian Jacob -, la solution coule aussi de source.

Le premier estime qu’il faut « renouer avec l’esprit du RPR ». Pour le second, il convient de proposer « une vaste opération de porte-à-porte national ». Quant au troisième, il faudrait « voir loin, large, en grand, ensemble pour incarner une vraie alternative ». En un séminaire d’entreprise, on n’aurait pas pondu plus fracassant - le saut à l’élastique en moins.

Petit détail à noter, au passage : en aucun cas le lapin sorti du chapeau – ou du bob Ricard, c’est l’été, tout de même – n’aura le droit de concourir à la magistrature suprême. C’est-à-dire que le vainqueur de cette joute digne d’un Club Mickey pour plages estivales sera à peu près aussi utile qu’une putain sans cul, pour reprendre une vieille expression militaire, sachant qu’il faudra ensuite dénicher le potentiel sauveur de la prochaine élection présidentielle : celui qui fera don de sa dépouille au cadavre de la droite.

Certes, on voit assez mal Jacques Chirac rempiler pour un troisième mandat ; mais le toujours fringant Jean-Pierre Raffarin ? Miracle que celui qui dit le vrai, le beau et le bon sur LCI ! Car à entendre ce dernier, le glaive susceptible de trancher le nœud gordien est là, sous nos yeux. Il a même un nom : Emmanuel Macron. Soit un « personnage quelque peu exceptionnel » qui a « le sens de la stratégie d’un Mitterrand, l’ardeur réformatrice d’un Giscard, l’énergie d’un Sarkozy », sachant qu’une « course à droite » nous « mènerait dans l’impasse ».

Quand le Sun Tzu du Poitou rend l’oracle tout en en appelant au Code de la route, on ne peut que s’incliner.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

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