Le vendredi 12 août, alors qu’il s’apprêtait à donner une conférence dans une localité de l’État de New York, l’écrivain Salman Rushdie a été victime d’une tentative d’égorgement. Grièvement blessé au cou et à l’abdomen, il se trouve en soins intensifs dans un hôpital américain.

Cette attaque odieuse est la suite de la fatwa lancée contre l’écrivain par l’ayatollah Khomeini, le 14 février 1989, à la suite de la publication des Versets sataniques. Rappelons qu’il ne s’agissait nullement d’un pamphlet anti-islamique mais d’un roman entre rêve et réalité. Khomeini, qui était raillé sous les traits d’un chef religieux imaginaire, y vit des « propos blasphématoires » envers l’islam et lança un appel à tous les musulmans pour assassiner Rushdie, mais également ses éditeurs et toute personne ayant eu connaissance du livre. Cet appel au meurtre avait été assorti d’une récompense !

Ainsi, depuis 33 ans, le romancier vivait sous la menace permanente d’être assassiné. L’attentat de vendredi démontre, si besoin en était, que la haine islamiste est sans limite ni temporelle ni géographique. Or, les sociétés occidentales préfèrent vivre dans le déni plutôt que d’affronter cette réalité. Ne pas nommer l’adversaire, c’est se désarmer d’avance. À cet égard, la réaction du président de la République est effondrante. Salman Rushdie, écrit-il, incarne depuis 33 ans « la liberté et la lutte contre l’obscurantisme ». Mais quel « obscurantisme » ? Ne pas vouloir qualifier l’obscurantisme musulman est une lâcheté de plus qui ne peut qu’encourager les fanatiques islamistes.

Nous aurons certainement droit à l’habituel ballet des hypocrites et des couards. Il faudra se résoudre encore à lire ou entendre « ce n’est pas cela, l’islam » ou encore « pas d’amalgames ». Mais, précisément, c’est aussi cela, l’islam. L’égorgement du père Hamel, la décapitation de Samuel Paty, les égorgements de la basilique Notre-Dame de l’Assomption, la tuerie de Charlie Hebdo, les massacres du Bataclan et des terrasses de café, l’attentat au camion de Nice, l’assassinat de deux jeunes filles devant la gare Saint-Charles à Marseille ne sont pas le fait de catholiques, d’orthodoxes, de bouddhistes, d’israélites ou de shintoïstes.

Et si certains musulmans fanatiques tuent au nom de l’islam, c’est bien parce que le Coran comporte des injonctions à la violence et que certaines appellent au meurtre. Ainsi, le verset 33 de la sourate 5 énonce : « La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la Terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposée ou qu’ils soient expulsés du pays. » Ou encore le verset 5 de la sourate 9 : « Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs (chrétiens ainsi nommés parce qu’ils croient à la Sainte Trinité) où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. » Le malheur est qu’aujourd’hui, certains considèrent qu’il convient d’appliquer à la lettre les prescriptions d’un homme à la fois chef spirituel et chef de guerre tribal du VIIe siècle !

Bien entendu, nous avons déjà eu droit (LCI, dans la nuit du 12 au 13 août) à l’inévitable journaliste qui fait l’indigne parallèle entre les intégristes catholiques et les intégristes musulmans. Personne n’a jamais vu un intégriste catholique égorger un imam dans sa mosquée ou décapiter un professeur de l’école laïque. Ou encore se saisir d’une kalachnikov et de ceintures explosives pour aller massacrer des innocents dans une salle de spectacle.
Par inculture, il a été oublié que le Coran est pour partie une longue série d’invectives contre les chrétiens et les juifs, et que l’islam est un vecteur de conquête idéologique et militaire. Il lui a fallu sept siècles pour conquérir l’Empire byzantin et imposer sa loi, puis l’Empire ottoman a été sans cesse en guerre contre l’Europe occidentale, soumettant une partie des Balkans et organisant régulièrement des massacres de chrétiens jusqu’au récent génocide des Arméniens et des Syro-Chaldéens et aux exactions de l’État islamique. Ce n’est que la décadence de cet empire qui assura une certaine tranquillité à une Europe de moins en moins chrétienne. Malheureusement, nous sommes revenus aujourd’hui à une sorte de statu quo ante d’affrontement entre deux civilisations. Or, si la nôtre est forte sur le plan technologique, elle est faible sur le plan moral. Nos sociétés hédonistes, matérialistes et individualistes ont déjà, pour partie, glissé dans les agréments de la décadence. Ce qui est moins agréable, c’est le surgissement des barbares qui inévitablement survient.

Bossuet écrivait : « Le plus grand dérèglement de l’esprit, c’est de croire les choses parce qu’on veut qu’elles soient et non parce qu’on a vu qu’elles sont en effet » (De la connaissance de Dieu et de soi-même). Jamais nous ne serons capables de faire face au défi du fanatisme musulman tant que nous refuserons de voir les faits tels qu’ils sont. Hélas, depuis plus de deux siècles, le monde politique français vit sous l’emprise de Jean-Jacques Rousseau : « Commençons donc par écarter tous les faits, car ils ne touchent point à la question » (Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité entre les hommes).

6468 vues

13 août 2022 à 14:06

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.

31 commentaires

  1. Une fois de plus on impute le regroupement familial a Giscard ( Paul B) , c’est faux , Par l’arrêt GISTI, (1978) considéré comme un « Grand arrêt du droit administratif », le Conseil d’Etat a affirmé le principe général du droit à mener une vie familiale normale dans le cadre du regroupement familial des travailleurs immigrés.
    Il a ainsi annulé un décret de 1977 par lequel le gouvernement subordonnait l’entrée des conjoints et enfants de travailleurs immigrés à la promesse que ceux-ci ne tenteraient pas d’y chercher un emploi. Cet arrêt du Conseil d’État, maintenant conforme à la Convention européenne des droits de l’homme, a marqué un revirement de jurisprudence important. Les juges peuvent prendre des décisions plus importantes, que le système politique, pour l’avenir d’un pays..

    1. Vous êtes hélas aussi inexact que péremptoire
      1/La décision initiale revient bien au gouvernement Chirac sous Présidence Giscard :regroupement familial sous plusieurs conditions de durée de résidence, ressources, logement, ordre public, santé. Décision actée par un décret du 29 avril 1976. Nota les Algériens restent dans un cadre spécifique définis par des accords franco-algériens
      2/Le gouvernement Barre sous Présidence Giscard suspend (et donc n’annule pas) pour trois ans l’application du décret
      3/Le décret de suspension est annulé par le Conseil d’Etat (8 décembre 1978)
      4/Et bien sûr à partir de 81 c’est le grand boom qui commence !

      Conclusions : On peut déplorer le gouvernement des juges et l’emprise des juridictions supranationales. Mais la boulette initiale reste une boulette. Et cette boulette elle est bien à imputer au tandem Giscard Chirac, Giscard ayant de lui-même reconnu avant sa mort que cela avait été sa plus grande erreur politique.

  2. Plutôt que de lutter contre l’islamisme, il est plus urgent de lutter intensément contre le wokisme et le bisounoursisme qui minent notre société occidentale. En effet, comment reprocher aux musulmans de profiter de nos faiblesses quand, nous-même, nous nous y complaisons. C’est comme pour l’épidémie : au lieu de vouloir éradiquer le virus, il vaut mieux conserver une immunité personnelle sans faille. Au lieu de vouloir transformer nos jeunes enfants en moutons bêlants, apprenons-leur à se défendre eux-même y compris avec violence (rendons la corrida obligatoire, par exemple, c’est un excellent apprentissage au courage).

  3. A la question : « Va-t-on enfin regarder la vérité en face ? », la réponse est évidemment « Non » !… Nos vils dirigeants politiques n’auront jamais le courage de reconnaitre leurs soumissions aux envahisseurs.

  4. Le plus important écrit de l’ayatollah Khomeiny est celui dans lequel il déclare que, pour plaire à Allah, il faut entrer dans les toilettes du pied droit et en sortir ( après visite couronnée de succès ! ) du pied gauche ! Combien de fatwas ont été lancées contre ceux ( et surtout celles ! ) qui ne suivent pas cette sacro-sainte prescription ?

Les commentaires sont fermés.