[Tribune] Pourquoi les subventions de la région de Wauquiez à une association wokiste posent problème

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C’est l’histoire d’une collectivité qui n’a pas d’autre choix que de faire appel à la gauche wokiste pour espérer lutter contre les violences faites aux femmes. C’est un véritable drame qui se joue sous nos yeux.

En octobre 2022, la région Auvergne-Rhône-Alpes dirigée par Laurent Wauquiez prévoyait de voter une subvention de 20.000 euros à Filactions, une association qui se rend dans les lycées pour parler des relations hommes-femmes. Grâce à mon alerte, la majorité LR a préféré retirer ce dossier de l’ordre du jour et donc du vote, provoquant la colère de la gauche et de l’extrême gauche.

J'avais fourni à la majorité régionale suffisamment de grain à moudre sur Filactions pour lui passer l’envie d’alimenter l’idéologie d’extrême gauche dont elle s’inspire : promotion du voile islamique, appel à brûler les riches, défense de l’immigration illégale, manifestation contre l'extrême droite, désir d'abolir le patriarcat, écriture en inclusion... la communication de l’association cochait toutes les cases du wokisme, avec quelques publications qui auraient d’ailleurs pu finir au tribunal - entre nous soit dit.

Subvention remise à l'ordre du jour

Mais nous avons appris avec étonnement que la fameuse subvention sera remise à l’ordre du jour et votée le 16 décembre prochain dans le cadre du plan régional de lutte contre les violences faites aux femmes.

Le dernier rapport du Sénat constate une nette augmentation des violences intrafamiliales et contre les femmes entre 2021 et 2022 en France. Cette étude démontre que les efforts déployés par les collectivités depuis plus de vingt ans restent infructueux et donc inadaptés. D’abord parce que le monde a changé, ensuite parce que les structures familiales, sociétales et culturelles ne sont radicalement plus les mêmes qu’au siècle dernier. Enfin, il n’aura échappé à personne que l’arrivée d’Internet a transformé notre société. Nous le voyons, l’éducation sexuelle et affective de nos enfants est assurée par à peu près tout le monde et personne. À la fin, plus personne ne sait vraiment qui il est, ce qu’il doit faire… ou ne pas faire. Ainsi l'État s’est-il immiscé dans la vie privée des familles françaises jusqu’à se substituer aux parents.

La question n’est plus de savoir si laisser l'éducation aux relations hommes-femmes à l'État était une erreur, mais plutôt de savoir comment répondre à cette attente et réparer cette inversion dramatique des rôles ? Face à des parents dépossédés de leur mission, dépassés par la rapidité de la circulation de l’information, en prise parfois à des pressions communautaires, quelles solutions les services publics peuvent-ils apporter ?

N’avons-nous que des officines gauchistes en colère contre l’homme blanc hétéro-patriarcal à leur proposer pour leur expliquer l’altérité et la complémentarité homme-femme ?

Le slogan « Je ne rase ni les murs ni la chatte » des actions menées par Filactions est-il une manière d’expliquer à notre jeunesse que la femme est respectable ? Les élèves de nos lycées ne méritent-ils pas d’être « élevés », comme le dit si bien l'enseignante et essayiste Barbara Lefebvre au cours de ses multiples interventions médiatiques.

Des élus de la majorité de Wauquiez nous disent qu’il faut parler aux jeunes « comme les jeunes se parlent entre eux », mais comment apporter à notre jeunesse de France un regard mûr sur l’amour humain si nous nous abaissons sans cesse à un champ lexical grossier, choquant, subversif et vulgaire ?

Nous avons confondu instruction et éducation…

« Ma colère est plus grande que ta teub », peut-on encore lire dans les manifs de Fil'actions. Ces slogans ont-ils un jour appris à un jeune homme en classe de terminale que la femme a besoin de se sentir en sécurité et en confiance face au consentement ? Cet autre slogan « Abracadabra, le patriarcat disparaîtra » révélateur de ce mode de pensée magique qui pétrit les interventions de l’association dans les lycées de notre région, est-il un jour venu à bout du mépris d’un sexe pour l’autre ? Ce mantra a-t-il cessé de renvoyer dos à dos l’homme et la femme ?

Mais, surtout, que reste-t-il de ces interventions associatives à destination de jeunes lycéens toujours friands de louper quelques heures de cours ? Rien. La vérité, c’est que le bilan est proche du néant et que la peine est double : non seulement cette subvention alimente une idéologie d’extrême gauche dangereuse, mais en plus, elle gaspille l’argent public car le business est juteux. La vérité, c’est que c’est aux parents de former leurs enfants sur les relations humaines. La vérité, c’est qu’on n’a jamais eu autant d’accès à l’information, et pourtant, les relations hommes-femmes n'ont jamais été si complexes. La vérité, c’est que nous avons confondu instruction et éducation…

Le maintien de cette subvention ne serait pas une fatalité mais un pur scandale. Mais le dossier pourrait être retiré d'ici le 16 décembre si la majorité le voulait, car nous avons proposé un nouvel audit qui met en valeur des associations dispensant la même formation mais sous un angle plus respectueux. En effet, pourquoi couper les subventions à Sciences Po Grenoble si c'est pour jouer les « en même temps » ? Maintenant, c'est aux habitants de la région de jouer et de demander des comptes directement, car c'est aussi leur argent.

Isabelle Surply
Isabelle Surply
Mère de famille, conseillère régionale d'Auvergne-Rhône-Alpes, conseillère municipale de Saint-Chamond (Loire)

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Depuis de nombreuses années, en fait depuis que mes enfants étaient au lycée, il y a déjà 30 ans de cela, je dis et répète que l’intitulé même du ministère est une erreur fondamentale et fondatrice de cette perversion qui confond Instruction et Education. L’Etat n’a rien à voir avec l’éducation et tout à voir avec l’instruction. Instruire, élever, ouvrir l’esprit telles sont les buts anciens de la scolarité. Il fut un temps où, pour une composition convenable de Français il devait y avoir une introduction qui annonçait le débat à suivre puis une thèse et une antithèse afin d’arriver à une conclusion qui prenait ou non position. Maintenant, l’antithèse, ou la critique sont interdites sous peine d’être un odieux facho ! Les enseignants sont appelés professeurs, titre usurpé et depuis qu’ils s’habillent et se comportent comme leurs élèves ils ont perdu toute crédibilité quand ce n’est pas aussi celle de qualité d’enseignant… Voire les sélections de l’académie de Créteil je crois !

  2.  » avec quelques publications qui auraient d’ailleurs pu finir au tribunal – entre nous soit dit. » Pourquoi – entre nous soit dit? Osez, osez, un peu de courage, il en faut pour s’opposer à la gauche triomphante.

  3. Merci Madame Isabelle Surply, de réaffirmer ce principe trop vite oublié : l’instruction publique est à la charge de l’État (drôle d’état que cet État là) mais l’éducation est à la charge de la Famille et doit rester à la Famille , le gros problème c’est que la famille a bien souvent disparue ou est décomposée….. Pas de subvention pour les « déconstructeurs » de nos Familles !!!!

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