« Sortez de Paris, allez à Mamoudzou » : quand Darmanin mouche Rousseau

Darmanin Rousseau

Le 3 octobre, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, un débat houleux a opposé Sandrine Rousseau, députée du groupe NUPES, et Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, au sujet de la crise que subit Mayotte. Face à l’idéologie de la gauche, le ministre semble… se ranger à droite ! Opposant au réchauffement climatique le problème de l’immigration.

Sandrine Rousseau remet en question l’implication de l’État

La députée EELV reproche au gouvernement de balayer d’un revers de manche une situation atroce. Si la sécheresse exceptionnelle en est un facteur certain, elle accuse le manque d’implication de l’État. Elle mentionne ironiquement les 35 millions d’investissement d’urgence débloqués - dix fois moins que le coût de l’autoroute A69, ne manque-t-elle pas de préciser -, les « quelques bouteilles d’eau distribuées »… oubliant d’évoquer, au passage, les plans mis en œuvre pour la mise en valeur de ce territoire - le plan Mayotte 2025, lancé en 2014. Il prévoyait une amélioration du secteur sanitaire et, donc, de l’accès à l’eau potable. 378 millions d’euros y ont été consacrés entre 2015 et 2020, selon le document stratégique de ce projet.

Et puis, en 2018,  le « plan pour l’avenir de Mayotte » avait  été mis en place par le gouvernement d'Édouard Philippe. 53 mesures  chiffrées à 1,3 milliard d’euros, selon le communiqué de la Cour des comptes.

Le ministre En Marche pointe du doigt l’immigration !

Face à ces accusations, le ministre se dresse et nie la responsabilité que lui impute son opposante. Il évoque la surpopulation due à l’immigration massive (la moitié des 300.000 habitants de Mayotte sont étrangers, en 2022, selon un rapport de l’INSEE) comme un facteur majeur de ce manque d’eau potable sur l’archipel. C’est un combl, pour un ministre proposant, contre l’avis de 55 % des Français, une régularisation des salariés sans papiers.

Sa solution : l’opération Wuambushu inaugurée le 20 avril 2023, une opération de reconduite à la frontière qui a rencontré une ferme opposition de la NUPES : « S’attaquer aux migrants, aux précaires et aux vulnérables, comme le fait le gouvernement, est inhumain, cruel et le signe d’une grande faiblesse politique », a-t-elle déclaré, dans un communiqué de presse, assurant que cette mesure « [collait] aux thèmes de la droite et de l’extrême droite » - abomination suprême. Et pour cause : le RN, bien que déplorant un « coup de com’ » du ministre de l’intérieur, a soutenu ce projet.

Alors que la militante écologiste se dresse devant le ministre pour l’accuser de climato-scepticisme - « Imaginez un ministre qui parle de sécheresse sans jamais avoir compris le réchauffement climatique » -, le ministre (une fois n’est pas coutume) dénonce la réalité de la situation critique qu’engendre l’immigration…

Alors que Mayotte subit une crise sanitaire hors normes rendant le peu d’eau disponible à peine potable, les membres de l’Assemblée règlent leurs comptes sur le ring de l’Hémicycle. Pendant que madame le Premier ministre s’esclaffe.

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

9 commentaires

  1. La France avait elle besoin de Mayotte faut il remercier Sarkozy pour cela certainement pas, lui qui se vantait de vouloir nettoyer les cités au « karcher » qu’il continu d’écrire ses bouquins pour s’occuper c’est probablement ce qu’il a de mieux à faire.

  2. Mayotte est un cailloux dans la chaussure de la FRANCE . Il faut accorder l’indépendance à Mayotte . Mais « ils » ne sont pas idiots ,ils vivent grâce aux « perfusions » de la FRANCE . Il est temps de s’en débarrasser . Ce cailloux coute très cher à la FRANCE et aux FRANCAIS , et c’est très loin d’être une pépite .

    • Y êtes-vous allés ? Connaissez vous Mayotte? C’est une île magnifique, et qui était paisible, jusqu’à ce que la gauche bien pensante autorise une immigration sans contrôle et le droit du sol.
      Si Mayotte avait été colonisée par les Anglais, ce serait les Seychelles, ou les Bermudes, avec un port en eau profonde, un aéroport international, des hôtels de luxe, golfs, clubs de plongée et de voile…
      Mais voilà, les cultures de vanille et d’ilang-ilang ont été abandonnées alors que la France en était le premier producteur mondial en 1980, les investissements français n’ont jamais suivit, et même la base interarmées prévue pour remplacer Djibouti n’a jamais vu le jour.
      Ce caillou coûte très cher à la France parce que rien n’a été fait pour le mettre en valeur, et que personne n’a voulu même tenter d’exploiter les ressources des 200 nautiques de ZEE dont le gaz et le pétrole.
      N’ayez crainte. Si Mayotte devait devenir indépendante elle serait aussitôt préemptée et mise en valeur par la Chine, la Russie ou les États-Unis.

    • Il serait bon d’enlever, parfois (quelques minutes seulement pourrait suffire), le heaume qui « visiblement » vous obscurcit la vue !
      Limitez-vous aux sujets que vous connaissez et prenez connaissance de celui de Mayotte, française depuis 1841, de par sa volonté d’être rattachée à la France. Je connais cette île et l’abandon qu’elle est en train de subir est une honte pour la France et pour une République indigne de ce quelle est censée représenter !
      Oui les mahorais sont pleinement français, avec beaucoup plus de dignité que certains, ici, en métropole et certainement avec plus d’affect.

  3. Cette gauche est vraiment toxique quant elle se dit pour la migration et contre le blocage aux frontières alors comme dans un département Français qui se trouve à être Mayotte sa population est composé de 50% (voir peut être plus) de migrants illégaux venus des Commores ce qui bien évidement crée une surpopulation alors que l’eau potable essentiel à la vie cette île n’a pas de nappe phréatique soit c’est la pluie soit c’est une importation extérieur de ce liquide et la solution pérenne serait une usine de désalinisation comme çà se fait ailleurs une solution couteuse dans un premier temps mais définitif.

  4. Pour avoir travaillé à Mayotte deux années, j’en ai conclu que ce département ne sera jamais la France. Il ne sert aux gouvernants que de bulletins de vote et coûte très cher à la nation FRANCE.

  5. Ha, ha ha ! Ils s’amusent bien nos « responsables » politiques. Ils s’invectivent, amusent la galerie et font le buzz ! Mais je ne doute pas qu’ils iront ensuite boire ensemble une coupe de champagne au bar de l’assemblée nationale. Et tout cela, aux frais du contribuable…

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