Le feuilleton russe continue, qui recycle en permanence de vieilles allégations en nouvelles, voulant créer l’impression que l’élection de Trump a été le résultat d’une tricherie à la suite d’une collusion avec l’ennemi. Le temps de remplir les caisses électorales. Car l’objectif des démocrates est de gagner les législatives partielles de l’automne afin de pouvoir, enfin, lancer la procédure parlementaire de révocation de Donald John.

De son côté, Trump veut faire de cette élection un référendum sur sa personne, exclusivement.

Cent jours, donc, à vivre pour savoir si Trump va enfin être « élu » président des États-Unis, restaurer l’autorité présidentielle jusqu’ici bafouée et reprendre la main sur les néoconservateurs en matière de politique étrangère. Pour l’instant, il n’a été que le « chef de l’opposition » à cet État profond qui a si bien su orchestrer contre lui (et contre Poutine, car les deux vont ensemble, géopolitiquement) ce coup d’État larvé qui joue avec le feu nucléaire.

Dernière trouvaille : avant de partir en vacances, lors d’un vote du budget militaire, la Chambre des représentants a discrètement fait passer quelques articles interdisant à l’armée américaine de nouer des accords tactiques avec l’armée russe (Syrie) et interdisant au gouvernement de reconnaître la réintégration de la Crimée à la Russie. Quant aux républicains de l’establishment, ils caressent probablement le rêve de tisser une grande coalition parlementaire patriotique avec les démocrates modérés afin d’organiser, Trump dégagé, une sorte de gouvernement de salut public à l’occasion d’une crise grave. Avec la Russie par exemple.

Trump, manipulateur et champion du brouillage, s’en est sorti jusqu’ici par le chaos, contrôlant ainsi intégralement les cycles médiatiques, poussant ses adversaires aux pires dérapages verbaux, les rendant donc insignifiants. Ce faisant, il a mené son bonhomme de chemin, agissant par ordonnances présidentielles ou en bousculant les élus du Congrès, pour offrir aux électeurs des résultats économiques spectaculaires.

Obama et la planète entière parlaient d’un "New Normal" régi par les organisations internationales, cette nouvelle ère inéluctable de stagnation économique (pas plus de 2 % de croissance annuelle pour la génération à venir !), d’immigration (indispensable pour faire tourner l’économie !) et de délocalisations (incontournables !).

Point de cette économie « associative » avec Trump, et retour au Far-West ! En dévoilant, cette semaine, un taux de croissance de 4,1 %, rappelant que la baisse du taux de chômage est spectaculaire, en particulier dans les catégories supposées démocrates (les Afro-Américains, les Hispaniques), et précisant qu’il y a maintenant plus d’offres d’emploi au pays qu’il n’y a de demandeurs, Trump aura réussi à tenir bon nombre de ses promesses économiques. D’autant qu’il ne manque jamais de rappeler que les emplois industriels remontent lors de ses visites dans les multiples usines qui commencent à rouvrir dans les régions industrielles sinistrées.

Si l’on ajoute à cela ses discussions prometteuses avec Juncker ou son approche pour l’instant « payante » de la Corée ou encore ses taux de popularité favorables depuis (et malgré) Helsinki, Trump devrait réussir son « référendum » de l’automne, s’il électrifie la base. Raison de plus pour le faire tomber avant... judiciairement, par exemple.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/01/2020 à 17:45.

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28 juillet 2018 à 21:04

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